ACTUS LOCALES

ADT, OPT… Drôles de grèves et menaces de « montée en puissance »


Pas de signe de résolution, ce jeudi, pour les deux grands conflits sociaux lancés par des intersyndicales. À l’OPT, malgré les discussions riches de la veille, direction et grévistes ne se sont pas rencontrés pour signer un protocole. Chez ADT, les pourparlers de l’après-midi ont tourné court, butant de nouveau sur le cas de la DRH. Les syndicats parlent désormais de faire « monter en puissance » ces mouvements.

Plus rien ne bouge sur le front social. En tout cas du côté de l’OPT, où, après une intense journée de discussion qui a « failli éviter le mouvement » mercredi, aucun accord n’a finalement permis d’éviter la grève annoncée depuis vendredi dernier. La direction a bien rédigé plusieurs versions de protocoles d’accord. Mais la CSIP, majoritaire dans le groupe public, la CSTP-FO, le Sapot, la CSTP-FO, O oe to oe rima et Otahi, n’étaient pas satisfaits de certains détails des propositions et de la rédaction. Surtout, les leaders syndicaux attendaient toujours la mise par écrit des engagements pris la veille par la présidence. Et qui ont fini par arriver tard dans la soirée.

Prêt à poursuivre, voire à « renforcer » le mouvement à l’OPT

Présentés comme « le nœud du problème » la veille, ces écrits, qui portent notamment sur l’impact de l’arrivée de Google en Polynésie, n’ont finalement pas permis de débloquer la situation. Et l’Intersyndicale n’a finalement pas rencontré la direction ce jeudi, transmettant seulement des propositions de correction des projets de protocole… qui doivent encore faire des allers-retours.

Pas de quoi abattre les grévistes qui restent « motivés » et même « contents de se retrouver », d’après le délégué syndical CSIP Moana Pihatarioe :

 

Côté direction, on note qu’environ un tiers des effectifs du groupe est en grève. Une proportion plus basse dans certaines filiales, chez Onati notamment, mais qui dépasse les 50% à Fare Rata, centre de mobilisation traditionnel des syndicats. Les bureaux de poste de tous le pays sont restés fermés ce jeudi et devraient l’être de nouveau ce vendredi. Chez les responsables syndicaux, on promet de « monter en puissance » sur ce mouvement, comme sur les autres.

23% de grévistes chez ADT… Et des arrêts maladies

Car si les grévistes de l’OPT viennent de déployer leurs tonnelles, le piquet fera bientôt partie du paysage à l’entrée du terminal de Tahiti – Faa’a. L’intersyndicale d’ADT – la même qu’à l’OPT, sans le Sapot – l’a installé dès lundi matin, après 6 jours de préavis sans pourparlers. Ceux de mardi avaient surtout permis de mesurer l’écart entre les demandes des grévistes et le discours de la direction. Une nouvelle rencontre a eu lieu ce jeudi : les syndicats ont claqué la porte de la réunion après moins d’une heure et demi.

La direction « ne veut pas entendre » et croit pouvoir changer la trajectoire de la gestion RH « sans changer de pilote », regrette Cyril Le Gayic, qui demande toujours le départ ou la réaffectation de la directrice des ressources humaines, accusée de tous les maux par les militants. Le directeur d’ADT, lui regrette que les discussions bloquent sur cette unique problème « de personne », et de ne pas avoir pu « développer entièrement ses propositions » pour l’amélioration de l’organisation et des conditions de travail.

Gwenvael Ronsin-Hardy conteste aussi l’affirmation des syndicats selon laquelle « rien n’a bougé depuis 13 ans » et en « cinq directeurs », toujours à cause de la DRH. « Il ne faut pas oublier de là où on vient », insiste-t-il, en rappelant qu’avant ADT et Egis, la Setil, jusqu’en 2010, ne pouvait assumer toutes les missions liées à l’exploitation de Tahiti-Faa’a. Surtout, le responsable arrivé à la tête de Tahiti -Faa’a et des trois plus gros aéroports des îles en octobre dernier, assure que de « gros efforts » ont été fournis ces derniers mois et qu’il compte bien les poursuivre :

Le directeur d’ADT espère voir les syndicats « revenir à la table » des négociations dès ce vendredi pour « un dialogue plus constructif et apaisé ». Et assure en attendant que Raiatea, Bora Bora et Rangiroa pourront être desservis « quasiment normalement » par les compagnies, malgré la poursuite de la grève des pompiers et d’une partie du personnel. D’après le responsable, seuls 23% des salariés d’ADT sont en grève. « Mais depuis le début de la semaine, je vois des arrêts-maladies qui augmentent », précise-t-il.

Discussions ce vendredi dans les entreprises de sûreté

Enfin, la journée n’a pas été plus beaucoup constructive chez South Pacific Sécurité et à Tahiti Sûreté, deux sous-traitants d’Aéroport de Tahiti concernés par des préavis de grève. Une rencontre a bien eu lieu mercredi soir pour passer en revue les revendications de A tia i mua, majoritaire chez Tahiti Sûreté, et de la CSTP-FO, majoritaire chez South Pacific Securité, mais elle n’a pas eu de suite ce jeudi. Les parties devraient reprendre les discussions ce vendredi après-midi voire samedi matin. La direction des deux entreprises doit faire des propositions sur les neufs points du cahier de revendications. Sans accord, la grève, qui pourrait concerner une bonne partie des agents de sûreté de Tahiti – Faa’a, et donc, là encore, affecter le trafic aérien, doit être déclenchée mardi.

Dans les rangs des grévistes d’ADT, certains se disent prêts à « attendre » cette autre mobilisation. Et ainsi faire « monter la pression » à l’aéroport.

 

 

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