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À Paris, Édouard Fritch signe pour un deuxième prêt de 36 milliards de francs

Ce prêt, évoqué depuis un an, a été signé à Matignon cette nuit par le président Édouard Fritch, le premier ministre Jean Castex et la directrice générale ajointe de l’AFD, Marie-Hélène Loison. Avec notre partenaire Outremer360°.

Signé en août 2020, le premier prêt garanti par l’État s’élevait à 28,6 milliards de francs, et avait essentiellement servi au financement des aides d’urgences mise en place face au Covid et au confinement. Ce second PGE, une nouvelle fois contracté auprès de l’AFD avec la garantie de l’État doit avant tout financer le Plan de relance 2021 – 2023, à hauteur de 40% d’après Matignon. Un plan nécessaire pour « venir au secours des entreprises, de l’activité dans notre pays » a précisé Édouard Fritch à sa sortie de Matignon. Il doit aussi servir à « financer une partie des grosses difficultés (…) concernant les fonds sociaux, en particulier la Caisse de prévoyance sociale » précise le président du Pays. La CPS, précise-t-il à la presse métropolitaine, « va connaître des difficultés sur les deux à trois ans à venir, ce qui a obligé le gouvernement du Pays à augmenter les impôts ». Une référence à la Contribution pour la solidarité, un temps nommé « TVA sociale », qui doit entrer en application en avril, et à l’augmentation de la CST sur les hautes tranches de salaire. Des décisions « pas agréable » mais « vitale » : « C’est une obligation pour nous d’éviter l’effondrement des fonds sociaux« .

Le pays devrait aussi utiliser une partie de ces 36 milliards de francs pour renflouer sa compagnie internationale, Air Tahiti Nui durement touchée par la crise. Pas de précision pour l’instant sur une éventuelle entrée d’un organisme de l’État au capital d’ATN, une option plusieurs fois évoquée ces derniers mois alors que la compagnie réclame une aide plus directe de l’État : « il faut que l’on regarde cela », a indiqué Édouard Fritch. On s’est donné jusqu’en 2023 pour regarder la constitution même de la société ».

Des remerciements en attendant les remboursements

Après la signature, le Premier ministre a salué « la très grande confiance, la très grande qualité des relations avec le président de la Polynésie » et « l’excellent état d’esprit qui règne entre nous ». « Le gouvernement de la République est également là pour s’assurer que les engagements du chef de l’État pris lors de son déplacement sont honorés », a précisé Jean Castex. En retour Édouard Fritch a exprimé « toute la reconnaissance et la gratitude » des Polynésiens vis-à-vis de l’État qui, « depuis le début de mandature du président de la République, a toujours été au chevet de la Polynésie française, et plus spécialement sur ces deux dernières années ». « L’acte que nous venons de signer est un acte qui parle. C’est un engagement du président de la République », pris à Papeete lors de son déplacement de juillet 2021. « Sur les 26 annonces qui ont été faites à Tahiti au mois de juillet dernier, seules 11 annonces restent à concrétiser ».

Avec ce second prêt, c’est donc plus de 64,5 milliards de francs que la Polynésie a emprunté à l’AFD en moins de deux ans. Une somme qu’il va falloir rembourser. « L’ensemble des prêts contractés par le pays permet d’avoir toutes les garanties de remboursement, a voulu rassurer Édouard Fritch. L’ensemble des remboursements d’emprunts avec l’encours que nous avons aujourd’hui, c’est-à-dire près de 130 milliards de Fcfp, nous créé une obligation de remboursement des emprunts de l’ordre de 14 à 15 milliards, ce qui représente à peu près 10% de nos recettes ». Selon le chef de l’exécutif, ce remboursement devrait débuter « en 2023, sur le budget de 2024 ».

Mise en place d’une « convention solidarité » entre l’État et la Polynésie

Outre la signature de ce prêt, Édouard Fritch a également mis sur la table « la possibilité de remettre en place une convention solidarité avec la Polynésie (…) pour les deux à trois à venir » afin que « l’État vienne soutenir la Polynésie dans son chantier de remise à niveau de ses fonds sociaux ». Une sorte de fonds de transition assuré par l’État, le temps que la Collectivité réforme son système de protection sociale généralisée, évoqué plus tôt dans la semaine avec le ministre des Outre-mer. « Le sujet va être étudié », a confié Édouard Fritch. « Le Premier ministre n’a pas dit non, il n’a pas dit oui non plus. Nous allons ouvrir le chantier pour mesurer d’une façon précise le besoin et la mise en œuvre ».

En attendant, la réforme de fond la protection sociale doit être lancée, avec les assises de la Santé, « en février ou mars prochain » et la mise en place du comité stratégique sur les retraites. Parmi les autres sujets évoqués entre le Premier ministre et le président de la Polynésie : la dépollution et la reconversion des anciens sites militaires, le fonds intercommunal de péréquation et naturellement, la situation sanitaire de la Polynésie où les cas augmentent sous l’effet du variant Omicron, tout en épargnant, pour l’heure, l’hôpital de la Collectivité.

Propos recueillis par Jean Faatau d’Outremer 360°

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