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Rurutu et Tubuai refusent de mettre la main à la poche pour les Jeux des Australes

La ministre des Sports Nahema Temarii a fait le point ce matin sur l’organisation des 6e Jeux des Australes, qui se tiendront du 4 au 10 août à Raivavae. Une première étape dans la relance des Jeux des archipels, présentés comme une importante préparation aux Jeux du Pacifique de 2027. Le Pays débourse 60 millions de francs pour ce premier rendez-vous et les communes des Tuha’a Pae devaient participer à hauteur d’un million de francs chacune. Ce que refusent de faire les mairies de Frédéric Riveta et Fernand Tahiata.

Des jeux juste après les Jeux. Voire au même moment, puisque les Jeux des Australes se tiendront du 4 au 10 août, à l’issue de l’épreuve de surf de Teahupo’o, mais alors que les olympiades battront toujours leur plein à Paris. Pour Raivavae, qui accueille l’évènement, c’est l’aboutissement d’une promesse : celle faite par les tavana des Tuha’a Pae qui avaient choisi la petite île comme prochaine commune hôte, lors de la dernière édition en 2017, à Rimatara. Le Covid avait fait capoter l’organisation en 2021, mais le tavana Bruno Florès était revenu à la charge dès le nouveau gouvernement installé, l’année passée. « Ils nous ont tout de suite montré qu’ils étaient très motivés », commente Nahema Temarii.

Australes, Marquises, Tuamotu, Raromatai… Puis les Jeux de Polynésie en 2026

Et il en faut de la motivation pour accueillir, sur une île de 900 habitants, 463 athlètes des cinq îles des Australes, une soixantaine d’officiels, sans compter les accompagnateurs, les élus ou curieux qui pourraient être tentés par le voyage. Certains avaient des doutes sur les capacités d’organisation de l’île et le Pays reconnait que la concrétisation de ces jeux ne s’est pas faite « sans peine ». Mais des infrastructures ont bien été identifiées et préparées pour les huit sports présentés : va’a, pétanque, boxe, tuaro maohi à Rairua, tennis de table et village des Jeux à Mahanatoa, foot à 7, futsal, volley et cérémonies à Anatonu.

L’afflux de participants, et les 66 millions de francs de budget de l’organisation sont une bonne nouvelle pour l’économie de l’île, pointe Bruno Florès. La ministre des Sports assure aussi que l’évènement sera l’occasion de « transférer des compétences » en matière d’évènementiel, de faire rayonner Raivavae et toute les Tuha’a Pae. Mais l’objectif est avant tout sportif : ces Jeux des Australes,  sont la première étape de la « relance » des Jeux des archipels, et doivent être suivis, comme entre 2016 et 2018, des Jeux des Marquises, prévus pour la fin d’année et dont Tarahoi doit voter le soutien dans le prochain collectif budgétaire, les Jeux des Tuamotu, jusqu’à présent divisé en deux compétitions Est et Ouest, et ceux des Raromatai, accueillis pour la dernière fois en 2018 à Bora Bora.

Après tous ces évènements, des Jeux de Polynésie, sorte de grand final des Jeux des Archipels, sont d’ores et déjà programmés à Tahiti pour 2026, huit ans après la dernière édition, et un an avant les Jeux du Pacifique. Un « test-event », en quelques sortes. Et de quoi « permettre au mouvement sportif de faire de la détection », insiste Nahema Temarii, qui parle aussi de l’intérêt culturel et sanitaire de ces rendez-vous : « Quand on creuse un peu on se rend compte que depuis le Covid, le sport a eu énormément de mal à reprendre le dessus ». La semaine de compétition à Raivavae doit notamment permettre de « reconnecter » les fédérations polynésiennes aux associations sportives locales des Australes.

Pas de participation financière, mais des athlètes quand même

Une ombre au tableau tout de même : Rurutu et Tubuai ont refusé de participer financièrement au budget de ces Jeux. Il leur était demandé, comme aux autres communes et comme lors des éditions précédentes, un million de francs chacune, versés au budget de l’organisation, qui sert en grande partie à financer le déplacement des athlètes, et qui reste quoiqu’il arrive abondé à plus de 90% par le Pays. Seule Rapa a une différence de traitement : la petite commune isolée ne verse que 500 000 francs, là encore comme les autres années. « Mais ils font tout de même l’effort », note Nahema Temarii.

Pour expliquer leur refus de participer,  les mairies de Frédéric Riveta et Fernand Tahiata mettent en avant des raisons budgétaires, et expliquent que ces Jeux des Australes pèsent déjà sur les finances de leur commune. « On va payer pour 500 000 francs d’eau par ce qu’il en manque là bas, des tenues… Il y en a pour plus de deux millions de francs », assure le tavana de Tubuai, qui rappelle aussi que, lors du Festival des Australes de 2022, sa commune avait dû réunir un budget « très important » pour accueillir les autres îles. Si Tubuai avait déjà refusé de payer sa part en 2017, c’est une première pour Rurutu, qui a accueilli ces Jeux en 2022 et 2007.

Nahema Temarii assure que les athlètes de ces deux communes participeront quoiqu’il arrive, mais espère encore faire changer d’avis les deux tavana. « Je trouve ça dommage, ils savent parfaitement que ça va se passer, depuis 6 à 8 mois, et c’est une question d’équité, et de respect pour les trois autres îles qui ont fait cet effort », explique la ministre des Sports. Un « vœux pieux » et une promesse : s’ils ne paient pas, le budget sera tout de même bouclé, mais « on s’en souviendra ».

 

 

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