ACTUS LOCALESNOUVELLE-CALÉDONIE Emmanuel Macron propose de reprendre les négociations pour un accord global sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie Outremers360° 2024-05-12 12 Mai 2024 Outremers360° ©DR D’après l’entourage du Président de la République, ce dernier a proposé la reprise des discussions et négociations à Paris en vue d’un accord global sur l’avenir institutionnel de l’archipel, alors que le climat local se tend sur la réforme constitutionnelle visant à l’élargissement du corps électoral. Mais il veut au préalable le vote de cette réforme. Le point avec notre partenaire Outremers 360°. « À la veille de la présentation du projet de loi constitutionnelle portant modification du corps électoral à l’Assemblée nationale, le chef de l’État a tenu à faire savoir aux représentants de la Nouvelle-Calédonie qu’en cas d’adoption du texte, le congrès (de Versailles, ndlr) ne serait pas convoqué dans la foulée » a-t-on appris de l’entourage du président de la République. Le congrès devait être réuni entre fin juin et début juillet afin d’entériner cette réforme constitutionnelle. « Réaffirmant sa volonté de privilégier le dialogue dans le cadre du chemin d’avenir qu’il avait appelé à bâtir à Nouméa en juillet dernier, le Président de la République a demandé à ce que l’ensemble des représentants soient invités à Paris pour une rencontre avec le gouvernement » ajoute cette même source. En d’autres termes, Paris propose la reprise du dialogue et des négociations en vue d’un accord institutionnel au-delà du seul corps électoral. Seule condition : l’adoption du texte constitutionnel visant à ouvrir le corps électoral, déjà adopté par le Sénat, ce lundi à l’Assemblée nationale. L’annonce intervient dans un climat tendu en Nouvelle-Calédonie. L’archipel est en effet sous pression autour de l’ouverture du corps électoral à 25 000 personnes, natifs et résidents depuis plus de 10 ans. Depuis février, plusieurs manifestations ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à Nouméa, que ce soit du côté des non indépendantistes que du côté indépendantistes. Ces derniers ont organisé cette semaine plusieurs mobilisations dans le cadre de l’opération « Dix jours pour Kanaky ». Un nouvel accord possible, mais toujours avec le dégel du corps électoral comme préalable ? Pour l’Élysée, cette invitation à la négociation pour un nouvel accord est une marque d’apaisement, constatant par la même occasion que, malgré les cristallisations de part et d’autre de l’échiquier politique calédonien, certains acteurs calédoniens ont poursuivi le dialogue autour d’un accord global. L’idée serait pour Paris de laisser un espace qui permettrait le dialogue et l’adoption d’un nouvel accord, sans remettre en cause la réforme constitutionnelle visant au dégel du corps électoral, figé depuis 2007. Message est également envoyé aux oppositions parlementaires, de gauche notamment, qui ont vivement critiqué un « passage en force » du gouvernement. Fin avril, la mission d’information parlementaire sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, dont Tematai Le Gayic faisait parie, appelait à la mise en place d’une « mission impartiale » en vue de parvenir à un « accord global » sur la situation en Nouvelle-Calédonie, face à « un risque d’embrasement […] réel ». Les députés de la mission se sont dit « inquiets de la montée des tensions, de la radicalisation de certains devant les échéances à venir, dans le contexte d’une population armée et de plaies mal refermées ». René Dosière, ancien rapporteur du statut de la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée, y voit l’échec du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et souhaite que Matignon reprenne la main sur ce dossier qui, depuis Michel Rocard, était le domaine réservé du Premier ministre. « Le vote, probable et nécessaire, ne suffira pas, assure l’ex-député au magazine Le Point. Si le dossier n’est pas repris en main, les indépendantistes peuvent boycotter les élections à venir et la Calédonie reviendra à un cycle de violences. Ne nous y trompons pas, c’est une affaire délicate et explosive. » Déjà lors de l’examen de la réforme au Sénat, la majorité de droite avait amendé le texte du gouvernement, permettant de suspendre la tenue des élections provinciales jusqu’à 10 jours avant celles-ci, prévues en décembre prochain, en cas d’accord global sur l’avenir institutionnel de l’archipel, quand l’exécutif souhaitait l’acter au 1er juillet. Soutenu en commission par les groupes Renaissance, LR et RN, le projet de réforme constitutionnelle devrait sans surprise être adopté ce lundi et ce, dans les mêmes termes qu’au Sénat. Avec Outremers 360° Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)