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Ariitea Bernadino éjecté de l’IJSPF

Ariitea Bernadino, directeur de l’Institut de la jeunesse et des sports (IJSPF) depuis 2018, s’est vu notifier ce matin la fin de ses fonctions, qui devrait être actée en conseil des ministres dès la semaine prochaine. Aussi conseiller municipal Tapura à Pirae, le jeune cadre serait victime, d’après Édouard Fritch, de la chasse aux « rouges » mené par le gouvernement Brotherson dans l’administration. Le feuilleton de la tour des juges et les lourds investissements à mener pour Tahiti 2027 pourraient aussi être liés au choix de l’exécutif.

« Ce sont de vrais sanguinaires, ils ne peuvent pas voir le rouge ». Invité de la rédaction de Radio1 ce jeudi midi, Édouard Fritch a dénoncé la « valse des chefs de service » lancée par le gouvernement Brotherson malgré l’engagement de ne pas mener de « chasse aux sorcières » dans l’administration. Dernière victime, selon le chef de file autonomiste : Ariitea Bernadino, que son gouvernement avait nommé à la tête de l’Institut de la jeunesse et des sports de la Polynésie française en 2018. Le directeur, qui a aussi été élu conseiller municipal sur la liste Tapura d’Édouard Fritch à Pirae en 2020, a effectivement été reçu ce jeudi matin par des représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports pour un entretien préalable à une fin de fonctions. Elle devrait être actée dès la semaine prochaine en conseil des ministres et effective dans les jours qui suivent.

« C’est jeune garçon brillant et qui va faire l’objet d’une évacuation, d’un licenciement », regrette Édouard Fritch. Ancien cadre technique de la Fédération tahitienne de cyclisme, et un temps chargé de mission auprès du ministère en charge des Sports de Christelle Lehartel, Ariitea Bernadino avait pris la suite de Jasmine Richmond à la tête de l’IJSPF en septembre 2018. Malgré des rumeurs d’éviction dans les premières semaines de la mandature Brotherson, il avait été maintenu en poste par la ministre des Sports Nahema Temarii, et était en première ligne, ces dernier mois, pour la gestion de plusieurs dossiers brûlants. L’IJSPF, établissement du Pays chargé de la gestion des installations sportives territoriales, de l’accompagnement des grandes compétitions et de la mise en œuvre de la politique de développement du haut-niveau, est en effet un des bras armés du pays dans l’organisation de l’épreuve olympique de surf de juillet prochain. C’est l’institut qui est aux manettes du montage de la base vie, de la transformation temporaire du Domaine Rose, de l’affrètement de l’Aranui pour loger les athlètes… Et surtout de la construction de la tour des juges, dont la gestion, très débattue, ne serait pas étrangère à la décision du gouvernement.

L’IJSPF, sa centaine d’agents et son bureau d’étude, doivent encore être très sollicités dans les prochains mois, et pas seulement du côté de Teahupo’o. L’institut a aussi été mis en charge, sous la mandature précédente, de la préparation des infrastructures sportives pour les Jeux du Pacifique 2027. L’établissement doit notamment lancer, dans les mois à venir, une série d’appel d’offres en vue de la réhabilitation du complexe de Pater, de la piscine de Tipaerui, du complexe de Fautaua, du stade de Punaruu, du centre nautique d’Arue, et des équipements d’associations comme celles de Fei Pi, des Jeunes Tahitiens, d’Excelsior, Dragon, ou de l’AS Venus. Le ministère de la Jeunesse et des Sports n’a pour l’instant pas commenté officiellement cette éviction, mais le nom de Pure Nena, actuellement conseiller technique de Nahema Temarii circule déjà, en interne à l’institut, pour le replacement de Ariitea Bernadino.

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