ACTUS LOCALESPOLITIQUE TNTV attendra janvier pour être fixée sur son DG Charlie Réné 2023-12-01 01 Déc 2023 Charlie Réné Plusieurs candidatures au poste de directeur général ont été mises sur la table du Conseil d’administration de la chaîne du Pays, qui s’est réuni mercredi… Parmi elles, celle de Yves Haupert, qui avait déjà dirigé TNTV pendant plus de 6 ans. Ou encore, entre autres, celle de Maheata Banner, ancienne cheffe qui jongle aujourd’hui entre production, communication et animation. Les administrateurs se sont donné jusqu’au 31 janvier, date fixée pour le changement de poste de l’actuelle DG Mateata Maamaatuaiahutapu, pour décider. Lire aussi : Audiences télé : TNTV reste la chaîne favorite des Polynésiens C’est, avec le poste de PDG de l’OPT, une des nominations très attendues du moment : celle de directeur général de TNTV. À la mi-octobre, et quelques mois après l’alternance gouvernementale, l’actuelle directrice Mateata Maamaatuaiahutapu avait annoncé sa démission aux équipes, après huit ans à la tête de la chaîne. Parlant, auprès de Tahiti Infos, de « raisons personnelles et professionnelles », elle ne quittera quoiqu’il arrive pas la station de La Mission : la dirigeante doit retrouver des fonctions de cheffe d’antenne une fois cette démission actée. Et elle a fini par l’être, ce mercredi après-midi, lors de la première réunion d’un conseil d’administration entièrement remanié par le gouvernement fin octobre. Moetai Brotherson, qui gère personnellement le portefeuille de l’économie numérique et a plusieurs fois communiqué sur ses ambitions en matière de développement audiovisuel (voir ci-dessous), en est désormais membre. Il siège aux côtés de l’élu Tavini Heinui Le Caill, qui a présidé pendant de longues années le conseil d’administration de Radio Tefana, et prend donc la tête de celui de TNTV. Autour de la table, on trouve aussi désormais Tevaipaea Hoiore, un autre élu bleu ciel, la déléguée au handicap Nathalie Salmon-Hudry, l’élue A Here ia Porinetia Teave Boudouani-Chaumette, l’artiste et directeur du CMA Viri Taimana ou encore le chorégraphe Moana’ura Teheiura. Un conseil fraichement installé, et qui s’est laissé un peu de temps pour trouver un nouveau dirigeant : le changement de poste effectif de Mateata Maamaatuaiahutapu a été daté, comme elle l’avait elle-même proposé, au 31 janvier prochain. Un ancien directeur et une jeune entrepreneuse Rendez-vous en début d’année 2024, donc, pour la nomination d’un nouveau dirigeant. Et même si le poste n’a pas fait l’objet d’un avis de vacance, et donc de procédure formelle de recrutement, des candidatures sont déjà sur la table. À commencer par celle d’Yves Haupert. L’actuel chef de mission au Ministère des Grands travaux, passé par la communication de la présidence sous Édouard Fritch, avait déjà été aux manettes de TNTV entre 2007 et 2013. C’est lui qui avait fait traverser à la chaîne les difficiles années d’instabilité politique, marquées par des restructurations, un plan social et des menaces de disparition pure et simple après le rapport Bolliet. Autre candidature déjà actée, celle de Maheata Banner, ancienne cheffe, et jeune entrepreneure, qui a présenté un « projet sur 5 ans » pour la chaîne du Pays. Créatrice et productrice de ses émissions culinaires diffusées sur TNTV ou Radio1, connue aussi pour son passage au concours télévisé du « meilleur pâtissier » en métropole, la trentenaire met en avant ses formations récentes, en matière de management et son expérience dans la communication. Elle officie notamment, ces derniers mois, auprès de la ministre des Sports et de la Jeunesse de Nahema Temarii. Un nouveau rédacteur en chef déjà en fonction D’autres noms sont aussi évoqués, sans que l’on sache si les candidatures ont été formalisées : celui de Thibault Marais, lui aussi ancien de la communication présidentielle, ou de Narii Tokoragi, technicien et syndicaliste de la chaîne, qui a un temps assuré une correspondance aux îles Australes, et qui est de