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Mieux structurer l’archéologie polynésienne pour « mieux connaître notre culture »

La Direction de la culture et du patrimoine a clôturé ce jeudi les premières Assises de l’archéologie polynésienne. Les acteurs du secteur sont d’accord : il faut poursuivre les recherches en informant et en intégrant la population locale. Il est également nécessaire d’inciter la jeunesse à s’intéresser davantage à « ce métier d’avenir » pour lequel les étudiants doivent toutefois s’exporter pour se professionnaliser.

L’heure est au bilan. Après trois jours de séminaire, la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) a procédé à la restitution des réflexions communes menées par la trentaine de participants à ces premières Assises de l’archéologie polynésienne. Déjà amorcées en novembre dernier à l’occasion d’un colloque international, elles viennent aujourd’hui encore confirmer le fait qu’il est plus que nécessaire de « créer des liens et des partenariats entre les différents acteurs de la discipline ».

L’archéologie pour « construire notre histoire »

Il s’agissait donc cette fois de réunir tous les acteurs institutionnels comme le Musée de Tahiti, l’UPF, le CIRAP  mais aussi les patentés en archéologie, pour faire le point sur ce qui fonctionne ou pas dans le secteur. « Il y a eu plusieurs conclusions, explique Anatauarii Tamarii, chef de la cellule du patrimoine culturel à la DCP. Notamment sur la nécessité de poursuivre notre activité archéologique, car finalement, cela participe à la construction de notre histoire. »

« Intégrer les populations locales dans le process de recherche »

Les discussions mettent aussi en évidence un manque de moyens humains et financiers qui serviraient à « mieux protéger et à valoriser » les quelques 5 000 sites archéologiques recensés en Polynésie – dont seulement 200 sont classés et donc protégés en vertu du code du patrimoine instauré en 2015. Une réponse « à un besoin de plus en plus ressenti par la population locale » dit la DCP. La question de l’éthique des archéologues a aussi été abordée, mais « la pratique coloniale de l’archéologie » n’est plus d’actualité. « Il ne faut pas considérer les archéologues comme des gens qui ne savent pas travailler, au contraire », assure encore le chef de la cellule du patrimoine culturel. Notre objectif, c’est d’avoir une certaine forme de transparence et de pratiquer un métier inclusif qui intègre les populations locales dans le process de recherche. »

« Un métier d’avenir »

Autre problématique, et non des moindres – surtout quand on cherche à structurer un domaine – le manque de professionnels. Car si la Direction de la culture parle de l’archéologie comme « un métier d’avenir », le fenua ne dispose pas de filière dédiée à l’université. À l’heure actuelle, les jeunes souhaitant se lancer à la découverte des vestiges doivent forcément s’exporter pour bénéficier de l’expérience, mais aussi d’une formation professionnelle en la matière.

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