ACTUS LOCALESFAITS DIVERS Au moins six morts dans l’effondrement d’un immeuble à Marseille Europe1 2023-04-10 10 Avr 2023 Europe1 ©EUROPE1 Un immeuble d’habitation de quatre étages s’est effondré dans la nuit de samedi à dimanche après une déflagration toujours inexpliquée, dans le centre de Marseille. Six corps ont été extrait des décombres mais d’autres habitants sont toujours portés disparus. Les précisions de notre partenaire Europe1. « Entre quatre et une dizaine de personnes » sont encore sous les décombres a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Plus de douze heures après « la déflagration très importante » suivie de l’effondrement, vers 00h40, de cet immeuble situé au 17 rue de Tivoli, dans un quartier de Marseille connu pour ses cafés, restaurants et sa vie nocturne, l’incendie qui faisait rage sous les gravats, empêchant chiens et secouristes de rechercher d’éventuels survivants, semble avoir été maitrisé. « Il reste de l’espoir » pour trouver « d’éventuels survivants », a déclaré lundi matin le maire de Marseille, Benoît Payan, sur le site de l’immeuble, autour duquel six personnes ont aussi été blessées et une vingtaine d’autres prises en charge. « S’il reste des vivants sous ces décombres, il faut les préserver à tout prix », d’où « le travail chirurgical » des marins-pompiers de la ville a-t-il insisté: « Il reste de l’espoir, et tant qu’il reste de l’espoir, nous ne nous arrêterons pas ». « Impossible d’indiquer les causes de l’explosion » La procureure de Marseille a de son côté précisé qu’il était « à cette heure impossible d’indiquer quelles sont les causes de (l’)explosion » qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. Selon elle, l’expert judiciaire n’a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche. « Le gaz fait partie bien évidemment des pistes » pouvant expliquer la déflagration « d’une extrême violence », que les caméras de surveillance ont filmée à 00h46, a-t-elle toutefois estimé. L’immeuble soufflé et les deux immeubles contigus, dont l’un s’est effondré dans les heures suivant le drame et le second menace également de tomber, « ne sont pas du tout des immeubles insalubres » et ne faisaient l’objet d’aucun arrêté de péril, a aussi assuré Dominique Laurens. « Les déblaiements se poursuivent avec toujours des poches très chaudes, et les fumées continuent à sortir des gravats, » mais « les pompiers font passer régulièrement des chiens de secours pour voir s’ils peuvent détecter » d’éventuelles victimes, a-t-elle dit. Une trentaine d’immeubles évacués « Il y a beaucoup d’angoisse chez les familles du quartier », a témoigné auprès de l’AFP Arnaud Dupleix, le président de l’association des parents d’élèves de l’école élémentaire Tivoli toute proche, qui organise un réseau d’entraide pour ceux qui ont dû quitter leur logement. Une trentaine d’immeubles ont été évacués par précaution. Le ministre du Logement Olivier Klein, qui se rendra à Marseille lundi, a indiqué que cela concernait 179 personnes dans quatre rues. L’effondrement du 17 a en effet entraîné dans son sillage une grande partie du 15 voisin et endommagé le numéro 19. Cinq personnes, résidentes de ces bâtiments voisins, ont été blessées, mais « aucune n’est entre la vie et la mort » et 33 au total ont été prises en charge, selon Gérald Darmanin et Benoît Payan. Le capitaine de frégate Pascal, commandant des opérations de secours, a confirmé à Europe 1 que de nombreuses personnes évacuées pourraient prochainement regagner leur domicile. Les vérifications censées déceler d’éventuels problèmes de structures ont été menées. « Odeurs suspectes de gaz » La déflagration a été si violente qu’une famille habitant dans une rue perpendiculaire a raconté à l’AFP avoir vu la fenêtre de son salon s’ouvrir brutalement. Une camarade de leur fillette habitant au 15 « est heureusement saine et sauve », a raconté le père de famille sous couvert d’anonymat. « On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu’on a encore sentie ce matin », a indiqué à l’AFP Savera Mosnier, une habitante d’une rue proche. L’adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian, a confirmé que plusieurs témoins avaient évoqué des « odeurs suspectes de gaz ». Un drame qui rappelle celui de 2018 En novembre 2018, l’effondrement rue d’Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d’indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG. L’hypothèse d’une insalubrité de l’immeuble qui s’est effondré dimanche semble écartée. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a indiqué le préfet. « Faire le parallèle (avec la rue d’Aubagne, NDLR) est irresponsable (…). Rien ne nous permet de penser qu’on est dans une symétrie », a insisté le maire. Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d’immeubles au cours des 40 dernières années. Le 11 janvier 1981, huit personnes sont mortes et 16 ont été blessées dans le quartier pauvre du Canet lors de l’écroulement de leur bâtiment. Cinq personnes ont péri en 1985 dans l’explosion accidentelle d’un immeuble près du boulevard du Prado et le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz a soufflé un immeuble de sept étages près de la gare, faisant quatre morts et 26 blessés. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)