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Le SNU fait ses premiers pas au fenua, la généralisation attendra

La première session polynésienne du Service national universel a été lancée ce matin. 48 jeunes vont s’immerger pendant deux semaines dans le quotidien des forces de l’ordre, d’associations caritatives ou de services publics, auprès de qui ils effectueront ensuite des missions d’intérêt général. Objectif : renforcer « l’engagement citoyen », et pourquoi pas susciter des vocations. Ce SNU doit à terme devenir obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans, mais cette généralisation n’est aujourd’hui pas datée.

Ils sont 48, ils ont entre 15 et 17 ans, et ils se sont engagés. Pas dans l’armée : sur les uniformes polo-casquette de ces volontaires, le logo du SNU, service national universel créée en 2019 en métropole. Au fenua, le Covid a ralenti la mise en place, mais une cérémonie venait marquer ce lundi matin le lancement de la première session locale. Devant le Haut-commissaire, le contre-amiral Rey, deux ministres, et des représentants associatifs et institutionnels, les collégiens et lycéens, bien en rang, ont levé les couleurs et chanté les hymnes polynésien et national. Les premiers pas d’un « stage de cohésion » au lycée hôtelier de Punaauia. Deux semaines pendant lesquels ces lycéens et collégiens vont vivre en communauté et vont enchainer les immersions et rencontres avec les forces de l’ordre, des associations caritatives, historiques ou environnementales, les premiers secours ou l’armée…

« Faire vivre les valeurs de la République et de la Polynésie »

Un programme très complet pour ces jeunes issus de collèges, lycées ou CJA de Tahiti et Moorea. L’objectif : travailler sur la cohésion et la vie en société, « développer une culture de l’engagement citoyen » et surtout découvrir de nouveaux horizons. Pour le Haut-commissaire Dominique Sorain, il s’agit aussi, de « faire vivre les valeurs de la République et celle de la Polynésie » puisque le programme national a été adapté, en intégrant par exemple davantage de sensibilisation environnementale et historique. Ces nouvelles rencontres et ces nouvelles expériences doivent surtout aider ces volontaires issus de « différents horizons » à se construire, et pourquoi pas s’orienter.

Dans les rangs des volontaires, on s’est passé le mot : tout le groupe est invité à la « garden party » du Haussariat du 14 juillet, après avoir participé à la cérémonie sur l’avenue Pouvana. Un moment de détente dans un stage bien chargé : en dehors des visites et conférences, une levée des couleurs ouvre chaque matinée des « temps démocratiques » – censés encourager le débat citoyen, mais surtout sensibiliser au respect des décisions collégiales – sont organisés tous les soirs et les sessions d’activités physiques sont quotidiennes. Une fois passés ce stage de cohésion, chaque volontaire devra effectuer une mission d’intérêt général de 12 jours – en une fois ou perlée sur l’année – dans une structure culturelle, sanitaire ou citoyenne. Ce programme est aujourd’hui entièrement volontaire mais certains ont été aidés par la famille à se décider. « C’est mamie qui m’a forcé à faire », rigole Tau issu d’un centre de jeunes adolescents de Taravao. Mais sa première journée l’a plutôt « motivé » : « C’est fait pour nous donner confiance en nous », note le jeune homme de 15 ans, ravi de pouvoir visiter, ce mardi le RSMA où il « rêve » d’être intégré plus tard.

S’ils choisissent d’aller plus loin, les volontaires pourront s’engager s’ils le souhaitent dans un vrai service civique de 6 à 12 mois, indemnisé par l’État et qui peut se passer partout en France ou dans le monde.

La généralisation, pas pour tout de suite

À terme, ce Service national universel doit intégrer la journée Défense et citoyenneté, session d’une journée aujourd’hui obligatoire, et devenir un passage obligé pour tous les jeunes Français à l’âge de 16 ans. Une généralisation d’abord prévue pour 2023, mais dont le calendrier est aujourd’hui beaucoup plus incertain. Et pas seulement à cause de la crise Covid : en métropole, le service a été ouvert à tous les départements, mais la gestion de 20 000 volontaires de cet été apporte son lot d’accrocs logistiques. En cas de généralisation il faudra en accueillir entre 700 000 et 800 000 par an, dont environ 4 500 au fenua. Trop tôt, donc, pour parler d’une telle organisation localement, et le SNU aura tout de même des sessions tous les ans. Pas d’engagement déraisonnable : l’objectif est simplement d’intégrer « davantage » de volontaires en 2023.

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