Lors du séminaire organisé lundi par la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) – Te Ora Naho, il a été décidé de créer un réseau des rahui et zones de pêche réglementées, qui font face à des problèmes de surveillance et de respect des réglementations. Baptisée Te Marae Mo’a, cette fédération va bénéficier d’une subvention de lancement de 5 millions de la part de la fondation Pew Bertarelli.

Un séminaire sur les rāhui a réuni lundi plus de 80 acteurs du rahui, gestionnaires, comités de gestion des rahui et zones de pêche réglementées (ZPR), pêcheurs, élus, associations de protection de l’environnement et scientifiques, au motu Ovini de Papearii. Il a été organisé par la Fédération des associations de protection de l’Environnement (FAPE) – Te Ora Naho, en partenariat avec le comité rahui de Teva I Uta et le programme Héritage des océans de Pew Bertarelli.

Une fédération pour mieux surveiller et faire respecter les zones protégées

Cette rencontre fait suite à un premier atelier sur les ZPR organisé il y a un an par PROTEGE et la DRM, qui recommandait déjà la mise en réseau des rahui et ZPR. Les résultats du premier état des lieux rahui et ZPR de Tahiti, réalisé par la FAPE Te Ora Naho, ont été présentés aux participants. Si aujourd’hui quasiment toutes les communes de l’île sont dotées d’un rahui ou ZPR, des problématiques communes ressortent au sein des comités de gestion, notamment la surveillance et le respect des réglementations établies, garants de l’efficacité de ces mesures de gestion et de préservation des ressources marines.

Trouver des alternatives pour les pêcheurs

Au cours de la journée de séminaire, les participants ont pu échanger sur leurs expériences et identifier des solutions concrètes, pour renforcer les capacités des gestionnaires et améliorer ce problème de la surveillance des rāhui. Des projets innovants en lien avec la création des rahui ont également été mis en avant, comme les alternatives économiques ou les revenus supplémentaires pour les pêcheurs, notamment la revalorisation des algues envahissantes collectées dans la ZPR de Punaauia, des fermes pilotes d’aquaculture de bénitier pour la consommation gérées par des pêcheurs, la production et le réensemencement de rori dans le rahui par le comité de gestion du rahui de Teva I Uta, et la reconversion de pêcheurs en guides lagonaires.

« C’est un axe fort de la FAPE, de mettre en place des espaces de protection gérés par les populations du site en cohérence avec les connaissances ancestrales, empiriques et scientifiques. Ces projets doivent s’inscrire dans une vision commune du respect de l’autre incluant obligatoirement toutes les parties prenantes, en respectant les usages de chacun et permettant un développement économique durable », a déclaré Winiki Sage, président de la FAPE.

Enfin, la journée s’est clôturée par une cérémonie du kava pour célébrer la création de la nouvelle fédération des comités et associations de gestion des rāhui, Te Marae Mo’a, qui sera présidée par Clément Vergnhes. Le programme Héritage des océans de Pew Bertarelli a annoncé en clôture de cérémonie une promesse de subvention de 5 millions de Fcfp pour soutenir le lancement de la fédération rahui – Te Marae Mo’a.

Avec communiqué