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Kauli Vaast, l’art du timing et l’éloge de la patience

©Jérôme Brouillet

Le Tahitien de 22 ans s’est offert un succès probant contre le n°2 mondial Griffin Colapinto. Très patient, porté par son entourage présent sur le plan d’eau, et auteur d’une « bombe » décisive à cinq minutes de la fin, il disputera les quarts de finales contre l’autre Français qualifié, Joan Duru.

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Au matin de ses 26 ans, Griffin Colapinto espérait sans doute une autre issue pour son anniversaire. Mais l’Américain, actuel 2e mondial, est tombé sur un os, en la personne de Kauli Vaast. « Pas de cadeaux », sourit le Tahitien, porté par le public et animé par un esprit revanchard, après avoir buté contre le Californien au premier tour.

« Je vois mon petit frère sur le bateau, le coach Jérémy, les montagnes »

Longtemps, l’issue de ce duel éliminatoire est restée indécise. Colapinto a scoré le premier, trois minutes après le lancement du chronomètre, sécurisant un 6,33. Réponse immédiate du Polynésien, crédité d’un 7,33 grâce à un gros tube. Puis, cinq minutes plus tard, le 2e mondial a repris l’avantage sur un tube puissant, pris très haut, noté 7,50. La priorité en poche, Kauli Vaast a alors patiemment attendu son heure, laissant même l’opportunité à son adversaire de prendre une vague supplémentaire. « C’était le risque. Je devais faire presque 7, et pas une seule vague qui est passée » pendant ce laps de temps, « ne pouvait être le score », justifie Kauli.

Loin d’enrager face à la faible houle du moment, il est resté « patient ». « J’ai beaucoup travaillé sur comment visualiser ces moments : au bout d’un moment tu vas tomber dans une série où il faut attendre, rester concentré, être prêt ». La recette ? « Je me retourne, je vois que j’ai de la chance d’être là, d’avoir mon petit frère dans le bateau, le caoch Jérémy, les montagnes… », poursuit-il.

Affronter Duru ? « Ça fait chier »

Plus de quinze minutes après sa seule et unique vague, le surfeur de Vairao s’est finalement élancé, à cinq minutes de la sirène, pour s’offrir une bombe, célébrée les bras levés à la sortie du tube. « C’est toute la joie que j’ai eu, d’être là, de vivre ces moments… », raconte-t-il. Le 7,77 octroyé par les juges permettait alors au Tahitien de reprendre les devants pour de bon (15,10 contre 13,83), avant de laisser exploser toute sa joie, boxant le plan d’eau avec soulagement. « Je suis content de passer, c’était une série difficile, mais on continue », commente-t-il sobrement.

La difficulté devrait monter d’un cran en quarts de finale, puisque le Tahitien livrera un duel fratricide à Joan Duru, l’autre Français engagé chez les hommes, ancien pensionnaire du Championship Tour et auteur de deux vagues notées au dessus de 9 lors de son 8e de finale. « Ça fait chier, surtout en quarts car on aimerait tous aller le plus loin possible », regrette le Tahitien.

 

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