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Inner Circle arrive avec ses vibes, son beat et son message : « peace, love and unity »


À trois semaines de leur grand show à To’ata, les Jamaïcains d’Inner Circle se disent impatients de venir à la rencontre du public polynésien. Depuis la Floride, Roger Lewis, cofondateur et guitariste du groupe, revient sur 55 ans de carrière, sur les débuts du reggae, sur leurs plus grands succès… Et sur le cap qu’il a toujours voulu garder : faire bouger et danser, porter « le même message de Bob Marley » et partager les « positive vibrations » tout autour du monde.

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Après plus d’un demi-siècle de carrière, les membres d’Inner Circle sont plus que jamais friands de « premières fois ». Et justement, ce concert anniversaire à To’ata, le 25 mars, ce sera une première au fenua pour les légendes du reggae. « On est heureux de venir, et surtout de rencontrer les gens », explique Roger Lewis, en pleine session d’enregistrement à Miami. Le guitariste et cofondateur du groupe, qui en est depuis le début le pilier avec son frère Ian, le sait : « beaucoup de gens mettent la Polynésie sur leur ‘bucket list’ (les choses à faire au moins une fois dans sa vie, ndr) tellement c’est beau. C’est notre cas aussi ». Mais plus que la nature, les plages ou les lagons, ce sont des bonnes vibrations que vient chercher le groupe. Les peuples du Pacifique, « ont la même vibes que les Jamaïcains ! Les vibes du reggae, des vibes de bénédiction et d’amour », assure le guitariste pour qui rappelle que les « racines, les fondations » d’Inner Circle descendent profondément dans l’histoire du reggae.

« On jouait déjà quand le monde ne connaissait pas Bob Marley »

Inner Circle, né en 1968 dans les faubourgs de Kingston, fait effectivement partie des premiers à avoir offert au public cette musique métis, née du rocksteady, du ska, de la musique traditionnelle caribéenne, de la soul ou du RnB. « On jouait quand le monde ne connaissait pas encore Bob Marley, quand le monde ne connaissait pas encore Peter Tosh », se souvient Roger Lewis, quand la musique jamaïcaine n’avait pas encore conquis la planète. Puis vint le succès, dans les années 70, notamment après l’arrivée dans le groupe de Jacob Miller, chanteur qui côtoyait Bob Marley dans les charts autant que sur les scènes avant de disparaitre dans un tragique accident en 1980. « On était là, avec Jacob, au fameux One love Peace Concert qui a rassemblé toutes les factions politiques de Jamaïque », reprend Roger Lewis. C’était en 1978, et dans ce concert programmé pour tenter de mettre fin à la guerre civile qui rongeait l’île, Inner Circle faisait effectivement partie des groupes plus attendus, après Bob Marley et ses Wailers. « Aujourd’hui, on a toujours cette musique, ce reggae entrainant, avec lequel tu peux sentir la vibe, sentir le beat et qui continue à porter le même message, continue le musicien né au début des années 50. Ce qu’on veut c’est que chacun de notre concert soit un show excitant, où tu sors en te disant : mec c’était une bonne expérience ».

Jacob Miller, chanteur du groupe de 1973 à 1980, avec Bob Marley

« Un message d’amour de paix et d’unité »

Son expérience du rythme et du son, Inner Circle aura l’occasion d’en faire la démonstration partout dans le monde après une série de hits internationaux dans les années 80 et 90. Dans le groupe, les chanteurs et musiciens, souvent venus d’autres formations de reggae de premier plan, se relaient, mais les frères Lewis, secondés par le claviériste Bernard « Touter » Harvey, arrivé en 1973, n’ont pas bougé et font en sorte de « rester vrai », fidèle « aux fondements » du reggae. « Partout autour du monde, en Europe, en Amérique, en Amérique du Sud, où qu’on soit quand on joue, on amène nos vibes, reprend Roger Lewis. On vient avec une musique qui peut faire planer, faire bouger ou danser tes pieds, on vient aussi avec cet argumentaire, ce message de paix, d’amour et d’unité ». Un message qui pour le musicien, a une résonnance particulière dans les îles qui ont connu une histoire difficile, des périodes de « changements sociaux » et de « prises de conscience ». « Nous aussi on vient d’un pays qui a aussi été colonisé, et où il y a eu des combats comme celui de Bob Marley pour la justice sociale, mais nous ce qu’on veut faire, c’est d’apporter de l’amour, au public et au monde ».

Pas juste Lalalalang et Bad boys

Avec une vingtaine d’albums, une trentaine de singles et d’innombrables compilations, live et autres best of, Inner Circle a une des discographie les plus riche du reggae. Les amateurs y dénicheront du roots, de la fusion, et quelques tubes plus pop qui ont ravi les oreilles du plus grand public. « Notre reggae, c’est pas « juste lalalalalang et « bad boys what you gonna do, c’est beaucoup plus que ça » précise Roger Lewis, qui a observé en 55 ans le rythme de la Jamaïque influencer tous les genres, du hip-hop au rock en passant par la variété. « Aujourd’hui Bob Marley n’est plus avec nous, Jacob Miller n’est plus avec nous, mais nous on est là, on continue avec d’autres comme Steel Pulse » à faire avancer ce son reggae dans le cœur du public. Pas question non plus de bouder les plus gros succès du groupe : la rencontre et l’amitié qui s’est lié avec Will Smith et Martin Lawrence, les stars de Bad Boys qui ont choisi le groupe pour la BO du film, est « un des moments forts » de sa carrière. « Ils ont chanté dessus avec nous, il s’est passé pleins de chose et aujourd’hui on est encore sur le quatrième bad Boys, qui va sortir. On est plutôt content qu’il soit fidèle au vibes du reggae, reprend le musicien. Mais tu sais on jamais voulu être des bad boys, on veut être des gens avec un bon esprit, un gros cœur, avoir des ondes positive et comme Bob avait l’habitude de dire : rastaman vibration ».

Quand on lui demande le secret de la longévité du groupe ou ses plans pour la suite, Roger Lewis fredonne une chanson depuis longtemps au répertoire du groupe : « Hold on to the riddim’, and you never gonna let go ». « Accroche toi au rythme, et tu ne le lâchera jamais ».

Les billets pour concert exceptionnel du 25 mars à To’ata sont en vente sur ticket-pacific.pf, dans les magasins Carrefour et à l’accueil de Radio1 et Tiare FM à Fare Ute.

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