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Le raid d’Alexandra Caldas, aussi un défi pour Terry Haymes

Terry Haymes, 27 ans, est un sportif accompli malgré la maladie.

Seul Tahitien à être atteint de mucoviscidose, Terry Haymes était de la partie samedi, à l’occasion du raid solidaire d’Alexandra Caldas. A 27 ans, ce sportif accompli a bouclé là son troisième défi avec la jeune femme, elle-même greffée des deux poumons, et avec qui il entretient une correspondance de longue date.

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Il était difficile de manquer Terry Haymes, samedi sur le parcours cycliste du raid solidaire d’Alexandra Caldas. Et pour cause, le jeune homme de 27 ans est l’un des seuls à arborer un tricot jaune et noir, celui de son club Marara Tri, au sein d’un peloton tout de rose vêtu. Plutôt que l’envie de ressembler à une abeille au milieu d’un champs de roses,  il s’agit surtout d’une question thermique au niveau du textile : il ne supporte pas bien la chaleur, selon sa mère.

Habitué des défis sportifs, ce triathlète participe pour la troisième fois à une opération d’Alexandra Caldas, une jeune sportive qui met le projecteur sur leur maladie commune et sur le don d’organes. Engagé aussi bien à VTT, qu’en va’a et à pied samedi, Terry est venu « pour ne pas (se) faire oublier ». « Je suis le seul Polynésien à avoir la mucoviscidose, c’était donc l’occasion de faire parler de moi, aussi bien pour la maladie que pour sensibiliser les personnes à se mettre au sport », souligne-t-il. Et puis il y a aussi l’envie de soutenir une amie, une femme « forte », dit-il.

Une rencontre à travers les réseaux sociaux

Car Alexandra Caldas et Terry Haymes se connaissent bien. « On a une histoire assez particulière, on a les mêmes équipes médicales et on se connaît depuis plus de six ans à travers les réseaux », raconte la première. Car c’est d’abord par écran interposé que le lien se crée. « Deux patients atteints de mucoviscidose ne peuvent pas se rencontrer initialement, pour ne pas s’échanger de bactéries », précise la jeune femme.

La maladie ayant ses chemins, tous deux n’en subissent pas les mêmes conséquences. « Il bénéficie d’un nouveau traitement et moi je suis transplantée (des deux poumons) donc aujourd’hui nous avons la chance de pouvoir faire des défis ensemble », poursuit Alexandra, qui ne peut malheureusement pas prendre les mêmes médicaments que son ami. « Elle est vraiment forte, par ce que avec ce qui lui arrive… la greffe des poumons, ce n’est pas un échange standard comme un changement de pièce mécanique », salue Terry qui emprunte là un champ lexical familier, pour avoir récemment ouvert une activité dans la mécanique, en plus de son travail chez EDT.

S’ils échangent encore de temps en temps sur les réseaux sociaux, la rencontre peut se faire en face à face, à l’image de cette après-midi partagée fin août à Paris, au sortir d’examens médicaux. « On s’est vus pour finaliser le projet, ça faisait deux ans qu’on en parlait », raconte le triathlète de formation.

 

« Ces défis, c’est ce que je veux depuis le début », sourit Alexandra, qui y voit là un signe « que la recherche marche et que les dons fonctionnent ». Terry va plus loin. S’il peut « toucher du bois » aujourd’hui, c’est bien sûr « grâce à mon nouveau médicament qui fait vraiment effet ». Mais aussi « grâce au sport avant tout ». « J’en fais depuis mon plus jeune âge et je suis en forme. L’évolution de ma maladie va dans le bon sens, je suis content ». 

Le Tahitien veut montrer qu’on « peut tout faire avec la volonté, c’est valable pour toute chose dans la vie ». Un credo qui l’avait notamment emmené jusqu’à Hawaii, en 2021, lorsqu’il avait participé aux championnats du monde de triathlon X-Terra. « Je me suis un peu calmé sur les défis » de cette envergure, concède-t-il. « Tenir un bon rythme pour être bien tous les jours est déjà un challenge ». Pour d’éventuelles d’autres aventures extrêmes, « on verra l’année prochaine ». Nul doute que, même à distance, Alexandra sera là pour l’encourager.

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