ACTUS LOCALES

Morsure de requin à Sapinus : « Mettre en cause les plongeurs, ça n’a aucun sens »

Pointés du doigt après la morsure d’un bodyboarder dimanche, les centres de plongée ont tenu à réagir. Le président du syndicat du secteur rappelle que le shark-feeding n’est plus pratiqué en Polynésie. Il ne l’aurait d’ailleurs jamais été à Sapinus où cette accusation pourrait être le fruit d’une hostilité aux plongeurs qui s’est développée ces dernières années. Thibaut Gachon appelle à la discussion, et à la réflexion sur les causes de l’accident de dimanche.

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Une morsure, une blessure, quelques points de suture, et surtout une grosse frayeur pour le bodyboarder mordu dimanche matin près du spot de Sapinus, à Punaauia. L’annonce de l’accident a sans surprise engendré une certaine émotion chez les habitués du site, et parmi eux, certains n’ont pas tardé à pointer du doigt les centres de plongée, accusés d’appâter les squales dans la zone. Du shark-feeding à Sapinus ? Non, répond Thibault Gachon, qui s’agace d’affirmations « qui ne reposent sur rien ». Le président du Syndicat polynésien des centres de plongée (SPCP), rappelle que le nourrissage est interdit depuis quatre ans au fenua, « que plus aucun club de plongée ne pratique le shark-feeding ». « Et à Sapinus, il n’y en a jamais eu », précise-t-il. C’est surtout le site de la Vallée Blanche, en face de l’aéroport de Faa’a, qui était concerné par cette pratique : « c’était encadré, et il n’y a jamais eu de problème là bas », reprend le président du syndicat. « Mais le shark-feeding, il n’y en a plus du tout en Polynésie, insiste-t-il. Donc mettre en cause les plongeurs pour expliquer cet accident, ça n’a aucun sens »

Un moniteur menacé d’un fusil-harpon

Pas question, donc, pour les plongeurs d’être désignés coupables par défaut. Dans un communiqué, le syndicat rappelle d’ailleurs que l’hostilité à leur égard, du côté de la Pointe des pêcheurs, n’est pas neuve. La DPAM et le JRCC auraient été saisis, ces derniers mois suites à des incivilités voire des actes d’agression de moniteurs sur la zone. « Le 8 mars dernier, un moniteur s’est retrouvé sous la menace d’un fusil harpon sous l’eau et alors qu’il guidait sa palanquée, écrit le SPCP. Nous espérons que les accusations dont nous sommes aujourd’hui victimes ne sont pas une récupération opportuniste de l’accident dont a été victime ce jeune bodyboarder ». Une victime à qui le syndicat a adressés ses « vœux de prompt rétablissement ».

« Une bonne occasion de se poser des questions »

Dans le concert de discussions engendrées par la morsure, d’autres responsabilités ont d’ailleurs été pointées. Notamment celles de pêcheurs qui auraient été aperçus en train de vider du poisson à proximité. « Mais ça non plus ça n’est pas vérifié », remarque Thibault Gachon, pour qui il faut « prendre le temps d’analyser toutes les causes » possible de l’incident. Manque de proies, abondance de tortues, pêche, fréquentation du lagon… « Cet accident est une bonne occasion de se poser des questions, appuie-t-il. Certains disent, ‘les requins ont changé’. Ça reste à prouver mais si c’est le cas, expliquons ces changements ». Amener les « usagers de la mer, qui partagent pourtant la même passion pour l’océan, et œuvrent chaque jour à sa préservation », à réfléchir ensemble plutôt qu’à s’opposer, voilà le souhait du SPCP.

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