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Un « tyran domestique » condamné à 9 mois de prison ferme

Un homme de 34 ans était jugé ce mardi pour des violences habituelles sur sa compagne, qui dit subir les sévices de son concubin depuis quinze ans. Déjà incarcéré après la révocation de son contrôle judiciaire, il va retourner derrière les barreaux, puisque le tribunal l’a condamné à quinze mois de prison, dont six avec sursis.

C’est une nouvelle affaire de violences conjugales, sur fond de consommation d’alcool et de stupéfiants. Elles défilent par dizaines chaque année dans la salle du tribunal de première instance. Pour autant les affaires de « violences habituelles ne sont pas légion », rappelle le substitut du procureur Michel Mazars. Ce terme désigne des violences quotidiennes, ce que décrit la victime. Si les faits reprochés au prévenu concernent une période de deux ans, entre janvier 2022 et avril 2024, la victime évoque « un enfer » vécu depuis quinze ans durant lesquels elle a fait le dos rond, « en attendant que ça se passe » : manipulation, menaces de mort, jalousie maladive, coups… Tout y passe, pour ce couple parent de trois enfants, englué entre séparations et réconciliations. Les faits ont atteint leur paroxysme en avril, lors d’une soirée sur une plage à Papara, avec du rhum, du whisky et du paka comme stars de la fête. La victime, qui avait déjà porté plainte en mars, s’en était tirée avec des contusions au cuir chevelu, des plaies à la lèvre et au menton, des hématomes au thorax et de multiples dermabrasions.

« Risque de réitération » et « échec du contrôle judiciaire« 

Ce qui avait valu un placement sous contrôle judiciaire du prévenu, déjà connu de la justice, qui n’avait tenu que trois jours avant de se présenter au domicile de sa compagne, entrainant son incarcération à Nuutania. Derrière la vitre du box, il reconnaît « des claques », « des erreurs », et confesse ses « regrets ». « Il s’agit de basse intensité pour le prévenu, mais ce sont des violences ancrées au quotidien, devenues banales pour cette femme », a rétorqué le ministère public, soucieux du « risque de réitération » et rappelant « l’échec du contrôle judiciaire ». Michel Mazars a finalement requis « une peine mixte de quinze mois d’incarcération, dont six avec sursis, assortie d’une obligation de soins », tandis que la partie civile a demandé des dommages et intérêts de 1 500 000 francs, pour 100 000 francs par année de violences.

La défense, représentée par Me Chouini, a tenté de remettre en cause la période de quinze ans seulement étayée par les déclarations de la victime et « un seul certificat médical ». L’avocate a ainsi demandé au tribunal de « redescendre d’un cran, voire de plusieurs », rappelant que les faits retenus ne concernaient qu’une période comprise entre janvier 2022 et avril 2024. Expliquant que son client était « prêt à évoluer » après « deux mois passés à Nuutania, ce qui change une personne », elle a ainsi plaidé pour du sursis, tout en jugeant nécessaire de prononcer une obligation de soins.

Le tribunal a finalement suivi les réquisitions du substitut du procureur, mais s’est montré plus clément en ce qui concerne la compensation financière, condamnant le prévenu à 200 000 francs de dommages et intérêts. La victime a de son côté assuré que la relation était « terminée ».

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