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Éliane Tevahitua veut en finir avec la fête de l’Autonomie

Le nouveau jour férié proposé par Eliane Tevahitua remplacera un jour déjà existant, sans doute le 29 juin. Car, selon la vice-présidente, « il ne fait pas l’unanimité parmi les Polynésiens ». Ce nouveau jour férié, dont la date n’a pas été arrêtée, pourrait être instauré dès 2025. La semaine qui s’annonce, avec la venue du professeur Rangiānehu Mātāmua, devrait être décisive.

Éliane Tevahitua, vice-présidente et ministre en charge de la Culture, garde le cap. Elle tient à un nouveau jour férié dans le calendrier. En 2021 déjà, elle avait émis l’idée à l’assemblée en proposant matari’i ni’a comme date. « Il y a deux options possibles, la première est que l’on reste sur la notion d’une fête comme par exemple le Jour de l’an chinois. La deuxième option, dans le sens duquel je voudrais que l’on progresse, c’est vraiment de donner un cachet particulier à Matari’i en allouant un jour férié. Pas rajouter un jour férié, mais substituer une autre date. Si vous me le demandez, moi l’indépendantiste que je suis, je dirais c’est le 29 juin. C’est vrai que le 29 juin ne fait pas l’unanimité parmi les Polynésiens. »

Pour inscrire ce nouveau jour férié, Éliane Tevahitua compte sur l’expérience et le savoir du professeur Rangiānehu Mātāmua. Un « érudit », une « sommité » dont la venue est « très attendue». Il sera sur le territoire du 16 au 22 mars. Il est celui qui a permis l’établissement d’une fête nationale en Nouvelle-Zélande à l’occasion de Matariki, le lever des pléiades maori. Depuis 2022, le nouvel an maori est désormais célébré le 24 juin devenu férié. Rangiānehu Mātāmua sera invité à partager son parcours et son savoir auprès du grand public et des institutionnels (représentants de l’assemblée, du Cesec) afin de soulever les questions et interrogations polynésiennes à propos de la mise en place du nouveau jour férié mao’hi. « La venue de professeur s’inscrit dans la volonté plus générale de notre gouvernement d’entretenir des liens avec l’ensemble des pays et États du Pacifique dans le cadre de l’Indo-Pacifique.»

Une réorganisation de tout le calendrier culturel

Au-delà du symbole c’est la réappropriation du temps polynésien et donc une réorganisation du calendrier qui se dessine, comme l’explique Hiriata Millaud, directrice de cabinet adjointe de la vice-présidente. « Cette réappropriation du temps impliquera de réorganiser notre calendrier des événements, des manifestations pour que ce qui doit se faire à Matarii’i ni’a comme le Heiva se fasse à Matari’i nia et tout ce qui doit se faire à Matari’i i raro comme tout ce qui est colloques, conférences, séminaires, réflexion en somme, se fasse à Matari’i i raro. Forcément cela va impacter les finances, la vitalité des associations, la vie du gouvernement. »

Une tentative avortée en 2005

La première fête de l’autonomie avait été créée le 29 juin 1985 par Gaston Flosse qui avait obtenu, l’année précédente, une importante modification statutaire. En 2005, le gouvernement Tavini avait déjà fait une tentative pour remplacer le 29 juin par le 20 novembre. Il avait saisi le CESC, lequel avait émis un avis défavorable, regrettant à la fois la connotation politique (« chacune de ces dates étant la marque d’une majorité différente ») et les arguments culturels « partiels ». Cette fois le Cesec aura l’occasion, mercredi prochain, d’entendre la présentation de Rangiānehu Mātāmua et des membres de la délégation néo-zélandaise, également composée de la consule générale de Nouvelle-Zélande, Félicity Roxburgh, et de conseillers du ministre kiwi des Affaires étrangères et du Commerce.

La date exacte du nouveau jour férié reste en réflexion. Une fois qu’elle sera choisie, il faudra ensuite suivre les étapes du parcours institutionnel pour l’inscrire dans le marbre du code du travail et envisager toutes ses conséquences, comme par exemple la modification des conventions collectives en entreprise.

 

 

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