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Une année pour célébrer Henri Hiro, « source d’inspiration pour les générations actuelles »

Pour célébrer les 80 ans de la naissance de Henri Hiro, Te Fare Tauhiti Nui a décidé de dédier l’année 2024 à l’homme de culture, décédé il y a déjà 34 ans. Des hommages qui s’invitent sur les évènements culturels incontournables de l’année, et qui prendront plusieurs formes, à l’image de la polyvalence de cet infatigable dramaturge, poète ou réalisateur. Sa veuve Do Carlson, et sa fille Hitihiti s’expriment sur ces célébrations, mais aussi sur la trajectoire de ce militant, loin d’avoir toujours fait consensus.

Henri Hiro aurait eu 80 ans sans cette année. Pour célébrer l’artiste aux multiples casquettes, Te Fare Tauhiti Nui et la vice-présidente Eliane Tevahitua organisent des célébrations tout au long de l’année. Cela « vise à honorer son œuvre, sa pensée et la philosophie qu’il a instillée, une source d’inspiration constante pour les générations actuelles », souligne la maison de la culture. Quatre opérations ont donc été mise sur pied pour honorer le militant, disparu il y a 34 ans.

À commencer par une exposition itinérante sur sa vie, intitulée « Hiro, fou ou visionnaire ? », basée sur la biographie écrite par Jean6marc Pambrun. Un court documentaire centré sur les maison maohi est aussi au programme. « Il fallait aussi choisir quelque chose de vivant », ajoute sa veuve Do Carlson. Qui a donc choisi « En pleine mer », « une pièce de théâtre, facile à remonter du fait qu’elle ne contient pas de personnage, et que nous avons sélectionné par rapport à sa philosophie, sa façon de voir la société et de la critiquer », détaille-t-elle. C’est Moana’ura Tehi’Ura qui a été désigné pour assurer la mise en scène, plusieurs décennies après la version proposée par Henri Hiro.

Enfin, Do Carlson a choisi un quatrième support pour honorer son défunt compagnon de route, un clip vidéo qui illustrera le dernier himene écrit et composé par l’intéressé. « Sentimentalement, j’avais un petit faible pour ce himene, qu’il avait écrit à la fin de sa vie. C’est un petit bijou et j’avais toujours rêvé qu’un clip puisse se faire autour de cette chanson. Je voulais que tout ce affect là sois retransmis et visible aujourd’hui », confie-t-elle encore. Un vœu exaucé avec l’appui de la maison de la culture, où travaille sa fille Hitihiti Hiro. « C’est un travail de tous les jours, nous sommes dessus depuis trois mois et ça évolue tous les jours », souligne cette dernière.

Hitihiti Hiro et Do Carlson ©WdL/Radio1

« Il dirait la même chose aujourd’hui »

Si la figure d’Henri Hiro fait aujourd’hui consensus, sa famille rappelle que ça n’a pas toujours été le cas. « Parfois j’ai l’impression que toute la haine qu’il y a eu contre lui n’a, aux yeux de certains, jamais existé », pointe Hitihiti Hiro. À entendre certains discours, « on dirait qu’il a toujours été le sauveur de la culture, ce qui est fou ». Cette année de célébration est donc l’occasion de « passer un message, celui que ce n’était pas tous les jours facile. C’était violent, c’était un réel combat, que les gens n’arrivent pas à percevoir aujourd’hui », rappelle-t-elle. Parce que les temps ont changé, souligne de son côté Do Carlson : « il y a moins la pressions qu’il y avait sur les gens il y a une quarantaine d’années. Sous l’ère flossienne, les gens vivaient dans une certaine peur, même une très grande peur de s’exprimer. Aujourd’hui, on est plus à l’aise, par exemple le fait nucléaire s’est vulgarisé, et ça va mieux ». D’où cette volonté de rappeler dans quel contexte s’est construit le militantisme d’Henri Hiro.

Pour autant, « il dirait exactement la même chose aujourd’hui », souligne sa veuve. A savoir « s’affirmer en tant que Polynésien, comme jeune d’aujourd’hui en gardant: sa langue et ses valeurs fondamentales de partage, de solidarité, de compassion et d’amour ». Un discours qui « reste virtuel, car difficile à faire dans la vie courante », qui « serait sa philosophie aujourd’hui ».

Des valeurs que les Polynésiens sont donc invités à (re) découvrir tout au long de l’année. Outre l’exposition, le clip vidéo, le documentaire et le théâtre, des hommages sont aussi prévus lors des évènements majeurs du calendrier culturel. Le Heiva i Tahiti, le Hura Tapairu, le Heiva Taure’a, le Festival Parau Ti’amā « et bien d’autres événements seront enrichis des valeurs et de l’âme de ce personnage emblématique », souligne un communiqué de Te Fare Tauhiti Nui. « On va essayer, à chaque fois, de lui faire honneur dans un temps de l’évènement, sous différentes formes », explique Hitihiti Hiro, sans donner plus de précisions, invitant la population à « venir voir ».

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