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Shiseido Tahiti Pro : pas un « test-event », mais une édition particulière

©Jérôme Brouillet

Le Championship tour revient pour la 25e fois à Teahupo’o, du 22 au 31 mai avec la Shiseido Tahiti Pro. Précédée des trials (18 et 19 mai), la compétition devait servir de test-event aux épreuves olympiques de surf. Faute d’avoir trouvé un terrain d’entente technique avec la WSL, Paris 2024 organisera finalement un test opérationnel début juin. En revanche, le dispositif de sécurité de l’Etat et la fameuse tour des juges seront bien testés lors de cette étape mondiale.

  • Calendrier bouleversé

Les 24 meilleurs surfeurs et les douze meilleures surfeuses du monde ont rendez-vous à Teahupo’o ce mois-ci. Pour la première fois depuis quinze ans, la Shiseido Tahiti Pro, incontournable du circuit mondial n’a pas lieu en août. D’ordinaire, il s’agit de la dernière étape du calendrier, avant les finales. Cette fois, elle se place juste après le second « cut » de la saison, pour des questions de calendrier, les J0 étant prévus entre la fin juillet et début août.

« On devrait avoir de bonnes conditions, les trains de houle commencent à arriver, je reste confiant, j’espère qu’on va avoir une belle houle. Déjà pour les trials il devrait y en avoir, il faut que ça se confirme mais les prévisions météo sont assez précises », rassure le représentant local de la WSL, Pascal Luciani. La Tahiti Pro s’était déjà déroulée en mai par le passé, « et on avait de très belles éditions, avec de belles conditions », précise-t-il. Les organisateurs espèrent bien revenir au calendrier classique l’an prochain. « C’est encore en pourparlers, les choses avancent », note Pascal Luciani, même si certains surfeurs préféreraient éviter de la revoir en dernière étape avant les finales, en raison du risque important de blessure sur le reef du PK0. L’an passé, l’Australien Ethan Ewing s’était notamment fracturé des vertèbres à Tahiti en session d’entrainement, et avait dû cravacher dur pour revenir à temps pour la finale mondiale.

  • Premier test pour la tour

Cette 25e édition n’a pas de particulier que son calendrier, puisqu’elle à vocation à tester certains dispositifs en vue des JO. Initialement, il était même prévu qu’elle serve de « test-event » officiel avant Paris 2024. Mais « la décision a été prise de se détacher de la Tahiti Pro pour des raisons techniques », explique l’organisateur. Selon lui « il était difficile d’opérer de la même manière que pour les Jeux avec un dispositif de la WSL, qui ne travaille pas tout à fait de la même manière », notamment en ce qui concerne la diffusion.

La Tahiti Pro sera tout de même l’occasion de mettre la tour des juges à l’épreuve. « Il y a encore deux phases de contrôles prévues cette semaine et le lundi 13 dans la matinée. À l’issue de cette phase on remettra les clefs à la WSL pour commencer à installer les premiers équipements dessus ».

Comme l’an passé, l’État testera aussi son dispositif de sécurité sur l’eau, à la différence près que, pour la Tahiti Pro, le public pourra accéder au site en empruntant les taxi-boats habituels. En ce qui concerne le test-event avant les Jeux, il est prévu les 8 et 9 juin, avec des manches simulées par des surfeurs locaux. « Tous les officiels de la tour seront présents, tout comme les techniciens qui vont opérer pour le replay, les écrans LED, la sonorisation ou les relais des résultats entre la tour et la terre », indique Pascal Luciani.

  • Des trials de haut-niveau

Avant la compétition, les meilleurs surfeurs tahitiens se disputeront la dernière wild-card en lice pour la Tahiti Pro. Vahine Fierro et Carissa Moore détiennent déjà celles réservées aux dames, tandis que Kelly Slater a décroché la sienne chez les messieurs. Le dernier ticket se jouera donc, comme chaque année, sur les trials, où seront notamment engagés le vainqueur sortant Matahi Drollet, le meilleur tahitien du classement mondial Mihimana Braye et le qualifié olympique Kauli Vaast. Une compétition programmée les 18 et 19 mai, pour laquelle les surfeurs licenciés peuvent encore s’inscrire auprès de la Fédération tahitienne de surf.

Une quinzaine des 32 places disponibles ont déjà trouvé preneur. « Parmi les locaux, il y a un bon groupe d’athlètes avec du potentiel, qui peuvent rivaliser les uns avec les autres et surtout avec les meilleurs mondiaux. Je pense que ça va être particulièrement relevé, tous ont vraiment faim et ont envie de gagner leur place pour le main-event », assure le représentant WSL.

  • Qui pour l’emporter ?

Hormis Felipe Toledo, qui a annoncé son retrait provisoire du tour pro en début d’année, et Joao Chianca, blessé de longue date mais remplacé par Kelly Slater, les meilleurs mondiaux seront tous au rendez-vous de Teahupo’o. Pascal Luciani ne tente pas de pronostic, mais selon lui, il faudra particulièrement suivre les anglophones : « Actuellement les Australiens et les Américains sont très forts. La suprématie brésilienne commence à être un peu écorchée avec ces jeunes arrivants comme Robinson, Colapinto et d’autres. Aujourd’hui on voit la jeunesse arriver et commencer à montrer les dents », estime le spécialiste. À la clef, de précieux points dans la course aux finales mondiales et un prize-money global d’environ 900 000 dollars.

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