ACTUS LOCALESPOLITIQUESOCIÉTÉ Rétro 2021 : une année politique chargée Lucie Rabreaud 2021-12-31 31 Déc 2021 Lucie Rabreaud L’année politique aura été plutôt chargée avec la gestion de la crise du Covid et un ministre et le président de l’assemblée qui refusent de se faire vacciner tout en validant une loi pour l’obligation vaccinale ; et la visite présidentielle de quatre jours à la fin du mois de juillet. Les tavana ont aussi dû gérer l’après-municipales, ce qui n’a pas été simple dans toutes les communes. Le point fort de l’année de l’actualité politique est évidemment la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, du 24 au 27 juillet. La première séquence de sa visite officielle a été consacrée au centre hospitalier du Taaone où les soignants ont été félicités par le chef de l’État pour leur engagement pendant la crise Covid. Après une cérémonie aux monuments aux morts le lendemain, il a été accueilli à Hiva Oa, puis à Manihi aux Tuamotu et enfin à Moorea. La visite s’est terminée sur un long discours d’annonces devant 1 200 invités rassemblés sous le chapiteau de la présidence du Pays. Cette visite historique a séduit les élus car quelques mois plus tard, ils étaient 59 maires à signer la tribune des élus locaux français pour apporter leur soutien à un second mandat d’Emmanuel Macron. À lire : • Emmanuel Macron au fenua pour quatre jours • Le Président au CHPF • Dépôt de gerbe et bain de foule • Les Marquises offrent à Macron un accueil inoubliable • Aux Tuamotu, des rencontres mais peu d’annonces • Nucléaire : Macron s’engage à assumer jusqu’au bout • Discours d’Emmanuel Macron : les annonces • 59 élus polynésiens signent une tribune pour un second quinquennat d’Emmanuel Macron Obligation vaccinale, réforme de la PSG et de la fiscalité : des débats risqués L’année a été également chargée en projets de loi du Pays controversés. Notamment l’obligation vaccinale contre laquelle une partie de la population et certains syndicats se sont levés. Adopté par la majorité, Édouard Fritch a finalement reporté de deux mois son application. Et enfin deux réformes : celle de la gouvernance de la protection sociale généralisée et celle de la fiscalité. Si la première a fait l’unanimité, la seconde a soulevé de nombreuses critiques de l’opposition, notamment la TVA sociale (une contribution de solidarité de 1,5% portant sur les livraisons de biens et les prestations de services) et son risque d’aggravation de l’inflation. À lire : • 48 voix à l’assemblée pour l’obligation vaccinale • 2 500 manifestants contre l’obligation vaccinale • L’obligation vaccinale reportée mais le débat pas enterré • La loi sur l’obligation vaccinale s’applique ce jeudi • PSG et fiscalité : adoption des premières réformes • L’opposition s’indigne de la création de la TVA sociale Six jours de grève générale Le débat sur ces réformes s’est aussi mené avec les syndicats. Du 24 au 29 novembre, une grève générale a ralenti le Pays. Les syndicats souhaitaient une revalorisation du pouvoir d’achat, le retrait de la loi sur l’obligation vaccinale, négocier la réforme de la gouvernance de la protection sociale (notamment le nombre de sièges réservés aux syndicats), la mise en place immédiate d’un fond d’aide aux salariés ayant perdu involontairement leur emploi, la mise en œuvre immédiate de la loi sur l’emploi local et enfin le paiement des heures supplémentaires dans la fonction publique. Un protocole d’accord a été signé le 29 novembre dans lequel les deux parties ont dû faire des concessions. À lire : • Une grève générale illimitée débute ce mercredi • Grève générale : démarrage peu suivi mais mobilisation progressive • « Ils rêvaient d’en découdre » : la charge d’Édouard Fritch contre l’intersyndicale • Quand la boutade monte au nez des syndicalistes • La grève est finie Ambiance tendue dans les communes Dans les communes, l’ambiance est restée tendue après les municipales de l’année précédente. Deuxième tour annulé à Arue où Teura Iriti l’avait emporté par 79 voix sur le maire sortant Philip Schyle, sur fond de procurations frauduleusement établies avec la complicité d’agents de la DSP. Puis coup de théâtre, Philip Schyle ne mènera pas la liste Tapura Huiraatira aux nouvelles élections municipales de janvier prochain à Arue. Soupçonné de prise illégale d’intérêt dans une enquête, provoquée par Teura Iriti, sur