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Sans-abris : « donner des aides pour donner des aides, ça suffit ! »

En marge de la soirée festive organisée par la présidence pour les sans-abris, jeudi soir, Chantal Galenon, ministre des Solidarités, a dévoilé ses projets pour l’accueil des SDF. Si le centre d’accueil géré par Te Torea doit bien fermer ses portes, ce ne sera pas avant mars ou avril. Dans le même temps, le hangar tout proche, qui sert aujourd’hui d’accueil de jour sera réaménagé par le Pays pour assurer en plus l’accueil de nuit. La ministre veut en outre appuyer son travail avec les associations, les autres ministères et les autorités religieuses, pour trouver des solutions pour les « familles à la rue »… Mais le Pays attend des « résultats » chiffrés en termes de réinsertion.

Une structure provisoire d’hébergement avait été ouverte lors du dernier confinement en Polynésie le 20 octobre 2020 à Fare ute. Géré par l’association Te Torea, installé sur un terrain prêté par la commune de Papeete, juste à côté du pont de Motu Uta, il assurait un accueil de nuit pour près de 70 personnes sans-abris. Mais la commune avait annoncé devoir récupérer le terrain pour son projet de marina.

Une fermeture, une ouverture, et un peu de battement

La ministre des Solidarités, Chantal Galenon indique avoir trouvé un accord tacite avec le maire, Michel Buillard pour maintenir le centre jusqu’au mois de mars-avril 2024. « Le temps de mettre en place notre projet », précise-t-elle. L’idée ? Réhabiliter le hangar voisin qui assure, lui, un accueil de jour. Il affiche une capacité d’une centaine de personnes et permettra, après travaux, l’accueil de jour et de nuit. En parallèle, un programme de réinsertion est assuré, rappelle la ministre.

« J’ai besoin d’à peu près 6 mois pour la bonne réhabilitation du bâtiment », précise la responsable. Ce qui implique que les sans-abris n’auront plus d’accueil de jour ou de nuit, à Fare Ute pendant un ou deux mois. Si les délais de rénovation sont tenus.

Mais plus que l’accueil, mesure palliative plus que solution au problème, c’est sur la « réinsértion dans la vie active » que la ministre veux insister. « Ils sont là, ils sont demandeurs, ils ont besoin d’être aidés mais comme je leur dis, aujourd’hui je souhaiterais des résultats sur les aides qu’on leur accorde. Je ne veux plus donner des aides pour donner des aides, cela suffit ! ». Les aides en question passent aujourd’hui principalement par l’association Te Torea, lauréate de la 3e édition du Hackathon organisé par l’antenne locale Big Bloom en juin dernier. Te Torea met en relation les personnes sans-abris avec des entreprises qui forment et embauchent à terme les candidats.

« Je ne veux pas d’enfants dans la rue ! »

Une quinzaine d’entre eux a déjà trouvé place. Sur combien de sans abri au total ? Les chiffres sont fluctuants et difficiles à établir. Un récent recensement, mené par la DSFE avec les associations, a identifié 425 personnes sans domicile fixe aux îles du Vent, 43 aux Iles-Sous-Le-Vent, 68 aux Tuamotu, 29 aux Australes et 18 aux Marquises, soit un peu plus de 580 Polynésiens en tout, dont 250 vivraient dans la rue, sans passage dans les centres d’accueil. Parmi eux se trouvent des familles qui seront la première cible pour le ministère dans les mois à venir : « Il y a tellement d’aléas dans la vie que des familles se retrouvent dans la rue. Je suis très sensible aux enfants, je ne veux pas d’enfants dans la rue ! Je travaille avec les associations, avec Te Torea, d’autres se joindront peut-être avec nous. Je travaille aussi avec les autorités religieuses et c’est une nouveauté. Nous allons mettre en place des séminaires et des stages pour les familles. Toute l’année 2024, je n’aurai que des actions ciblées sur les familles. »

Le ministère des Solidarités a sollicité le ministère de la Jeunesse, celui de la Santé et de l’Éducation pour mettre en place des actions à l’attention des familles dès le mois d’avril.

 

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