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Le 29 juin divise toujours autant

Sans surprise, le gouvernement n’organisera pas de grand défilé festif pour la Fête de l’autonomie. Pas même de « petite cérémonie » comme cela avait un temps été évoqué. Son président et certains de ses ministres participeront en revanche à la commémoration à la stèle de Tavararo, à Faa’a. Quant aux autonomistes ils organisent leur propre cérémonie à Paofai.

Les rôles s’inversent, la division reste. Désigné « Fête de l’autonomie » en 1985 par Gaston Flosse, le 29 juin est depuis célébré presque tous les ans en grande pompe. Cette dernière décennie le gouvernement organisait, en présence des représentants des autres institutions, un défilé sur l’avenue Pouvanaa ou, tout du moins, des cérémonies officielles et festives, comme cela avait été le cas pendant la crise sanitaire dans les jardins de Paofai ou sur l’esplanade Tu Marama toute proche. Mais cette « fête » est dénoncée depuis ses débuts par le Tavini, qui considère la date comme un jour de deuil. Et pour cause : le 29 juin, qui ne correspond à aucun vote ou promulgation d’un des statuts d’autonomie, c’est surtout la date de l’annexion de la Polynésie par la France, en 1880. Raison pour laquelle le parti indépendantiste commémore tous les ans « tous ceux qui sont tombés pour combattre la colonisation ». Une cérémonie est notamment organisée à Faa’a tous les ans, devant la stèle de Tavararo, érigée, là encore en 1985, en mémoire des habitants de la commune « morts en 1844 pour avoir défendu leur île et leur liberté, contre les soldats français ».

Si le 29 juin reste chômé, et désigné dans le calendrier officiel « fête de l’autonomie », c’est à cette cérémonie que le président Moetai Brotherson et certains de ses ministres vont participer cette année. La vice-présidente Éliane Tevahitua avait bien évoqué, auprès de Tahiti Infos, l’organisation d’une « petite cérémonie par rapport aux autonomistes pour qui cette date est importante ». Mais rien n’est finalement au programme officiel. Et c’est donc Édouard Fritch qui a annoncé « au nom de quelques maires de îles du Vent », la tenue d’une autre cérémonie à la stèle de l’Autonomie du parc Paofai. Une cérémonie qui doit « rassembler les autonomistes », précise-t-on au Tapura. Reste à savoir qui viendra. 

Matarii i Nia pour remplacer la fête de l’Autonomie ? 

Moetai Brotherson avait déjà indiqué vouloir lancer des réflexions, au plus long terme sur la date du 29 juin et plus généralement des célébrations officielles et jours fériés. En 2020, le collectif associatif et citoyen Nuna’a a ti’a, très proche du Tavini, et avec qui le président, alors député, avait manifesté, avait proposé dans un courrier adressé à Édouard Fritch de reprogrammer la fête territoriale au 20 novembre. Une date qui correspond peu ou prou à l’arrivée de Matarii i Ni’a – l’apparition de la constellation des Pléiades dans le ciel polynésien – et donc de la saison de l’abondance dans le calendrier traditionnel, et à laquelle l’ONU célèbre la Journée mondiale de l’enfance. Récemment, la vice-présidente Eliane Tevahitua a aussi évoqué l’instauration d’un jour férié pour Matarii i Ni’a, et a aussi annoncé la tenue de commémorations officielles le 2 juillet – date du premier essai atomique français au fenua -, et les 6 et 9 août, date des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.

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