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ADT saisit l’inspection du travail après de nouvelles négociations avortées


Plusieurs fois repoussées, les négociations devaient reprendre ce mardi après-midi. Alors qu’une « trentaine » de grévistes ont voulu s’asseoir à la table des discussions, la direction a demandé à revenir au « cadre réglementaire », et échanger seulement avec les représentants du personnel et des syndicats. Ce qui a poussé les militants à quitter la salle et la direction à dénoncer un manque de volonté d’avancer. Le mouvement en sera ce mercredi à son dixième jour.

Le conflit s’enlise chez ADT. Samedi, après une session de discussions saluée comme « constructive » des deux côtés – une première depuis le dépôt du préavis le 16 juillet – l’intersyndicale et la direction étaient convenues de rapidement se retrouver. Ce ne sera pas dimanche, ni même lundi, puisque l’emploi du temps social étant très chargé ces temps-ci, les chefs de centrale étaient retenus à l’OPT ou au Haut-commissariat. Pas de rencontre non plus ce mardi matin, comme c’était d’abord prévu. Rendez-vous à 14 heures, donc… mais seulement pour quelques minutes.

Le « rapport de force » plutôt que le compromis ?

Les grévistes ont en effet souhaité mener ces discussions en « groupe élargi », comme c’était déjà le cas samedi. Sauf que d’après la direction, le groupe avait entre temps bien grossi, certains restant debout dans la salle de négociations faute de chaises pour s’asseoir. Pas acceptable, pour le directeur d’ADT Gwenvael Ronsin-Hardy, qui demande au chef de file de la CSIP, Cyril Le Gayic, de « rétablir l’équilibre des discussions » et de « revenir à la conformité du droit ». « Légalement, seuls les représentants syndicaux ou ceux qui ont des dispositions statutaires peuvent être amenés à négocier. Je veux bien rester souple comme je l’avais déjà fait, mais avoir plus d’une trentaine ou une quarantaine de personnes, debout, sur les côtés, on sent qu’il n’y pas une volonté de négocier de manière apaisée mais de vouloir avoir un rapport de force » dénonce-t-il.

Une demande refusée par les grévistes qui sont donc sortis de la salle au bout de quelques minutes. Eux pointent que la direction, en limitant le cercle de discussion, n’aide pas à trouver un terrain d’entente. Gwenvael Ronsin-Hardy, lui, explique que ce nouveau report – non daté – des négociations « démontre qu’il n’y a pas de leur côté une volonté d’aller dans le détail » des réponses aux revendications. Et donc de trouver un compromis. En creux, la direction estime que les syndicats, qui savent que la grève des agents sûreté et peut-être bientôt celle des fonctionnaires d’État font monter la pression sur la plateforme, jouent la montre. Raison pour laquelle elle a saisi l’inspection du travail. À l’administration « de voir dans quelle mesure on peut continuer les discussions dans le cadre qui s’impose ».

« Suffisamment d’effectifs pour assurer les rotations et les temps de repos »

En attendant, donc, plusieurs dizaines d’agents d’ADT, à Tahiti-Faa’a et dans les îles, sont en grève. Ce qui n’empêche plus, ou pas pour l’instant, les avions de voler, puisque la direction a « redéployé » certains effectifs de sécurité pour rendre les pistes de Rangiroa, Raiatea et Bora Bora praticables. Mais cette organisation, fragile, puisque certaines plateformes ne disposent que d’un seul pompier et ont dû réduire leurs plages horaires de vol, et qui rentre dans un cadre de sécurité validé par les autorités mais tout de même dégradé, peut-elle vraiment tenir longtemps ? Oui, assure le directeur. « On peut tenir avec ces effectifs puisqu’on a un certain nombre de personnel nouvellement formés et du personnel en renfort, appuie le responsable, qui a pris son poste à Tahiti en octobre dernier. Il n’y a pas de crainte pour nos clients, les passagers, les compagnies aériennes sur notre capacité à assurer le service sur les îles. On a suffisamment d’effectifs pour assurer les rotations et les temps de repos ».

 

 

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