ACTUS LOCALESSANTÉ Cédric Mercadal : des avancées pour les étudiants en médecine et les élèves infirmiers Caroline Perdrix 2023-09-13 13 Sep 2023 Caroline Perdrix Le ministre de la Santé Cédric Mercadal était L’Invité de Radio1. Quatre mois après son installation, tous les diagnostics ne sont pas posés. Plusieurs pistes sont en réflexion pour rendre la Polynésie, et surtout les îles, attrayantes pour les médecins. Les étudiants polynésiens en médecine pourront désormais faire l’intégralité de leur internat au fenua. L’institut Mathilde Frébault, qui rouvrira dans un an, formera aussi des infirmiers de bloc opératoire et des infirmiers psy. Côté prévention, le ministre veut s’attaquer au tabagisme et faire interdire la « puff ». À entendre le nouveau ministre de la Santé, c’est la faute aux changements sociétaux si l’hôpital n’arrive pas à recruter et à garder ses médecins et autres professionnels de santé: « On constate qu’il y a une pénurie mondiale », dit-il, citant ces radiologues qui télé-travaillent pour la métropole depuis la Polynésie, ou ces jeunes médecins « backpackers » qui ne souhaitent pas se fixer longtemps au CHPF, où 25% des médecins sont en CDD. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/09/MERCADAL-01-PENURIE-PROS.wav Avant de parler de création d’une fonction publique hospitalière polynésienne, un chantier qui prendrait la mandature entière, dit Cédric Mercadal, plusieurs mesures sont à l’étude : réduire les heures de garde d’abord, et dans un deuxième temps permettre aux médecins du secteur public « de faire une petite activité de privé pour avoir des salaires plus intéressants », ou encore rendre les postes dans les îles plus attractifs par exemple en construisant des logements, et réorienter le dispositif d’aide à l’installation vers les îles. Autre piste pour améliorer l’efficacité : rassembler les hôpitaux périphériques dans un « groupement hospitalier territorial ». Reprise des discussions pour un pôle de santé unique privé Mais il faudra là aussi – refaire les diagnostics est la marotte du gouvernement Brotherson – attendre l’issue d’une « vraie analyse » en cours et des discussions avec « les partenaires ». C’est notamment le cas pour le futur « pôle de santé unique » privé dont on entend parler depuis des années, et dont le ministre assure que les acteurs sont prêts à revenir autour de la table. Une cartographie des besoins sanitaires est en cours de finalisation, pour déterminer l’emplacement idéal de cette structure. Une avancée concrète tout de même : avec l’accord du CHU de Bordeaux, partenaire principal dans ce domaine, les étudiants en médecine polynésiens pourront effectuer l’intégralité de leur internat au fenua, avec toutefois quelques stages en métropole. Quant au suivi des étudiants polynésiens en médecine, il est toujours aussi difficile ; d’après Cédric Mercadal, ils seraient 130 à 160 qui pourraient potentiellement revenir, à moins qu’ils ne se destinent à des spécialités plus attractives que celles qui manquent au fenua. Il dénombre aussi une douzaine d’étudiants en pharmacie et une dizaine de futurs oncologues. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/09/MERCADAL-02-ETUDIANTS-INTERNAT.wav Des infirmiers spécialisés formés au fenua à partir de 2024 ? L’Institut Mathilde Frébault va rouvrir en septembre 2024, assure Cédric Mercadal, pour recommencer à former les infirmier(e)s que réclament tous les établissements. L’ambition est aussi de former en Polynésie des infirmiers de bloc opératoire, et des infirmiers psy au lieu de devoir les envoyer deux ans en métropole. Là aussi, le ministre de la Santé évoque une prime pour ceux qui accepteraient de travailler en poste isolé, mais souligne aussi que c’est sans doute vers les professionnels en fin de carrière qu’il faut se tourner, qui se déclarent prêts à partir dans les archipels une fois leurs enfants élevés. Problème générationnel aussi chez les sages-femmes : un nombre important approche à présent de la retraite, et pour ne « pas revivre ce qu’il s’est passé à Mathilde Frébault », 6 places ont été créés cette année à l’école de sages-femmes. Cédric Mercadal évoque aussi la possibilité pour les sages-femmes de poursuivre un doctorat de recherche, ici en Polynésie – précisons tout de même que c’est l’expression d’une réforme nationale votée au printemps dernier. Prévention : les fameuses bonnes intentions… Cédric Mercadal, résolument dans l’équipe verre à moitié plein, préfère parler de « promotion » de la santé plutôt que de « prévention ». Une promotion, donc, à faire dès le plus jeune âge, et de façon « interministérielle », notamment pour lutter contre l’obésité. Il décrit ainsi des écoles du futur où les enfants auraient accès à un faa’a’apu et à des cours de cuisine. Des mesures fortes sont prévues contre le tabagisme, facteur de troubles cardio-vasculaires : il veut interdire la « puff », et évoque les pays qui ont interdit la publicité de ces produits ou imposé un affichage effrayant sur les paquets de cigarettes. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/09/MERCADAL-03-TABAC.wav Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)