ACTUS LOCALES

Six familles privées d’accès à leur domicile à la cité de l’air

Un collectif de riverains de la Cité de l’air proteste contre le projet de parking Te Mana Airport au dessus de l’aéroport de Tahiti à Faa’a. Les nuisances sonores et la pollution que devrait causer le trafic sont parmi les motifs évoqués, mais c’est la situation « d’enclavement » de six familles depuis le début du mois de juillet qui est jugée « surréaliste » par l’un de leurs représentants. Elles se voient aujourd’hui incapables d’accéder en voiture à leurs maisons.

Lire aussi : Un projet de parking de 400 places sur 5 niveaux en face de l’aéroport de faa’a

Le futur Parking baptisé Te Mana Airport est attaqué par ses voisins résidents de la Cité de l’air. Le parking de 400 places réparties sur 5 niveaux, dont la construction avait été annoncée en 2020, doit servir public et aux employés de différentes entreprises de la zone aéroportuaire. Depuis l’annonce du projet, un collectif s’est créé réunissant aujourd’hui 300 personnes, selon ses représentants. Ils lancent un appel aux institutions. Pollution sonores, gaz d’échappement mais aussi, depuis le mois de juillet, un problème d’accès sont mis en avant afin d’empêcher la réalisation du projet. Pour en parler deux riverains ont donné une conférence de presse ce mardi à la mairie de Faa’a. Le premier, Guy Géros vit dans un lotissement situé en contrebas du projet dont les résidents se plaignent surtout des nuisances. Il estime qu’il y aurait « de nombreuses raisons pour ne pas que ce projet voie le jour » en termes d’impacts environnementaux, et que les riverains qui s’opposent au projet « ne sont pas entendus » malgré la consultation publique et l’avis défavorable du maire.

Privés d’accès à leurs terrains en voiture

Le président de l’association, Mariano Teihota’ata, fait partie d’un groupe de riverains qui ont un problème tout autre. Il lance un appel aux autorités car depuis le début du mois de juillet, six familles qui passaient sur la propriété où sera construit le parking ne peuvent plus le faire car le nouveau propriétaire en a barré l’accès. « Derrière tout ça il y a une servitude usuelle qui traverse ces deux parcelles et qui existe depuis plus de 40 ans, explique Guy Géros. Le promoteur a barré l’accès en érigeant un mur et les personnes se retrouvent enclavées aujourd’hui ». Ils mettent en avant l’impossibilité d’accéder à leurs logements en voiture, mais aussi l’impossibilité de passer pour les services de secours, et l’isolement de 4 compteurs d’eau. Le camion de ramassage des déchets ne pourrait pas non plus passer. Si le collectif avance avoir un courrier de la commune pour attester de l’impossibilité d’accéder à leurs habitations, la mairie, elle, dit ne pas avoir édité de document en ce sens, même si elle souhaite « accompagner le collectif » et doit les rencontrer prochainement.

« Je ne vois pas d’autre solution que de manifester »

Mariano Teihota’ata, qui vit sur une des parcelles « enclavées » évoque la situation de sa belle-sœur qu’il héberge, originaire des îles et venue sur Tahiti pour suivre une chimiothérapie, mais aussi deux personnes âgées qui se voient obligées de faire le trajet à pied, sur un chemin en terre très escarpé, et de « passer par un espace de 30 centimètres » laissé par le promoteur. « C’est notre appel au maire, au Pays : est-ce que ça les concerne ? est-ce qu’on existe, nous qui vivons au fond ? Qu’est-ce qu’ils pensent de notre situation? »

Les prochaines réunions avec la commune ainsi que les différentes échéances judiciaires devraient permettre d’y voir plus clair. Les riverains ne considèrent pas qu’il y ait d’autre solution bien qu’il existe une autre voie d’accès. Il s’agit d’une servitude reliée aux maisons « enclavées » par une voie privée que le propriétaire ne veut pas entretenir. Elle donne sur le lotissement où vit Guy Géros qui estime qu’il est « hors de question qu’elle soit utilisée par d’autres personnes que les copropriétaires » puisqu’ils ont payé sa construction eux-mêmes. « J’attend le retour du service de l’urbanisme » indique t-il. « Il y a quelque chose de surréaliste dans cette situation ».

Des plaintes pour violences, et un projet modifié ? 

Mais le promoteur du projet, lui, raconte une autre histoire. Selon ses déclarations à nos confrères de TNTV, la crise sanitaire et une modification des règles fiscales le conduisent maintenant à envisager « un bâtiment administratif pour le Pays et pour l’Etat. » « Je comprends que je suis arrivé au milieu de problématiques anciennes puisque ces gens m’ont parlé de leur problématique de foncier depuis au moins 20 ans « , dit-il aussi. Il ajoute que des personnes qui travaillent sur le projet ont été menacées par certains riverains, et que trois plaintes pour violences ont été déposées.

 

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