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Un ancien député de Gironde candidat à la direction de l’Aviation civile en Polynésie

Benoit Simian, député LREM de 2017 à 2022, spécialisé dans les transports et familier de la Polynésie, a posé sa candidature à la direction de l’Aviation civile. Ce poste, occupé jusqu’en juin dernier par Georges Puchon, n’a toujours pas été pourvu. 

C’est une candidature atypique : un ancien député de Gironde se propose pour le poste de directeur de l’Aviation civile en Polynésie française, poste non pourvu depuis que Georges Puchon a été démis de ses fonctions en juin dernier.

Titulaire d’une maîtrise de droit et science politique, Benoit Simian était cadre en ressources humaines à la SNCF. En 2014 il devient maire (PS) de Ludon-Médoc, près de Bordeaux, sa ville natale. En 2017, il est élu député de la 5e circonscription de Gironde sur la liste LREM. Durant son mandat à l’Assemblée nationale, il est rapporteur du budget des transports et des infrastructures au sein de la commission des finances.

Dans ce cadre il mène en 2019 une mission parlementaire de diagnostic du transport aérien en Polynésie, alors que l’État s’apprête à transférer les aéroports de Bora Bora, Rangiroa et Raiatea au Pays.  Un transfert qu’il soutient sans réserve : ce partisan de la décentralisation a même écrit un livre intitulé Girondin dans lequel il développe le thème.  Benoit Simian a également un attachement personnel au fenua : ses grands-parents ont vécu à Tubuai, où il leur rendait visite durant sa jeunesse.

Benoit Simian à Rangiroa en 2019.

En juin 2022 Benoit Simian avait été condamné à six mois de sursis et 5 000 euros d’amende pour harcèlement moral envers son ex-épouse après leur séparation. Une affaire qui avait attiré l’attention des médias, coûté au député sortant sa réélection en Girondeet son adhésion au parti présidentiel. Depuis, le divorce a été résolu à l’amiable, assure-t-il.

Sa carrière politique aujourd’hui terminée, Benoit Simian se verrait bien directeur de l’Aviation civile,  pour laquelle il identifie deux priorités : la continuité territoriale, avec notamment un projet d’exonération de la redevance océanique pour les vols entre la Polynésie et la métropole, et la transition écologique, avec un soutien accru pour l’achat d’ATR de nouvelle génération.

Benoit Simian pense également que les bonnes relations qu’il a construites avec la Direction générale de l’Aviation civile et le service d’Etat en Polynésie, ainsi qu’avec les ministères des Armées et des Outre-mer seraient un atout à ce poste, tout comme son expérience du dialogue social à la SNCF pourra être mise à profit dans les relations avec les pompiers d’aéroport.

Quel aéroport de dégagement ?

Pour Benoit Simian, l’un des sujets urgents est de se doter d’un aéroport de dégagement, une question posée par les compagnies internationales depuis plusieurs années : « Rangiroa serait opérationnel immédiatement ou presque, avec quelques investissements légers.  Et la conséquence est immédiate pour les compagnies internationales, parce qu’aujourd’hui, quand elles partent de Los Angeles ou de San Francisco, elles partent avec une réserve carburant qui leur permet d’atterrir aux îles Cook. Donc demain, en ayant la possibilité d’atterrir en rabattement à Rangiroa, cette réserve carburant serait moindre et donc immédiatement, on pourrait imaginer une baisse des prix des billets. »

La semaine dernière, le haut-commissaire évoquait la possibilité de faire de la piste de Hao cet aéroport de dégagement. Benoît Simian estime que ce sera plus cher, car la piste de Hao a besoin de réparations, et plus compliqué pour l’hébergement des passagers qui pourraient être amenés à y débarquer.

Mais la question a un volet financier non négligeable : dans son rapport parlementaire Benoît Simian envisageait la possibilité de qualifier l’aéroport de Hao de « base militaire de repli » et de faire financer ses travaux sur le budget des armées.

L’aéroport des Marquises, un projet « qui fait sens »

L’ancien député est favorable au projet d’aéroport des Marquises, qui pour lui fait sens non seulement du point de vue du développement touristique, mais aussi du point de vue du réchauffement climatique.

Benoit Simian est également partisan de la concurrence : il a d’ailleurs été brièvement secrétaire général d’Air Moana pour accompagner son décollage. Mais il faut faire attention, dit-il, « à ne pas fragiliser l’équation » et les équilibres actuels entre les deux concurrents sur le marché domestique.

Enfin Benoit Simian met en avant un sujet qui intéresse tous les gouvernements : l’hydrogène. Il avait été en 2018 l’auteur d’un rapport sur le verdissement de la SNCF, et en a profité pour se faire une opinion sur l’avenir de l’hydrogène dans le secteur aérien : « Les premiers avions à hydrogène ce sera justement les petits, donc c’est typiquement le type de matériel qui pourrait intéresser la Polynésie. » 

Si l’ancien député a une bonne connaissance de l’aérien, des idées, des relations à Paris, du bagout et de l’énergie, le rejet des « expatriés » métropolitains et la volonté affichée du Tavini d’écarter les personnes ayant eu des démêlés avec la justice restent d’importants obstacles à cette candidature.

 

 

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