ACTUS LOCALES

A Here ia Porinetia présente sa liste et son programme

A Here ia Porinetia tenait samedi son congrès, au cours duquel la liste des candidats aux territoriales a été dévoilée. Menée par Nuihau Laurey, elle est encore incomplète et ne comporte que 9 élus territoriaux ou communaux. Dans le programme en 50 mesures, on retrouve les propositions que les 3 fondateurs du parti ont déjà largement diffusées : limitation des mandats, réduction de la fiscalité et des dépenses publiques, simplification de l’administration.

« Il faut être capable de s’oublier pour mettre l’intérêt général en premier », a déclaré la présidente de A Here ia Porinetia Nicole Sanquer, à propos de la décision de désigner Nuihau Laurey en tête de gondole pour les élections territoriales. Le congrès du parti vert et blanc, samedi à l’hôtel Le Tahiti, a validé la plupart les listes des différentes sections, à l’exception de celles des Gambier-Tuamotu Est qui sera menée par Félix Tokoragi, et des Australes où le référent de Rurutu n’a pas encore été désigné.

Aux Marquises, la liste sera menée par l’ancien tavana de Hiva Oa, Etienne Tehaamoana, suivi de Raissa Bruneau, Pierre Cancian, Lucia Matohi et P. Raihauti.

S’oublier, ce n’est pas le cas de Teha Temarii, secrétaire générale très active et suppléante de Nuihau Laurey dans la précédente course aux législatives, et que l’on dit démissionnaire : la décision de mettre Sylviane Terooatea, pièce rapportée du Amuitahiraa, en tête de la section 4, ne passe pas. Mais Nicole Sanquer assume : « Vous pouvez crier et écrire tout ce que vous voulez sur Facebook, je ne vous laisserai pas détruire le travail de trois ans à 50 jours des élections. »

Un programme centré sur l’économie et la moralisation de la vie publique

A Here ia Porinetia propose un tir groupé de 3 mesures pour faire baisser les prix : supprimer la « TVA sociale », favoriser les productions locales en baissant le taux de TVA auquel elles sont soumises, et faire baisser d’environ 10% la valeur des importations en sortant le transport de l’assiette des taxes. Mais si le parti s’inquiète de la santé des Polynésiens et veut les « responsabiliser » par « un vaste plan de prévention, même si ça prend du temps », Nuihau Laurey est plus timide sur l’utilisation d’une fiscalité punitive : le tabac et l’alcool sont déjà taxés à 1 000 %, dit-il, et à propos de la fiscalité sur le sucre, qui a déjà mis en lumière le courage très relatif de plusieurs gouvernements, il botte en touche : « le problème c’est que le sucre il y en a dans tous les aliments… ».

Quant à la réforme de la PSG, pour Nuihau Laurey elle passe par l’introduction de la capitalisation et le rachat de points de retraite :

Le programme prévoit aussi la dépolitisation et la transparence dans l’attribution des aides du Pays et des subventions aux communes, la réorientation des CAE vers le secteur privé, le relèvement du seuil d’éligibilité aux aides aux TPE de 5 à 50 millions de chiffre d’affaires, la « suppression de la moitié des formalités administratives » et la réduction des dépenses publiques, un sujet qui n’a pas été développé au-delà des propositions déjà connues de ramener à 39 le nombre d’élus à l’assemblée et de ne pas construire de coûteux bâtiments administratifs. L’idée de créer une fonction publique hospitalière polynésienne pour rendre les métiers de santé plus attractifs est donc une exception à ce discours de rigueur. Le parti, qui refuse l’hyper-dépendance au tourisme, propose aussi de soutenir « massivement » le développement de l’agriculture et de la pêche, par la formation, les investissements publics et le soutien aux investissements privés.

Et pour moraliser la vie publique et renouveler la classe politique, A Here ia Porinetia propose la limitation à deux mandats pour tout le monde (« Si tu n’y arrives pas en 10 ans, tu n’y arriveras pas en 15 ou 20 ans. Personne ne changera la nature humaine, le seul moyen de limiter les abus est de limiter les mandats. »), le non cumul de la fonction de maire avec celle de ministre, et l’utilisation du référendum local sur tous les « grands sujets » pour combattre la « déconnexion » des élus avec le peuple. C’est possible, affirme Nuihau Laurey qui déclare : « J’ai commencé ma carrière dans un parti où un seul homme pensait, je suis allé dans un parti où personne ne pensait, maintenant je suis dans un parti où tout le monde pense. »

Enfin, côté éducation, l’ancienne ministre Nicole Sanquer s’alarme du décrochage scolaire qui n’a jamais été aussi élevé, et préconise une adaptation du système scolaire aux élèves polynésiens.

Sylviane Terooatea : « reprendre la commune » de Uturoa

Sylviane Terooatea explique ce qui l’a séduit chez A Here ia Porinetia : le programme, mijoté par « un cerveau », Nuihau Laurey. « Il est économiste, c’est important d’avoir des référents, des personnes ressources pour notre Pays qui a un grand potentiel et qui a besoin de personnes calmes » , dit l’ancienne tavana de Uturoa. Mais aussi la perspective de « reprendre la commune » de Uturoa avec l’aide des deux anciens parlementaires qui connaissent bien « les sujets communaux ».

Woullingson Raufaore croit au « potentiel » des « nouvelles têtes »

Woullingson Raufaore, le tavana de Maupiti, qui avait démissionné du Amuitahiraa en même temps que Sylviane Terooatea en juin dernier après les législatives, est second de la liste des Raromatai. Il n’a aucune objection à la proposition de non cumul des mandats : « Si je suis là, c’est que je suis prêt à accepter, évidemment. » « Ces 50 mesures, c’est inédit dans l’histoire de notre fenua, poursuit-il. Le parti qui va gouverner demain doit être conscient  qu’il va prendre un pays en difficulté. » Lui aussi remercie Nuihau Laurey d’avoir été le « cerveau » à l’origine du programme, « fait pour la population, et je ne doute pas que la population va se pencher sur notre programme. »

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