ACTUS LOCALES Festival Te Vevo : « Canopée » renvoie l’artiste à sa plus simple condition Charlie Réné 2024-02-26 26 Fév 2024 Charlie Réné Le Festival Te vevo revient, à partir de mercredi et jusqu’à la mi-mars, pour une quatrième édition au Petit théâtre. Trois semaines, trois pièces invitées, trois projections et autant de thèmes de discussions… À commencer par celui de la place de l’homme au sein du vivant, sujet au cœur du film Le Règne animal avec Romain Duris, mais aussi de Canopée, « presque seul-en-scène » imaginé par Boris Vigneron. Musique, cirque, poésie et acrobaties… Une large palette de talents pour interroger sur la trajectoire d’un artiste et de l’humanité toute entière… et pour surprendre petits et grands. Trois semaines pour faire s’entrecroiser les arts et les idées au Petit Théâtre. Pour sa quatrième édition, dont le coup d’envoi sera donné ce mercredi, le festival Te Vevo n’a pas changé d’objectif : « donner de l’écho » à des grandes questions de société, grâce des œuvres de fiction, jouées ou projetées. Toujours à l’organisation, la Compagnie du Caméléon, qui cherche à faire venir, chaque année, des troupes et artistes qui ont déjà provoqué le débat à Avignon ou sur les scènes européennes. À chacune des trois semaines de festival son spectacle vivant, à chaque pièce son film, récent ou classique abordant une thématique proche… Et à chaque thématique ses discussions en fin de soirée, en « bord de scène » ou, les mercredis et samedis soir, dans la salle, en compagnie « de personnes ressources » du pays. « L’idée c’est d’apporter un éclairage sur tous ces sujets, de voir comment ça fait résonnance ici en Polynésie, complète Guillaume Gay, le patron de la compagnie, et de repartir pourquoi pas un peu plus riche de tous ces échanges. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/02/TE-VEVO-1.wav Après les secrets de famille, le nucléaire ou les matahiapo l’année dernière, Te Vevo, qui avait aussi essayé de lancer des débats sur la précarité, la condition féminine ou l’alimentation, abordera cette année des questions transversales de nos sociétés. Ainsi, du 6 au 10 mars, le Petit théâtre vivra La Dernière nuit du monde, et son monde dystopique où des pilules permettent de ne dormir que 45 minutes par jour, et plongera dans les bas-fonds de la grande Métropolis de Fritz Lang. L’occasion de parler du rapport au temps, à la nuit et au travail, et plus généralement du « capitalisme à l’assaut de nos besoins vitaux ». La semaine suivante, il s’agira de « parler pour réparer », avec le film Je verrai toujours vos visages, sur la justice restaurative, et le Belge Jean-Marc Mahy qui fera revivre ses 20 ans en prison dans Un Homme debout. Canopée, ou les arts en fusion Mais avant tout ça, le festival nous interroge, dès cette semaine, sur la place de l’homme dans la nature et dans le règne animal. C’est d’ailleurs le titre du bouleversant film de Thomas Cailley avec Romain Duris, qui sera projeté mercredi soir. De jeudi à dimanche, place, toujours au Petit Théâtre, à Boris Vigneron, auteur et interprète de Canopée. Un « presque-seul-en-scène », où l’artiste, passé par le cirque, le sport de haut niveau – de la gym au ski acrobatique en passant par le plongeon de haut vol -, l’écriture, la musique – « tardivement, mais de manière absolument obsessionnelle » – « convoque plusieurs couleurs de sa palette » pour raconter son récit. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/02/TE-VEVO-2-canope.wav Ce récit, c’est celui d’un musicien expérimental à l’égo surdimensionné, bien décidé, à l’ouverture du rideau, à faire la démonstration de l’étendue de son talent. Mais rien ne se passe comme prévu, les instruments se refusent à lui, s’épuisent, le show vacille, l’artiste se décompose, se dévoile petit à petit dans son arrogance et sa fragilité, puis se dépoile, au point d’en revenir à une condition animale. Une métaphore, pour l’auteur, de la « trajectoire que prend l’humanité » tout entière, au travers d’un spectacle ou se croisent musique, acrobatie et poésie. Chacun sa lecture, chacun son émotion. Mais l’auteur-interprète, dont le spectacle inclassable a été repéré à Avignon où il se réinstallera au prochain festival, promet à tous une expérience délirante, déjantée, pourquoi pas déconcertante. L’émotion des grands, l’émerveillement des plus jeunes « La tonalité est plutôt drôle, grotesque, le grotesque de notre situation, reprend Boris Vigneron. J’ai vu des anciens, des personnes âgées, qui sortaient émus, j’en ai même vu pleurer, et ça m’a étonné, parce que je n’avais pas pleinement conscience du caractère tragique de cette histoire. Et à côté de ça, il y a des enfants de 8 ou 10 ans, plus petits même, qui sont hyper réactifs pendant le spectacle et qui sortent tout excités, parce qu’il y a des gros points de bascule dans le spectacle, il y a des surprises… il y a aussi la dimension circassienne, physique, dont les enfants sont clients. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/02/TE-VEVO-3-Canope.wav Canopée, de et avec Boris Vigneron, ce sera les 29 février, 1er et 2 mars à 19h30, et le 3 mars à 17 heures au Petit théâtre de la Maison de la culture. Le Règne Animal, de Thomass Cailley, sera diffusé dès ce mercredi 28 février à 18h30. Les tickets sont à retrouver sur ticket-pacific.pf, dans les magasins Carrefour et à l’accueil de vos radios à Fare Ute. Toute la programmation du Festival Te Vevo, du 29 février au 17 mars, à retrouver sur ticket-pacific.pf. 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