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Législatives : Nuihau Laurey revendique son image de technicien

©CP/Radio1

Nuihau Laurey, candidat A Here ia Porinetia sur la 3e circonscription, mise sur des mesures fortes pour redonner confiance dans la vie politique, et renouveler la classe politique par des modifications du statut d’autonomie : réduction du nombre d’élus à l’assemblée de la Polynésie, avec 700 millions d’économie à la clé, suppression de la prime majoritaire, limite à deux mandats pour toutes les fonctions électives, et impossibilité d’être maire et membre du gouvernement.  Il prône aussi l’introduction dans le statut du référendum local et du droit de pétition. Il assume totalement son image de technicien : « gérer un pays, c’est avant tout des décisions techniques. »

À 4 jours du scrutin, le candidat de A Here ia Porinetia sur la 3e circonscription continue de mettre en avant les réformes du statut d’autonomie qu’il souhaite porter à l’Assemblée nationale pour revitaliser la vie politique : en particulier la réduction à 39 du nombre d’élus à l’assemblée de la Polynésie et la suppression de la prime majoritaire, en prenant le risque d’une certaine instabilité : « Il n’y a plus de débat démocratique à l’assemblée ». Il propose aussi d’interdire le cumul des fonctions de maire et de membre du gouvernement, président inclus, et de réduire à 2 le nombre de mandats possibles pour toute fonction élective.

Nuihau Laurey veut également réformer le système d’attribution des subventions aux communes pour casser ce qu’il appelle « la soumission » des maires au parti majoritaire. Il veut le faire « en utilisant le FIP et le Comité des finances locales dans lequel les maires siègent. Vous supprimez cet outil de soumission, les maires reprennent leur couleur politique sous laquelle ils ont été élus par la population », dit-il en citant comme cas d’école celui de Teura Iriti.  « Pour que les alternatives (à la majorité présidentielle, ndr) soient plus séduisantes pour les élus, il faut qu’il y en ait. Et pour qu’il y en ait, il faut que les personnalités politiques qui restent au pouvoir pendant 20, 30, 40 ans, ne puissent plus le faire. Beaucoup de gens sont intéressés par la politique mais essayer d’y créer sa place est devenu impossible aujourd’hui. »

Le candidat de A Here ia Porinetia accuse le gouvernement de ne rien faire de concret pour combattre la précarité, et de maintenir son train de vie : il ne voit guère ; dit-il, les économies budgétaires des ministères vantées par la majorité. « L’augmentation des indemnités des personnels de cabinet ?  La demande de 60 millions supplémentaires pour les tournées gouvernementales ? Il n’y a aucun effort du gouvernement, aucun. Il n’y a aucun cap économique. » Ce sera l’axe de la campagne des territoriales en 2023 : moins de dépenses publiques, moins d’impôts, moins de « paperasserie administrative » pour stimuler l’initiative privée.

« Loi des 1000% » : « le summum de la bêtise gouvernementale »

L’ex sénateur n’est pas plus tendre lorsqu’il s’agit d’évoquer la citoyenneté polynésienne, « sortie du chapeau » par le Tapura durant cette campagne : il rappelle qu’en Nouvelle-Calédonie il s’agissait d’un préalable au référendum pour geler le corps électoral. « Est-ce que le Tapura veut un référendum d’autodétermination ? Qu’il le dise ! On ne peut pas prendre la moitié des mesures et faire campagne comme ça. » Il voit le même type de populisme dans la « loi des 1000% » sur les cessions immobilières (pour laquelle les deux autres candidats A Here ia Porinetia ont pourtant votée), et surtout du cynisme : « Et quand vous posez la question aux techniciens qui travaillent pour le ministère en question, ils disent, oh ben de toute façon on sait que la mesure va être cassée par le Conseil d’État. On arrive au summum de la bêtise gouvernementale. »  Une « stratégie » qui joue sur la précarité d’une grande partie de la population et désigne des boucs émissaires.

Certains autres candidats ne trouvent pas plus grâce à ses yeux, lorsqu’ils promettent à la population des mesures qui n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale parce qu’elles ne relèvent pas des compétences d’État. Le font-ils par calcul ou par ignorance ? Nuihau Laurey penche pour la deuxième option. Mais après plusieurs semaines de tournée, il reconnaît que les préoccupations des électeurs sont d’abord des sujets locaux, la cherté de la vie « et l’obligation vaccinale qui a beaucoup divisé la population, c’est la raison pour laquelle nous proposons le référendum d’initiative locale. »

Technicien assumé, et anti-selfie

Il y a 10 ans, Nuihau Laurey était directeur de campagne du Tahoeraa Huiraatira pour les élections législatives. Il note une désaffection de la population pour les meetings de campagne au profit des réseaux sociaux, et estime que le clientélisme s’est encore renforcé ces dernières années.

Nuihau Laurey assume totalement son image de technicien : « gérer un pays, c’est avant tout des décisions techniques, dit-il. Si faire de la politique c’est aller raconter n’importe quoi à la population en caressant le dos et en faisant des selfies, ça je ne saurais jamais le faire, je le dis clairement. »

 

 

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