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La Nouvelle-Calédonie signe un prêt garanti par l’État de 21 milliards de francs

Déjà surendettée et en difficulté pour boucler son budget 2022, la Nouvelle-Calédonie a finalement acté la signature d’un nouveau prêt contracté auprès de l’AFD à hauteur de 20,88 milliards de Fcfp (175 millions d’euros) sur 25 ans, ce vendredi. Les précisions de notre partenaire Outremer 360°.

La Nouvelle-Calédonie fait face à une situation économique compliquée, confrontée à des déficits structurels, marquée par les crises successives du Covid-19 et de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, un nouveau prêt, jugé nécessaire pour boucler son exercice 2022, a suscité de nombreux débats, autant qu’il était attendu par les institutions. Ce vendredi 8 juillet 2022, Patrice Faure, Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, Thomas de Gubernatis, directeur de l’AFD-NC par intérim, et Louis Mapou, président du gouvernement calédonien, ont signé la convention du prêt garanti par l’État de 20,88 milliards Fcfp.  Un deuxième emprunt de ce type puisque le gouvernement calédonien, avait signé en 2020, un premier PGE de 28,6 milliards CFP (240 millions d’euros). La Nouvelle-Calédonie avait pris un certain nombre d’engagements pour assainir ses finances et réduire ses dépenses, mais elle a eu des difficultés à les tenir depuis.

Pas de capacité d’emprunt à cause d’un taux d’endettement excessif

Le budget ainsi débloqué par ce second prêt doit permettre le financement des dépenses liées à la crise Covid-19 estimées à 2,52 milliards Fcfp (22 millions d’euros), le soutien aux comptes sociaux estimé à 11 milliards Fcfp (9,5 millions d’euros) ou encore le programme de relance économique et la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique, de 7,35 milliards Fcfp (64 millions d’euros). Si le prêt accordé par l’AFD et garanti par l’État va permettre de boucler le très attendu budget primitif 2022, il porte le taux d’endettement de la collectivité à un niveau record, qui va imposer économies et réformes. « La Nouvelle-Calédonie n’a plus de capacité d’emprunt, car (…) son taux d’endettement est excessif. Le ratio dettes/recettes était de 35% en 2012, il est aujourd’hui de 255%« , a déclaré Patrice Faure, insistant sur « les réformes indispensables » à conduire.

La réduction du niveau d’endettement à 90%, la limitation à 1% de l’évolution de la masse salariale, ou encore la création d’une taxe sur les plus-values immobilières des résidences secondaires et d’une micro-taxe sur les transactions financières figurent au rang des mesures inscrites dans la convention du prêt. Un comité de suivi veillera à leur mise en oeuvre et les décaissements ne seront « accordés qu’à la signature des compte rendus de ce comité » afin que la Nouvelle-Calédonie soit en mesure d’honorer l’échéancier des remboursements, a précisé le représentant de l’Etat.

À noter que la Polynésie, beaucoup moins endettée que le Caillou, a tout de même signé deux emprunts garantis par l’Etat durant la période Covid, pour un total avoisinant les 60 milliards de francs.

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Journal de 7h30, le 08/07/22

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