ACTUS LOCALESNOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie : le référendum statutaire de la mi-2023 d’ores et déjà compromis Outremers360° 2022-09-12 12 Sep 2022 Outremers360° Après trois référendums d’autodétermination favorables au maintien dans le France, l’idée était de discuter d’un projet de statut pérenne et de le soumettre au vote de la population, avant la mi-2023. Mais ce « référendum de projet » est remis en cause par le manque de discussion entre les indépendantistes, les loyalistes et l’Etat, a estimé, sur Caledonia, le ministre chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°. « Je ne crois pas qu’il y ait un référendum de projet entre juin et septembre 2023 » a d’abord déclaré le ministre, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, sur le plateau de la chaine Caledonia. Avant de poursuivre, plus franchement : « il n’y aura pas de référendum de projet ». Après trois référendums sur la question de l’indépendance, tenus entre 2018 et 2021, dont les résultats ont tous été favorables au maintien dans la France, l’idée était d’organiser un phase de transition de 18 mois, des discussions entre indépendantistes, loyalistes et l’Etat pour accoucher d’un projet commun de statut pérenne pour la Nouvelle-Calédonie. Un projet qui serait soumis à la population lors d’un dernier référendum dit « de projet ». Les indépendantiste veulent continuer à parler de pleine souveraineté Le boycott, par le FLNKS, du troisième référendum d’autodetermination, le 12 décembre 2021 – les indépendantistes estimait alors que la période Covid, d’où le Caillou n’était pas encore sorti, ne permettait pas un scrutin neutre – a retardé ces discussions. Les présidentielles et les législatives qui ont suivi n’ont pas non plus aidé. Jean-François Carenco pose de nouveau le dialogue comme préalable à l’organisation d’une telle consultation, promise par son prédécesseur Sébastien Lecornu. Et ce dialogue peine encore à se mettre en place. Les indépendantistes de l’Union calédonienne ont récemment décidé de ne pas se rendre au comité des signataires souhaité par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin en septembre-octobre. Les indépendantistes avaient également rappelé à la veille de la visite de Jean-François Carenco qu’ils ne discuteraient que « sur la date de la pleine souveraineté et le droit à la décolonisation ». La nomination de la présidente de la province Sud Sonia Backès, figure de l’aile politique non indépendantiste, au poste de secrétaire d’État à la Citoyenneté, avait également refroidi les indépendantistes, qui ont dénoncé un mélange des genres dans les prochaines discussions avec l’État. « Madame Backès ne s’occupe pas du dossier calédonien » a toutefois assuré le ministre. Les loyalistes demandent le maintien du vote en juin 2023 De leur côté, Les Loyalistes, coalition de plusieurs partis non-indépendantistes, ont répété leur souhait, entre autres revendications, le « respect du calendrier pour un référendum de projet en juin 2023 », l’ « organisation d’un comité des signataires rapidement pour acter la fin de l’accord de Nouméa », « le respect du résultat des 3 référendums » ou encore, « le refus de toute forme d’indépendance, y compris d’indépendance association » et « le retour à un corps électoral ouvert ». Autant de sujets qui, dans un camp ou dans l’autre, crispent et cristallisent les positions politiques. En déplacement depuis dimanche soir, le ministre a assuré lundi sur le plateau de Caledonia que l’archipel « est sorti de l’accord de Nouméa » et que « les trois référendums ont clos une séquence ». Par conséquent, Jean-François Carenco souhaite passer du « comité des signataires (instance de suivi de l’accord de Nouméa, ndlr) » à un « comité des partenaires pour construire l’avenir ». « Il faut inventer quelque chose qui nous fasse avancer ensemble » a-t-il poursuivi, rappelant que l’issue des trois référendums d’indépendance « n’enlève rien au droit à l’autodétermination » qui demeure « inscrit dans la Constitution ». « Il y a un choix qui a été fait » a poursuivi le ministre, mais « il n’est pas éternel », a-t-il précisé. Venu sur l’archipel avec pour mission de « renouer les fils du dialogue », Jean-François Carenco a déjà officié en Nouvelle-Calédonie en tant que secrétaire général de l’archipel, de 1988 à 1991. Le ministre a fait le constat d’un archipel qui « a grandi » et, estimant que les « accords sont au bout du voyage », appelle à « changer pour construire le pays ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)