ACTUS LOCALESÉCONOMIE La justice annule la reprise des Sofitel de Bora Bora par le groupe Royal Charlie Réné 2023-07-03 03 Juil 2023 Charlie Réné Fin avril, le tribunal de commerce avait choisi le groupe Royal, géré par Christina Teihotaata, la fille de Dominique Auroy, pour reprendre le Sofitel Marara et le Private Island, deux établissements du groupe Grey. Une décision infirmée par la Cour d’appel, qui estime que l’offre de Arkan Hermes Centauri, société américaine liée à un conglomérat d’investisseur du Moyen-Orient, n’a pas été suffisamment étudiée. Le tribunal de commerce devra donc réétudier le dossier en septembre. Le Sofitel Marara, un 4-étoiles situé sur l’île principale de Bora, et le Sofitel Private Island, le 5-étoiles installé sur un motu tout proche, faisait tous les deux partie du groupe de Frédérick Grey, qui s’est délité au cours de la crise Covid. Le Marara, fermé en 2019 pour travaux, comme le Private Island, fermé en mars 2020 avec le premier choc sanitaire n’avaient jamais rouvert et avaient été placés en redressement courant 2022. Plusieurs repreneurs s’étaient alors fait connaître auprès du tribunal, dont le groupe Redcore, qui avait fini par retirer son offre, le groupe City, la société Arkan Hermes Centauri, basée aux États-Unis mais dont les dirigeants sont pour la plupart Saoudiens, et le groupe Royal, propriétaire du Royal Bora Bora un trois-étoiles attenant au Marara. Une offre retenue fin avril 2023 par le tribunal mixte de commerce, principalement parce qu’elle permettait une reprise rapide et avéré de l’activité. Le groupe polynésien, géré par Christina Teihotaata, la fille de l’homme d’affaire Dominique Auroy, proposait en effet d’intégrer la cinquantaine de chambres du Marara à son Royal Bora Bora situé juste à côté. Le Private Island serait lui aussi converti en trois-étoiles, le tout au prix de quelques rénovations, mais sans grand chantier ou nouveau recours à la défiscalisation. Côté social, la reprise immédiate d’une vingtaine de salariés, puis, à terme d’une cinquantaine sur les 64 que comptaient les deux établissements, était proposés. « L’offre la plus raisonnable », assurait alors l’avocat du groupe, Me Vergier. Arkan mieux-disant, mais jugé moins fiable Mais ce choix du tribunal de commerce a été remis en cause, fin juin. C’est le parquet qui avait fait appel de la décision, estimant que certaines autres offres n’avaient pas été suffisamment étudiées. Est visée la proposition de la société Arkan hermes Centauri, mieux-disante que celle du groupe Royal en termes financiers – près d’un milliard de francs étaient promis – comme en terme d’emploi, avec une reprise complète de équipes des deux établissements. Le tribunal mixte de commerce avait lui estimé que la réalisation de ces engagements n’était pas assurée par cette société incorporé à Hawaii, basée en Californie, liée à un conglomérat d’investisseurs du Moyen-Orient, et dont les activités sont larges et somme toute nébuleuses. Pour les juges, Arkan n’apportait pas suffisamment de garanties sur ses capacités financières et ses compétences dans la gestion d’établissements hôteliers. La société ne disposait alors pas, en outre, d’autorisation d’investissement du Pays… L’avocat polynésien d’Arkan, Me Tefan, explique aujourd’hui que certains pièces justificatives – en matière financière notamment – ont été envoyées trop tardivement pour être prises en compte par le tribunal, mais que leur transmission au parquet avait pu motiver cet appel. Le tribunal mixte de commerce devrait donc, entre fin août et fin septembre, réanalyser cette offre, de même que celle du groupe Royal, si elle est maintenue, ainsi que les offres concurrentes puisque la procédure reprend à zéro. De quoi retarder de plusieurs mois la relance de l’activité, et donc le retour d’un revenu pour les salariés repris, ou le versement d’indemnités pour les autres. Certains craignent même que ce nouveau délai n’empêche les deux établissements de Bora bora, où les tour-opérateurs se plaignent du manque de chambres disponibles, d’être pleinement opérationnels pour la prochaine haute saison. Le groupe Moana Nui pour l’ex-Méridien de Punaauia À noter qu’un autre ancien établissement polynésien du groupe de Frédéric Grey, le Tahiti Ia Ora Resort de Punaauia, attend une décision sur son sort cette semaine. La société de l’ex-Méridien a été, elle, liquidée et le rachat ne porte que sur les murs, avec tout de même des obligations de reprise prioritaire du personnel licencié en cas de relance de l’activité. Comme l’a écrit la Dépêche de Tahiti, le groupe Moana Nui, contrôlé par Yves Buhagiar, a déposé la seule offre valide. Elle est dans les mains d’un juge-commissaire qui doit annoncer sa décision ce jeudi. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)