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Nouveaux blocs et nouveaux horizons pour la clinique Paofai


L’établissement du front de mer a inauguré ses deux nouvelles salles d’opération, équipées de matériel de dernière génération. Surgicube, plafond filtrant, bras articulés… De quoi augmenter la capacité et l’attrait de a clinique, en plein effort de rénovation. Paofai réfléchit maintenant à développer la dialyse ou l’oncologie et veut poursuivre les discussions sur les « passerelles » avec le public et sur la création d’un pôle de santé privé. 

Une clinique « ça se transforme en permanence, c’est comme ça que ça vit ». C’est en tout cas ce qu’en pense Claude Drago, qui a pris la direction de la polyclinique Paofai en 2017 et qui mène depuis lors une rénovation continue de l’établissement de Papeete. Chambres mieux équipées, salles de bain neuves et plus adaptées, hôpital de jour remis à neuf… Le chantier en série a connu une nouvelle étape importante, ce samedi, avec l’inauguration des nouveaux blocs opératoires de cette clinique qui a accueilli sur un an un peu plus de 10 500 patients.

Surgicube, plafond filtrant et bras articulés

Le service de chirurgie, c’est le « cœur de l’entreprise », précise le directeur en faisant visiter, blouse, charlotte et protège-chaussures bien placés, ces locaux très sécurisés. Les quatre blocs existants ont été entièrement rénovés, des réseaux aux portes en passant par le système permettant à la salle d’opération d’être surpressurisée, afin de les mettre au standard ISO5. « Ce ne sont pas des petits aménagements, il a fallu enlever les murs », reprend Claude Drago, qui précise que les travaux, programmés sur un peu plus d’un an, se sont fait bloc par bloc pour ne pas troubler l’activité de la clinique. Mais surtout deux nouvelles salles flambant neuves ont été créé de l’autre côté de la salle de réveil, dont la capacité a été elle-même revue à la hausse. Cette montée en grade du pôle de chirurgie représente 150 millions de francs d’investissement hors matériel et sera accompagné de renfort : le service devrait passer d’environ 30 à 40 soignants.

Le dirigeant, qui avait un temps tenu les rênes de TNAD, montre les lampes scialytiques dernière génération, le plafond filtrant conçu pour parfaitement contrôler l’atmosphère de la pièce en évitant tout mouvement d’air. Ou encore les « bras support » articulés, qui permettent désormais d’amener depuis vers les chirurgiens les branchements et flux dont ils ont besoin sans aucun fil au sol. Du « dernier cri », comme le Surgicube qui équipe le nouveau bloc 6, plus petit mais dans lequel ce portique qui sert de « hotte » soufflant, là encore sans turbulences, un flux d’air pur sur la zone opératoire. Un équipement dont Paofai n’est pas peu fière : il s’agit du deuxième Surgicube installé en France, après celui de l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild. Et comme dans l’établissement parisien, il ne servira pas à des opérations lourdes, mais à des interventions ophtalmiques ou ORL. « Ça offre un condensé très performant de ce qu’on a besoin pour ces interventions moins invasives », précise le directeur général.

Davantage de capacité, de sécurité… Et bientôt plus de spécialités ? 

Ces nouveautés n’ont qu’un seul but : faire « perdurer » l’outil de travail de la clinique. « Il y a un peu plus de 6 ans, on s’interrogeait, on se posait des questions, on a beaucoup de contraintes. Et aujourd’hui, on a un outil en marche, se félicite Claude Drago. Et on fait tout pour s’assurer que la clinique réponde à la demande de nos patients, sur le plan du confort, de l’accueil, et bien sûr des soins ». De la sécurité aussi. Si 70% des patients transitent aujourd’hui par Paofai en hôpital de jour – un chiffre en constante augmentation – l’établissement « MCO » – pour Médecine, chirurgie, obstétrique – est ouvert 24 heures sur 24 heures, et doit pouvoir faire face à des urgences, notamment du côté de sa maternité. « À tout instant, sous 15 minutes, on doit pouvoir isoler une salle d’opération pour accueillir une maman, et quand vous avez six salles, c’est plus facile que quand vous en avez quatre ».

Enfin, les travaux vont bien sûr permettre d’augmenter la capacité et l’activité de Paofai… Et participer à attirer de nouveaux médecins, « pourquoi pas dans des spécialités nouvelles, complémentaires ». L’équipe de médecins libéraux – aucun n’est salarié, beaucoup sont actionnaires -, aujourd’hui d’une cinquantaine de taote, pourrait donc s’étoffer.

Cette inauguration ne stoppe en rien les projets de l’établissement. Car « une machine qui tourne, elle ne s’arrête pas ». « Où alors, c’est que vous avez déjà un projet tout ficelé pour prendre le relais, et on en est pas là », note le responsable.

Oncologie, dialyse et « mutualisation » avec l’hôpital et les cliniques

Même si ces travaux confirment que le site du front de mer ne disparaitra pas demain, Paofai s’est beaucoup investi dans les études de création d’un pôle de santé privé, qui rassemblerait les différentes cliniques du territoire. Les discussions sur le choix d’un site – à Punaauia notamment – sont restées lettre morte, mais des études importantes sur les besoins et l’articulation du système de santé ont été commandées et livrées. « Il faut continuer à se poser la question de ce qu’on va faire demain », insiste Claude Drago, qui, sans trop presser la nouvelle équipe « qui a beaucoup de dossiers à prendre en main », aimerait voir les discussions entreprises sous la dernière mandature se poursuivre avec le nouveau gouvernement. Il appelle au passage à « ne pas opposer hôpital public et hôpital privé » et à « développer des passerelles », « mutualiser » et jouer « sur les atouts de chacun », pour faire évoluer la santé du pays dans « ce système économique contraint ».

En attendant, la polyclinique, détenue par un actionnariat de médecins, dont 7 chirurgiens qui rassemblent 80% des parts, veut développer son activité médicale, notamment en oncologie et en dialyse, des spécialités « qui répondent à des besoins croissants ». « On profitera des opportunités qui seront offertes par le Pays, par l’Arass, pour postuler, pour se positionner dans ces domaines, précise le directeur. Ça veut dire qu’il faut de l’espace, ça veut dire qu’on continue notre jeu de chaises musicales pour optimiser notre outil de travail ». Le quatrième étage du bâtiment, où a été regroupée l’administration, pourrait être à terme médicalisé, et un étage de bureau supplémentaire être créé.

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