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Gabriel Boric, candidat de la gauche, élu président du Chili

Dimanche, après le second tour de l’élection présidentielle au Chili, dans les rues de Santiago, comme dans de nombreuses villes du Chili, les habitants ont explosé de joie à l’annonce de la victoire du candidat de gauche Gabriel Boric face à son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast. Les explications de notre partenaire Europe1.

Dimanche, Gabriel Boric a emporté le second tour de l’élection présidentielle au Chili avec 55,87% des voix (selon les résultats presque définitifs) contre 44,13% pour José Antonio Kast, un admirateur de la dictature d’Augusto Pinochet soutenu par l’ensemble de la droite chilienne. Cette victoire est un véritable triomphe pour la coalition de gauche dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.

Une participation historique

Gabriel Boric, 35 ans, devient le plus jeune président du Chili et est parmi les dirigeants les plus jeunes au monde. Plus d’un million de voix séparent les deux prétendants (4,6 contre 3,6). La participation dépasse les 55%, un score historique depuis 2012, date depuis laquelle le vote n’est plus obligatoire. Au 1er tour, la participation était de 47%, lorsque José Antonio Kast était arrivé en tête (27,9% contre 25,8%), répétant qu’il était le candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité ».

Réduire les inégalités

« Boric a réussi à mobiliser le segment le plus difficile à rassembler : les jeunes », explique la politologue Claudia Heiss. C’est avec son projet d’État-providence, un changement d’ampleur dans le pays, considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine, que Gabriel Boric l’emporte en ralliant autour de lui la classe moyenne et moyenne supérieure, essentiellement à Santiago. Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches à son programme de meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé. Le Chili est le pays le plus inégalitaire de l’OCDE. Le nouveau dirigeant a promis aux dizaines de milliers de supporters rassemblés pour l’écouter dans le centre de Santiago « plus de droits sociaux » « tout en restant fiscalement responsables ».

« J’en pleure de joie »

Une foule compacte et joyeuse a envahi les rues de la capitale, dimanche, en agitant des drapeaux chiliens, tant le retour d’une certaine forme du « pinochétisme » était crainte par la population. « C’est une lutte qui dure depuis de nombreuses années, depuis nos parents et nos grands-parents, et nous continuons à lutter contre tout ce que Kast signifie au Chili », dit Daniela, une serveuse de 27 ans. Jennie Enriquez, 45 ans, employée de pharmacie, partage la même émotion. « J’en pleure de joie. Nous avons battu le fascisme, c’était comme une naissance. Je vais rentrer à la maison, je vais serrer mes enfants dans mes bras et boire une bière. »

Des félicitations de toutes parts

Le président sortant Sebastian Piñera a félicité dans une discussion vidéo le nouveau chef de l’État élu qui prendra officiellement ses fonctions le 11 mars. Avant lui, José Antonio Kast avait tenu à féliciter son adversaire: « Il mérite tout notre respect, beaucoup de Chiliens lui ont fait confiance », a-t-il déclaré après avoir reconnu sa défaite sur son compte officiel Twitter. De Cuba à l’Argentine, en passant par le Mexique, le Nicaragua, le Venezuela et le Pérou, les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont exprimé leur satisfaction à la victoire de M. Boric, ainsi que l’ancien président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva (Parti des travailleurs, gauche), que les sondages donnent vainqueur de la présidentielle en 2022 dans un éventuel duel avec le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Avec Europe1

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