les subventions municipales accordées à l’organisation Tetiaroa Royal Race, il a très mal vécu les 12 heures de garde à vue dont il a fait l’objet le 30 septembre et estime qu’il ne peut pas « mener un combat électoral et un combat judiciaire » en même temps. À Uturoa, l’annulation des opérations électorales prononcées en avril a ramené les électeurs aux urnes en juillet et Matahi Brotherson à son siège de maire. Deux maires ont également perdu leur écharpe suite à des condamnations : Teina Maraeura dont le fils a repris Rangiroa et Putai Taae déchu de Papara dont la succession a été assurée par sa femme, Sonia Punua. À lire : • Teura Iriti perd la mairie de Arue • Nomination de la délégation spéciale qui va gérer Arue • Philip Schyle renonce à Arue mais peine à s’expliquer • Annulation des municipales à Uturoa • Matahi Brotherson de nouveau maire • Teina Maraeura condamné à 5 ans d’inéligibilité • Tahuhu Maraeura, élu maire de Rangiroa • Putai Taae, condamné en appel La bataille du Covid au sein du gouvernement Le Covid a valu un remaniement du gouvernement. Vice-président à l’époque et ministre de l’Agriculture, de l’Économie bleue et du domaine, en charge de la recherche, Tearii Alpha, refuse de se vacciner. Quelques mois plus tôt, alors que les restrictions sanitaires se resserraient, il fêtait son mariage en compagnie d’élus dont le président du Pays… Une enquête a été ouverte et le président du Pays a exprimé ses regrets. Gaston Tong Sang, président de l’assemblée, fait également partie des récalcitrants. Des tensions naissent dans la majorité alors qu’il devient difficile de défendre la loi sur l’obligation vaccinale si les élus eux-mêmes ne se vaccinent pas. Édouard Fritch annonce qu’il a exigé qu’ils se fassent vacciner. Mais les deux hommes refusent la piqûre… Tearii Alpha perd ses fonctions de vice-président mais garde son portefeuille ; Nicole Bouteau s’énerve et démissionne, dénonçant « l’erreur » du mariage, et les « incohérences » des discours de Tearii Alpha et Gaston Tong Sang sur la vaccination. Prochains épisodes à suivre en 2022… À lire : • Un trop grand mariage • L’enquête sur le mariage de Tearii Alpha toujours en cours • Mariage de Tearii Alpha : Édouard Fritch infiniment désolé • Édouard Fritch exige la vaccination d’Alpha et de Tong Sang • Tearii Alpha, ni remords, ni regret, ni réelles explications • Tearii Alpha démis de ses fonctions de vice-président mais toujours ministre • Pourquoi Nicole Bouteau claque la porte du gouvernement Législatives 2022 : Flosse de la partie ? Nicole Bouteau sur la 1ère circonscription, Teapuaraurii Teriitahi sur la 2e et Tuterai Tumahai sur la 3e sont les candidats Tapura aux législatives de 2022. Du côté du Tavini, Temata’i Le Gayic et Steeve Chailloux seront aux côtés de Moetai Brotherson sur, respectivement, la première, deuxième et troisième circonscription. Gaston Flosse pourrait bien aussi être de la partie car son inscription sur la liste électorale de Papeete a été validée en fin d’année. Le revoici presque en selle pour les législatives de 2022 et pourquoi pas les territoriales de 2023, à moins que la Cour de Cassation ne valide sa condamnation à 5 ans d’inéligibilité dans l’affaire de la citerne d’Erima. La décision est attendue le 12 janvier prochain. Si elle est favorable à Gaston Flosse, la peine prononcée tombera et l’affaire retournera en cour d’appel. Compte tenu des délais de la justice, il pourrait alors se présenter aux élections législatives de 2022. À lire : • Législatives : les andidats veulent incarner la continuité • Tematai Le Gayic, Steeve Chailloux et Moetai Brotherson, candidats Tavini aux législatives • Gaston Flosse inscrit sur la liste électorale de Papeete « Non » à l’indépendance en Nouvelle-Calédonie Chez nos voisins en Nouvelle-Calédonie, c’est le « non » à l’indépendance qui l’a emporté lors du troisième référendum organisé le 12 décembre. Les indépendantistes qui avaient appelé au boycott des urnes, ne reconnaissent ni la « légitimité », ni la « validité » du scrutin. Tandis que les loyalistes travaillent déjà sur le calendrier : un nouveau référendum en juin 2023 sur une proposition de statut. À lire : • Les indépendantistes ne reconnaissent pas la légitimité du référendum • Le troisième référendum a permis de rassurer tout le monde Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)