ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ Quatre voix polynésiennes sur cinq pour le droit à l’avortement dans la Constitution La rédaction 2024-03-04 04 Mar 2024 La rédaction 852 parlementaires, réunis en Congrès à Versailles, ont inscrit ce lundi la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Comme lors des débats à l’Assemblée Nationale et au Sénat, les parlementaires polynésiens Mereana Reid-Arbelot, Steve Chailloux, Tematai Le Gayic et Teva Rohfritsch ont voté pour cette réforme « historique ». Lana Tetuanui, en revanche, a maintenu son vote contre. La révision constitutionnelle qui avait été préalablement validée, dans les mêmes termes, par les deux chambres, a été confirmée par le vote des sénateurs et députés, transportés en bus vers Versailles pour se réunir en Congrès. 780 des 852 parlementaires ont approuvé l’introduction de cette « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » à l’article 34. Lors des débats à l’Assemblée Nationale les trois députés polynésiens, Steve Chailloux, Tematai Le Gayic et Mereana Reid Arbelot avaient tous voté pour l’inscription, de même que Teva Rohfritsch côté Sénat. Sa collègue Lana Tetuanui avait elle voté contre. Même position ce lundi : la sénatrice Tapura fait partie des 72 voix qui se sont opposés à la réforme constitutionnelle. Côté Paris, au moment du vote, le message « Mon corps, mon choix » a été projeté sur la tour Eiffel, accompagné d’un « scintillement spécial », comme le note le Parisien. Le tout face à quelques centaines de personnes qui ont suivi la séance du Congrès depuis le parvis du Trocadéro. Séparation des pouvoirs oblige, Emmanuel Macron n’était pas non plus présent à Versailles, mais devrait prendre la parole à l’occasion de la cérémonie de scellement de la Constitution par le garde des Sceaux, prévue ce vendredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Plusieurs autres responsables politiques ont pris la parole devant le Congrès, comme l’écrit notre partenaire Europe1 : Yaël Braun-Pivet, première femme à présider un Congrès, ouvre les débats Yaël-Braun Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a ouvert les débats du Congrès pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution. La France est « à l’avant-garde, elle est à sa place », a salué Yaël Braun-Pivet, soulignant être la première femme de l’Histoire à présider un Congrès, la réunion des sénateurs et députés. « Aux femmes de France, nous disons que nous ne reculerons jamais. Aux femmes du monde, nous disons que nous les soutiendrons et que nous avancerons toujours à leurs côtés », a-t-elle lancé. « Une étape qui restera dans l’Histoire », assure Gabriel Attal « Nous avons une dette morale » envers toutes les femmes qui ont « souffert » d’avortements illégaux, a déclaré Gabriel Attal, « souffert dans leur chair comme dans leur esprit, parfois jusqu’à y perdre la vie ». « Nous sommes hantés par la souffrance et par la mémoire de tant et tant de femmes qui, des décennies durant, ont souffert de ne pas pouvoir être libres », a insisté le Premier ministre, se félicitant de « l’aboutissement d’un long combat ». « La marche du progrès a fait son office », a-t-il ajouté, rappelant la longue marche des militantes pour garantir le droit à l’avortement. « C’est une étape fondamentale que nous pouvons franchir, une étape qui restera dans l’histoire ». « Aujourd’hui la France est pionnière. Aujourd’hui, vous direz au monde que oui, la France est fidèle à son héritage, à son identité de nation, à nulle autre pareille pays phare de l’humanité, patrie des droits de l’homme et aussi et surtout les droits de la femme », a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement était arrivé à Versailles accompagné du fils aîné de Simone Veil, Jean. « En garantissant la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans notre Constitution, nous donnons une deuxième victoire à Simone Veil et à toutes celles qui ont ouvert la voie ». Néanmoins, près de 50 ans après l’adoption de la loi sur la légalisation de l’avortement en France, « la liberté d’avorter reste en danger », car « nos libertés sont par essence menacées », a-t-il souligné. « Ce texte est un rempart aux faiseurs de malheur », a-t-il affirmé, appelant à « ne jamais s’endormir, ne jamais baisser la garde, ne jamais subir ». Une « promesse » pour « les femmes qui luttent partout dans le monde », affirme Mathilde Panot Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a salué devant le Congrès à Versailles l’inscription à venir dans la Constitution de la liberté de recourir à l’IVG, « une promesse » pour « les femmes qui luttent partout dans le monde ». « Votre lutte est la nôtre. Cette victoire est la vôtre », a lancé la députée LFI aux militantes, arborant une robe verte et un foulard vert au poignet gauche, en « hommage » notamment aux femmes argentines qui luttent pour ce droit. Mathilde Panot est à l’origine d’une proposition de loi sur la constitutionnalisation de l’IVG adoptée en 2022, un combat repris à son compte par le gouvernement dans son projet de loi. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)