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Brésil : des pro-Bolsonaro envahissent plusieurs institutions

Des centaines de partisans de l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche les principaux lieux de pouvoir à Brasilia, le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel de Planalto, faisant beaucoup de dégâts. Des images qui rappellent celle des partisans de Donald Trump menant un assaut contre le Capitaole à Washington après la défaite du Républicain. Le président Lula, à qui Emmanuel Macron a apporté tout son soutien, a condamné des « vandales fascistes ». Les précisions d’Europe1.

Des centaines de partisans de l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche les principaux lieux de pouvoir à Brasilia, le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel de Planalto, faisant beaucoup de dégâts, selon des images circulant sur les réseaux sociaux. Ces manifestants protestent contre le retour au pouvoir il y a une semaine du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a battu Bolsonaro au second tour le 30 octobre.

Une véritable marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert a pris d’assaut les principaux lieux de pouvoir du pays à Brasilia, a constaté l’AFP.

Des images qui rappellent l’invasion du Capitole

« Cette tentative absurde d’imposer la volonté par la force ne prévaudra pas », a averti le nouveau ministre de la Justice Flavo Dino, sur Twitter, ajoutant : « il va y avoir des renforts ». Les bolsonaristes radicaux arrivés en masse ont pris de court les forces de sécurité, une semaine après l’investiture du président de gauche Lula, dont ils n’ont jamais reconnu la victoire contre Jair Bolsonaro à la présidentielle d’octobre, a constaté un photographe de l’AFP.

Des images impressionnantes, rappelant l’invasion du Capitole aux Etats-Unis, montrent sur les réseaux sociaux une véritable marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert prendre d’assaut les lieux de pouvoir à Brasilia. La zone près de la Place des trois pouvoirs, où se côtoient le Palais présidentiel de Planalto, la Cour suprême et le Congrès, avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a condamné dans la soirée, cette invasion de « vandales fascistes » et a décrété une « intervention fédérale » sur les forces de l’ordre pour reprendre en main la sécurité de la capitale. « Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis », a déclaré au sujet des bolsonaristes responsables de saccages Lula, investi président il y a seulement une semaine, depuis Araraquara, dans l’Etat de Sao Paulo.

Des élus français dénoncent « les attaques de l’extrême droite »

Des élus français, du camp présidentiel et de l’opposition de gauche, ont fustigé dimanche soir les « attaques de l’extrême droite » au Brésil et ont affiché leur soutien au président Lula après l’envahissement de plusieurs institutions par des militants bolsonaristes. « Solidarité avec le peuple brésilien, dont les institutions sont attaquées par des militants d’extrême droite. Voilà où mène le complotisme, la délégitimation d’un président démocratiquement élu et la remise en cause du suffrage universel », a tweeté l’eurodéputé macroniste Stéphane Séjourné, à la tête du parti Renaissance.

A gauche, l’Insoumis et ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a accusé « l’extrême droite » brésilienne de « tenter un putsch en mode Trump contre le nouveau président de gauche Lula ». « Solidarité avec la démocratie brésilienne! », a-t-il écrit sur le même réseau social.

Les policiers, qui semblaient complètement débordés, ont tenté, en vain, de les repousser avec du gaz lacrymogène. « Cette tentative absurde d’imposer une volonté par la force ne va pas prévaloir. Le gouvernement du District fédéral (de Brasilia) va envoyer des renforts et les forces dont nous disposons sont en train d’agir », a déclaré sur Twitter Flavio Dino, ministre de la Justice et de la Sécurité publique. Samedi, Flavio Dino avait autorisé le déploiement d’agents de la Force nationale, une force spéciale de police parfois envoyée dans les différents Etats en cas de menace contre la loi et l’ordre.

Demande d’intervention militaire

« Il faut qu’on rétablisse l’ordre, après cette élection frauduleuse », a dit à un journaliste de l’AFP présent sur place Sarah Lima, ingénieure pro-bolsonaro de 27 ans venue de Goianesia, à 300 km de Brasilia. Lula, 77 ans, était absent de Brasilia dimanche: il s’est rendu à Araraquara, ville de l’Etat de Sao Paulo (sud-est) dévastée par des inondations en fin d’année.

Des bolsonaristes manifestaient déjà devant des casernes militaires depuis la défaite de peu du président sortant d’extrême droite face à Lula le 30 octobre. Ils réclamaient l’intervention de l’armée pour empêcher ce dernier de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010. Certains d’entre eux ont également bloqué des axes routiers pendant plus d’une semaine après l’élection.

Jair Bolsonaro, qui n’a jamais félicité Lula de son élection et a boudé son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat et se trouve en Floride, aux Etats-Unis. L’investiture s’est déroulée le 1er janvier à Brasilia sans incident majeur, en présence de dizaines de milliers de partisans de Lula.

Soutien « indéfectible » de la France

Plusieurs chefs d’État et personnalités politiques internationales ont condamné ces violences et dégradations et apporté leur soutien au président Lula. À commencer par Emmanuel Macron :

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