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« Les enjeux ont évolué » mais le Tota Tour est toujours là

Stéphane Marandin, organisateur du Tota Tour et directeur du Centre médico-éducatif Papa Nui. ©WdL/Radio1

Eto, Sissa-Sue O’Kota’i et Pepena seront sur la scène de la brasserie Hoa samedi soir, pour le traditionnel Tota Tour, qui reprend la forme d’un concert cette année. Il s’agit de la 16e édition de cet évènement caritatif, au profit du centre Papa Nui, qui accueille les jeunes du Fare Heimanava. Objectif, favoriser l’inclusion de ces handicapés, qui ont bien grandi depuis les premières éditions. 

Seize ans après sa première édition, le Tota Tour de l’association Fare Heimanava a fait du chemin. L’évènement caritatif, organisé au profit des jeunes du centre éducatif Papa Nui, en marge de la Journée mondiale de la trisomie 21, a d’abord roulé sa bosse en truck autour de Tahiti. Avant de grandir, au point de compter une dizaine de véhicules pour sa dixième édition, il y a six ans, sans compter les années consacrées à l’organisation de concerts ou de tournois sportifs.

Cette année, la seizième édition « repart en live » pour prendre la forme d’un concert, organisé ce samedi 16 mars à la brasserie Hoa. « On avait envie de musique, de se retrouver, de faire la fête tous ensemble sur un concept pas trop cher, avec une entrée à 1 500 francs et des artistes engagés », souligne le directeur du centre, Stéphane Marandin, qui compte une équipe de huit personnes pour encadrer, tous les jours « entre 30 et 35 jeunes de 15 à 33 ans », pour la plupart porteurs de trisomie 21 ou déficients mentaux.

« Être ambitieux et créatifs »

A l’origine, le Tota Tour avait été lancé en 2009 pour faire connaître et reconnaître ces jeunes porteurs de handicap : « une mission remplie », estime Stéphane Marandin, qui prend pour exemple « les expériences que nos jeunes ont vécues en milieu scolaire » et le travail opéré pour « enfoncer quelques portes, à la rencontre de clubs sportifs ou d’entreprises, pour les inciter à accueillir nos jeunes dans le domaine du travail, du sport et des loisirs, comme ça a été fait pour l’école ».

Au fil des éditions, plusieurs projets ont pu être mis sur pied grâce aux soutiens du Tota Tour. « Financièrement, l’évènement est indispensable », enchaîne le directeur. « On pourrait se satisfaire de notre subvention de fonctionnement du Pays, mais il faut être ambitieux et créatif, à la recherche de partenaires, d’une solidarité qui puisse permettre de financer des activités ». Entre autres, du théâtre, des arts plastiques, du judo ou de l’équitation : « elles ont une vocation inclusive et nous permettent d’être des tremplins : les arts plastiques pour une exposition, l’activité judo pour permettre à un jeune de pratiquer dans un club en dehors des temps du centre… » Avant d’écouter Eto, Sissa-Sue O’Koata’i et Pepena, le public de la 16e édition, samedi soir à Hoa, aura d’ailleurs l’occasion de s’en apercevoir, puisque des jeunes du centre assureront la première partie du concert avec leurs percussions. Et il est d’ores et déjà possible, et ce pour tout le mois de mars, d’y voir une exposition réalisée en atelier d’arts plastiques.

Cette année, les fonds récoltés permettront à la structure de peaufiner de futurs projets. Les jeunes efnants accompagnés au début du centre ont grandi… Et leurs besoins aussi. « On essaye régulièrement de louer des maisons, pour que nos jeunes puissent faire de petits séjours avec les éducateurs », note Stéphane Marandin. Comme suite logique des choses, « notre prochain grand projet pourrait être une maison où le jeune aurait la possibilité de s’inscrire pour passer quelques nuits sur le concept d’un habitat partagé… C’est son autodétermination », poursuit l’éducateur, qui y voit là « la continuité de ce que nous avons fait depuis 1999 : après l’accompagnement à la scolarité, un accompagnement vers l’habitat partagé. Car les enjeux ne sont plus les mêmes. »

Il reste encore quelques places pour le concert à la brasserie Hoa, dont les portes seront ouvertes samedi à 18 heures. Les places sont disponibles auprès du Centre Papa Nui, du Fare Heimanava & de la Brasserie Hoa (1 500 francs). Et pour ceux qui ne pourront pas en être, les traditionnelles urnes à dons du centre Papa Nui sont toujours présentes dans de nombreux commerces de la place : « on prend même les anciennes pièces. »

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