retour à La Mission dans un rôle de production. André Tahimanarii, qui avait occupé des postes de direction chez TNTV entre 2000 et 2008 avant de lancer sa propre société de production, était un temps pressenti. Malgré son départ annoncé de la communication de la présidence, son entrée dans la course au poste de DG n’a pas été confirmée. On prêtait aussi des velléités de candidature au producteur télévisuel et ancien animateur de Radio1 Alexandre Taliercio. Il a finalement préféré soutenir, auprès des membres du Conseil d’administration, la candidature de Maheata Banner. Pas d’indication, de la part du conseil, sur les critères de choix du futur DG, pas plus, d’ailleurs que sur les raisons précises qui l’ont amené à surseoir à statuer. TNTV, dont les équipes ont été félicitées, à l’occasion du conseil, pour les bons scores d’audience de l’année, devra donc encore attendre quelques semaines pour connaitre son niveau directeur. La rédaction de la chaîne, elle a déjà connu un renouvellement avec la démission – mais là aussi, sans départ de l’entreprise – de la rédactrice en chef Moea Pierron, remplacée récemment par Sam Teinaore. Moetai Brotherson veut en finir avec le « tonneau des Danaïdes »… mais sans expliquer comment TNTV est dans une situation « pas simple ». C’est ce qu’avait expliqué Moetai Brotherson en commission de l’Économie et des Finances de l’assemblée, le 19 octobre dernier, alors qu’il était interrogé par Tepuaraurii Teriitahi sur l’avenir de la chaîne. Le président avait commencé par rappeler le coût « pas neutre » que représentait l’établissement public pour les comptes du Pays. Effectivement, le projet de budget 2024 prévoit pour la chaîne une subvention de fonctionnement de 950 millions de francs – 50 millions de plus que la subvention votée pour l’année précédente – auquel s’ajoute une subvention d’investissement dans du matériel technique de 80 millions. Difficile pour la chaîne de faire sans cet argent public quand sa rivale de la « colline d’en face » dispose, comme le pointe Moetai Brotherson, de « beaucoup plus de moyens ». Le président, au passage, salue la « polyvalence » des employés de la chaine, « le dévouement », lit-on même dans le projet de budget 2024, qui préconise une « réévaluation des salaires dans des proportions raisonnables » pour « apaiser le climat social ». Mais l’objectif n’est pas de mettre TNTV au niveau budgétaire de la filiale de France Télévisions. Il s’agit même de faire en sorte que la station puisse, à terme, se passer de subventions… « Enfin que ce ne soit pas un tonneau des Danaïdes » précise Moetai Brotherson devant les élus de l’assemblée. Un objectif qui reste pour le moment assis sur peu de leviers concrets. Le projet de budget parle d’un « pilotage strict et régulier » des fonds alloués par le Pays, ou d’un lobbying au travers du Spadom (Syndicat des professionnels de l’audiovisuel d’outre-mer) pour limiter les « contraintes » financières sur la diffusion ou l’achat de programmes. Moetai Brotherson, lui évoque une « réflexion globale » sur l’audiovisuel, qui passerait par exemple par une meilleure valorisation des studios de TNTV, qui pourraient être loués à d’autres professionnels et créateurs de contenus. Du contenu, TNTV doit en produire : 3 350 heures de programmes locaux en 2024 contre 3 300 cette année d’après le plan annuel de performance qui vise aussi un renforcement des audiences, malgré l’effritement général du public télé. Le président veut même que TNTV joue un rôle, aux côtés d’un futur Tahiti Film Office – nouveau GIE déjà évoqué sous différents gouvernements qui serait destiné à « taper à la porte des studios » internationaux pour attirer les tournages au fenua – pour renforcer le « tissu industriel » de l’audiovisuel. Mais Moetai Brotherson reste pour l’instant très vague sur les réels chantiers à mettre en place pour permettre à la chaine de tenir ses objectifs ambitieux avec moins d’argent public. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)