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Infirmiers et aides-soignants diplômés d’État : les formations reprennent en septembre

©CP/Radio1

Le gouvernement a confirmé la réouverture à la rentrée prochaine des formations d’infirmier et d’aide-soignant diplômés d’État. Elle seront dispensées sur le campus de Outamaoro par des enseignants de l’UPF et de l’école Ocellia de Lyon. Chacune de ses premières promotions comptera 15 places, avant de monter en puissance à la rentrée 2025. Les explications du ministre de la Santé Cédric Mercadal.

Présentée comme « une étape transitoire » dans la réorganisation des filières de formation paramédicales, la réouverture des formations au diplômes d’État d’infirmier et d’aide-soignant a été confirmée en conseil des ministres cette semaine.

Pour rappel, en 2020 trois rapports d’audit de la Direction de la modernisation et de la réforme de l’administration, de l’Arass et du vice-rectorat avaient pointé la qualité médiocre de la formation dispensée par l’Institut Mathilde Frébault, les carences du suivi des élèves infirmiers, et les effets d’aubaine provoqués par l’attribution de bourses à des élèves qui ne terminaient pas leur formation. L’institut avait perdu sa certification Qualiopi qui garantit le respect des normes pour la délivrance de diplômes d’État. Aucun nouvel élève n’avait pu s’inscrire depuis 2021. « La fermeture de l’école, moi je la regrette, on ne ferme jamais une école, dit Cédric Mercadal. J’aurais préféré qu’on revoie le programme et qu’on fasse ce qu’on a fait aujourd’hui. »

Un partenariat entre l’école Ocellia et l’UPF

L’appel d’offres lancé il y a quelques mois a été remporté par Ocellia Santé-Social, une école basée à Lyon, 37e du classement Thotis des 337 écoles de soins infirmiers de France, en partenariat avec l’Université de la Polynésie française où se dérouleront les cours. Les élèves auront un véritable statut d’étudiant et la couverture maladie du RSPF. L’enseignement sera assuré à la fois par des enseignants de la PACES (Première année commune des études de santé) et des intervenant extérieurs qui viendront de Lyon.

Les stages seront réalisés dans les structures locales publiques et privées, toutes confrontées à la même rareté des soignants et impatientes de pouvoir accueillir des élèves stagiaires, complète Cédric Mercadal. Ocellia prendra aussi en charge des stages dans les îles.

Des diplômes complémentaires et des spécialisations possibles sans quitter le fenua

Les étudiants infirmiers auront aussi la possibilité de compléter leur parcours avec des diplômes universitaires, également gratuits, en anthropologie « pour s’approprier la culture polynésienne », et en santé numérique spécifique au diagnostic de terrain et aux sites isolés.

L’ambition est aussi de former aussi, à terme, des infirmiers de bloc opératoire et des infirmiers anesthésistes, des spécialisations qui seront proposées localement après la formation de tronc commun, « parce que c’est aussi une possibilité d’avancer dans sa carrière, mais c’est vrai que partir deux ans en métropole, c’est compliqué et ça a un coût », dit le ministre.

Des indemnités plutôt que des bourses

Cédric Mercadal ne se prononce pas encore sur la forme des aides qui pourront être proposées aux étudiants par le Pays  : « Il y aura un système qui sera installé, peut-être pas des bourses telles qu’elles étaient accordées auparavant, ce sera peut-être plus des indemnités, parce que c’est plus simple pour le suivi, pour être sûr qu’il y a une certaine assiduité pour le passage des diplômes. »

Des cours à l’UPF

La limitation de chacune des premières promotions à 15 étudiants rendra forcément l’admission assez compétitive. C’est dû au fait que les cours auront lieu à l’UPF. Le bâtiment de l’Institut Mathilde Frébault est amianté et nécessiterait des travaux extensifs, dit le ministre, qui ne peut pas encore confirmer un retour ultérieur de l’école dans ses anciens locaux. Mais il assure que les promotions suivantes compteront davantage d’élèves.

Des besoins en personnel en cours de chiffrage

Infirmiers ou aides-soignants, il y a clairement de l’avenir pour ces étudiants, mais Cédric Mercadal ne se risque pas encore à chiffrer le besoin. Tout au plus dit-il que la seule Direction de la santé (qui gère notamment les hôpitaux périphériques de Taravao, Raiatea et Nuku Hiva) aura dans les trois prochaines années une cinquantaine de postes à pourvoir. L’Agence française de développement va conduire une étude sur les besoins futurs dans le public et le privé sur les trois territoires du Pacifique.

Infos pratiques

Les informations sont disponibles sur le site de la Direction de la santé depuis mercredi.

Les dossiers de candidatures seront disponibles début avril et devront être déposés fin avril sur le site de l’Université de la Polynésie française.

Deux périodes de sélection sont prévues : une sur dossier et une par épreuve, adaptées à chaque formation. Les listes des lauréats aux formations seront publiées au plus tard le 3 juillet 2024, permettant ainsi aux futurs professionnels de santé de se préparer pour la rentrée de septembre 2024 dans les locaux de l’UPF.

Le ministre de la Santé encourage aussi les aides-soignants qui veulent devenir infirmiers à présenter leur candidature.

 

 

 

 

 

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