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Tony Géros : « Maintenant c’est au gouvernement de suivre »

©CP/Radio1

Après les couacs de la séance de la commission de l’Économie et des Finances mardi, le président de l’assemblée a reçu le ministre mercredi matin, et d’après Tony Géros, les planètes devraient s’aligner d’ici la séance plénière du 6 décembre. Et la position du président de l’assemblée en tant que gardien du temple  et du programme Tavini est réaffirmée.

Tony Géros reste serein après la séance de la commission de l’Économie, mardi, qui a donné du fil à retordre au ministre Tevaiti Pomare. Le message est clair : le gouvernement propose, et la majorité, gardienne du temple Tavini, dispose. L’assemblée n’est plus une simple « chambre d’enregistrement », répète son président.

« Nous sommes un parti qui campe sur ses fondamentaux, à savoir que quand on annonce des choses pendant la campagne électorale, on les traduit par des actes à l’assemblée. Alors maintenant c’est au gouvernement de suivre, et de nous proposer en nous faisant des propositions qui sont consensuelles », poursuit Tony Géros.

Il nie avoir « tapé sur la table », mais confirme qu’il est contre la contribution supplémentaire sur le patrimoine immobilier telle qu’elle a été présentée : « Il faut taxer l’activité, pas l’individu » pour lutter contre la vie chère, principale préoccupation des élus avec la réforme de la protection sociale généralisée, dit-il.  « Il faut qu’il apprenne qu’à l’assemblée on a une vision politique » Et si la loi fiscale de la discorde pose quelques « premières briques », les élus préféreraient avoir une vision d’ensemble de la « vraie » réforme fiscale qui serait en préparation pour l’année prochaine.

 

Des divergences sur la méthode

Le président de l’assemblée s’inquiète de l’effet de la réforme fiscale sur l’opinion publique. « Quand on parle d’équité, il faut avoir tous les éléments, et ensuite voir comment faire en sorte que la pression des prélèvements obligatoires qui s’exercent sur chacun d’entre nous ne soit pas si importante qu’on voit commencer des mouvements sociaux qui diront qu’on paie trop de taxes et trop de cotisations. » Pour lutter contre la vie chère, par exemple dans le secteur automobile, il préférerait conditionner l’exonération de taxes à une limitation des marges des concessionnaires, qui peuvent atteindre selon lui plus de 60% : un argument développé en commission par Nuihau Laurey, explique Tony Géros.

Une objection qui avait bien été soulevée en comité de majorité, « mais la réponse n’a pas été à la hauteur des attentes. Mais maintenant je pense qu’il a bien compris qu’il fallait faire un effort pour essayer de trouver un terrain d’entente. » Les deux hommes et leurs conseillers se sont revus ce mercredi matin. « On a travaillé dessus et là je pense que ça va être bon, on va corriger tout ça et arriver en séance le 6 avec un texte qui sera consensuel. »

« Les équilibres sont préservés »

Le président de l’assemblée ne semble pas inquiet, et réfute qu’un budget prévisionnel puisse être déjà qualifié « d’insincère ». Les modifications demandées privent le Pays de moins de 2 milliards de recettes fiscales, qui devraient pouvoir être facilement trouvées en réarrangeant un peu les meubles.

Consensus recherché aussi avec les entreprises. Mardi le Medef se plaignait du manque de concertation en amont, mercredi Tony Géros déclare : « J’ai cru comprendre que le ministre proposerait des comités de réflexion sur des sujets aussi important la transition énergétique, la cherté de la vie, ou la réforme fiscale. »

Mais Tony Géros ne remet pas en cause le choix d’un jeune ministre inexpérimenté : « Non, c’est une bonne chose. C’est un bon ministre, mais il fait ses classes. Moi-même quand j’ai été nommé au gouvernement en 2007, je suis passé par ces aléas, c’est tout à fait normal. Bon, maintenant, si on me remet en selle, je ne ferais plus les erreurs que j’ai commises. » Faut-il y voir un message ?

 

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