ACTUS LOCALESPOLITIQUE Fritch peut faire un troisième mandat, mais « ça ne veut pas dire qu’il gagnera » Charlie Réné 2022-10-26 26 Oct 2022 Charlie Réné Le Conseil d’État a a estimé, dans un avis publié ce mardi, qu’Édouard Fritch peut légalement briguer un troisième mandat de Président du Pays à l’issue des territoriales de 2023. Les réactions se sont multipliées dans la classe politique. Si la décision interroge certains, elle a le mérite de « clarifier les choses », estime-t-on dans les rangs de l’opposition. Où on rappelle que l’élection, elle, se jouera devant les électeurs et pas devant les tribunaux. Lire aussi : Pour le Conseil d’Etat, Édouard Fritch peut rester au pouvoir jusqu’en 2028 Édouard Fritch en « rempart contre l’indépendance » C’est le président du Pays qui a été le premier réagi à la publication du texte du Conseil d’État, ce mardi matin. Cet avis favorable n’est « pas une surprise » pour Édouard Fritch, mais c’est un « soulagement » pour le Tapura, a-t-il expliqué depuis Huahine au micro de Polynésie la 1ere. Un soulagement aussi « pour la population polynésienne », ajoute le chef de file des rouges, qui à six mois du scrutin territorial, se place avec son parti comme un « rempart contre l’indépendance de ce pays ». Un avis qui ne change rien pour le Tavini Les indépendantistes justement, étaient restés plutôt en retrait de ce débat sur le troisième mandat. Et ils ne comptent pas davantage disserter sur cet avis, qui ne concerne « que le Tapura ». « Pour faire un troisième mandat, encore faudrait-il que son parti gagne », glisse-t-on parmi les cadres du Tavini où on considère que la victoire des législatives est un « mouvement de fond » qui se poursuivra en 2023. « Il y a des élections, il présente sa candidature, on verra ce que la population va prendre comme décision, dit plus clairement Tony Géros sur TNTV. Nous avisons tout le monde qu’on va gagner ces élections ». Pas de quoi remettre en cause le départ de Bouteau et Rohfritsch Du côté des démissionnaires du Tapura, pas plus de commentaire sur le fond de la décision. « On était dans le flou depuis de nombreux mois, c’est clarifié, explique Nicole Bouteau qui rappelle qu’elle avait interpellé sur le sujet en interne, comme Teva Rohfritsch avant de quitter le parti. C’est juste dommage que ce soit le gouvernement central qui ait dû se saisir de la question ». Cette clarification n’a pourtant pas de quoi remettre en cause le départ des deux ex-ministres qui travaillent toujours à une alternative autonomiste. « Nous somme partis, c’est pour des problèmes de gouvernance dénoncés depuis plus d’un an, notamment dans le cadre de la crise Covid, pour une succession de décisions qui ont été prises, ou des non-décisions d’ailleurs », précise-t-elle. Un problème de gouvernance qui a aussi été « clairement dénoncé » par les électeurs. Cet avis, « ne veut bien sûr pas dire que le Tapura va gagner, rappelle enfin la représentante non-inscrite. Pour notre part, nous construisons autrement ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2022/10/NICOLE-BOUTEAU-sur-FRITCH.mp3 Une décision politique pour Gaston Flosse Discours sans surprise plus incisif du côté du Amuitahira’a de Gaston Flosse. Le Vieux Lion qui avait laissé sa place à Édouard Fritch en 2014 pour cause d’inéligibilité et qui ne pourra pas se présenter l’année prochaine pour une autre condamnation, s’attaque au manque de partialité des juges et donc de l’État. « Il choisit les candidats qui lui conviennent, assure-t-il au micro de Polynésie la 1ere. Et Édouard Fritch répond tout à fait aux critères d’un président qui est un béni oui-oui, toujours prêt à répondre favorablement à toutes les décisions de l’État ». Il faudra revoir la loi pour A here ia porinetia Enfin du côté de A here ia Porinetia, où Nuihau Laurey raillait encore, il y a quelques jours, la position d’Édouard Fritch dans ce dossier – « il nous dit que 9 ans, ça n’est pas 10, et donc qu’il peut en faire 14 », résumait l’ancien vice-président – on prend acte de l’avis, mais on s’interroge sur le « manque de clarté » du statut sur la question de la limitation du mandat présidentiel. « Ce qu’on retient c’est qu’un président en place pourra peut-être démissionner deux à trois mois avant et pourra se représenter s’il veut pour un troisième mandat parce que son mandat n’a pas été complet, note Nicole Sanquer au micro de TNTV. Donc cette limitation à deux mandats pour le président, pour nous elle n’est pas tout à fait effective et il faudra revoir la loi”. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)