ACTUS LOCALESNOUVELLE-ZÉLANDETOURISMETRANSPORTS L’aéroport de Tahiti – Faa’a toujours vulnérable aux inondations Charlie Réné 2023-09-19 19 Sep 2023 Charlie Réné Un vol Auckland – Papeete d’Air New Zealand a fait demi-tour une heure après son décollage, dans la nuit de dimanche à lundi. Une décision prise après que l’aviation civile annonce l’impraticabilité de deux des quatre parkings internationaux de Tahiti-Faa’a à cause des fortes pluies. L’aéroport assure que le vol aurait tout de pu être accueilli, mais l’incident met tout de même en exergue les besoins de rénovations importants de la seule plateforme internationale du fenua. Dans le jargon aéronautique, on appelle ça une « Notam » pour « Notice to Airmen ». C’est ce genre de « messages aux navigants » qui a été diffusé dimanche soir, juste avant minuit, par l’aviation civile, sur préconisation de l’aéroport de Tahiti – Faa’a. Alors que des fortes pluies s’abattaient déjà depuis plusieurs heures sur le tarmac, les gestionnaires de la plateforme avaient averti que deux des quatre parking gros porteurs de l’aéroport étaient « impraticables » car inondés. Alors tout juste parti d’Auckland – avec plus de deux heures de retard – le vol NZ902 avait fait demi-tour après cette annonce. « On y était contraint par la situation », pointe la compagnie kiwi, qui manque depuis d’appareil pour reprogrammer une rotation, mais qui tente tout de même de transporter les passagers bloqués à Auckland ou Tahiti. Mission difficile en cette période de vacances polynésiennes et néozélandaises, pendant laquelle les liaisons avec Aotearoa sont pleines. Une bonne partie des passagers, dans le sens Papeete – Auckland notamment, sont toujours en attente de solutions alternatives pour arriver à bon port. Pluie, vent, marée : pas une première Du côté d’ADT, gestionnaire de l’aéroport, on précise au contraire que le vol d’Air New Zealand « aurait pu être accueilli ». Pas dans des conditions optimales : du fait de son retard, le vol aurait peut-être dû attendre le débarquement et le rembarquement des passagers d’autres appareils arrivant de la côte ouest américaine. L’aéroport peut aussi, dans ce genre de situation, « traiter » un gros porteur depuis le tarmac militaire, comme cela s’est d’ailleurs fait cette nuit- là pour un avion d’ATN. « On a des procédures pour ce genre de situation, ça n’est pas la première fois que ça arrive », appuie le directeur général Jean-Michel Ratron. En 2017, Tahiti-Faa’a avait dû refuser plusieurs vols internationaux lors d’un épisode de fortes pluies particulièrement intense et même les avions d’Air Tahiti avaient les « roues dans l’eau ». Deux ans plus tard, des inondations, plus localisées, avaient de nouveau perturbé le fonctionnement de la plateforme. ADT dit mener des travaux de curage et de vérification réguliers sur le système d’évacuation des eaux, mais les inondations restent inévitables quand plusieurs facteurs se cumulent : une pluie intense, bien sûr, du vent de sud-est ralentissant l’écoulement de l’eau, et une marée défavorable. Des conditions réunies la nuit dernière. Canal à élargir, eaux de pluies à mieux gérer Mais ce nouvel incident met surtout en lumière, s’il le fallait encore, les importants besoins de rénovation du seul aéroport international de Polynésie. Le canal principal d’évacuation des eaux doit notamment être élargi, un chantier coûteux qui ne pourra être réalisé que par le futur concessionnaire de l’aéroport. Or, ce concessionnaire qui, du fait de la révision du cahier des charges de l’appel à manifestation d’intérêt, ne devrait pas prendre les manettes de la plateforme, et donc des grands chantiers, avant deux ans. À ADT, on note aussi qu’une réflexion doit être menée sur l’écoulement des eaux en amont de Tahiti – Faa’a : de par sa situation, l’aéroport « récupère » tout une partie des eaux de pluie des quartiers avoisinants. Les inondations de 2017 avait paralysé la piste pendant de longues heures et même les ATR avaient les roues dans l’eau. ©ADT Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)