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Robert Wan célèbre 50 ans de succès

Le groupe Robert Wan fêtait vendredi soir ses 50 ans dans son Musée de la perle à Papeete. Ni les vahine, ni le prestige polynésien à l’étranger ne seraient les mêmes sans cet homme qui a découvert tardivement sa passion. Elle est intacte, et Robert Wan n’a de cesse d’améliorer la perle noire et de la diffuser dans le monde entier.

Robert Wan célébrait vendredi soir les 50 ans de sa marque. Dans sa jeunesse, il n’avait pas d’autre ambition, dit-il, que celle de « réussir », et c’est cette réussite qu’il a fêtée, entouré de sa famille, ses amis et ses clients dans son Musée de la perle. Le président Moetai Brotherson et le ministre en charge du secteur, Taivini Teai, étaient également présents,  ainsi que Nicole Sanquer au nom de l’assemblée de la Polynésie française.

Robert Wan a prononcé un bref discours, au cours duquel il a rendu hommage aux autres pionniers de la perle noire, les frères Rosenthal et Jean-Claude Brouillet à qui il avait racheté l’atoll de Marutea Sud, ainsi qu’au bijoutier japonais Mikimoto, qui lui acheta l’intégralité de sa première récolte et avec qui son entreprise conserve toujours un lien étroit.

Tahiti lui doit une fière chandelle : lorsque Robert Wan s’intéresse à la perle noire à l’aube de la quarantaine, peu nombreux sont ceux qui lui prédisent le succès. Malgré les cyclones du début des années 80 qui détruisent de nombreuses exploitations aux Tuamotu, il s’entête. C’est lui qui convaincra le Gemmomogical Institute of America de reconnaitre la perle noire comme une gemme à part entière, et de déterminer ses critères d’appréciation pour en faciliter la commercialisation. Les longues années consacrées à devenir « l’empereur de la perle » ont largement contribué à mettre la destination Tahiti sur la carte, et rares sont les visiteurs qui repartent du fenua sans un exemple de ce savoir-faire polynésien qu’il a érigé en art, depuis les lagons des Tuamotu jusque dans ses ateliers de bijouterie.

Robert Wan explique son succès par l’ambition qu’il a tirée de ses origines modestes, « parce que j’ai grandi dans la pauvreté », et par sa passion jamais démentie pour l’amélioration de la perle de Tahiti, qu’il a fait connaître au monde entier.

Pionnier, il l’a aussi été en exportant ses créations, et notamment en misant sur la Chine avant tout le monde. « J’ai eu du mal au début, personne ne connaissait la Chine, dit-il. Et par là-même, j’ai fait connaître Tahiti. » Il a eu raison : « Aujourd’hui, ce sont les Chinois qui prennent pratiquement la totalité de la production. »

Fort de son expérience et des excès des années passées, Robert Wan estime que la perle de Tahiti se redresse et que la demande excède l’offre mais, dit-il, « il faut faire attention, il ne faut pas trop produire, parce que nos lagons ne le permettent pas. »

Robert Wan fêtera l’an prochain ses 90 ans. L’entreprise reste une affaire familiale, et la relève est assurée : « Oui, c’est mon petit-fils Johnny, le fils de ma fille. C’est en beau garçon, en plus. »  Shakespeare, dans Les Joyeuses commères de Windsor, fait dire à l’un de ses personnages « Le monde est mon huître. »  L’expression est devenue un proverbe anglais, pour signifier que le monde offre d’infinies possibilités de succès à celui qui veut bien les saisir. Elle s’applique, sans doute possible, à Robert Wan.

 

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