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Social : l’intersyndicale des fonctionnaires d’État attend « une fenêtre de tir » à l’Assemblée nationale

Alors que les mouvements sociaux se poursuivent du côté d’ADT et des agents de sûreté, et que celui de l’OPT est terminé, la grève des fonctionnaires d’État n’aura pas lieu, du moins pas tout de suite. Soutenus par les députés et après avoir rencontré la ministre déléguée aux Outre-mer, les syndicats attendent « une fenêtre de tir » à l’Assemblée nationale, dont la rentrée s’effectuera en septembre. Ils espèrent qu’une majorité de parlementaires se positionnera pour l’abrogation de la réforme des retraites, pour faire proposer un amendement conforme à leur revendications : que leur retraite corresponde, à l’instar des métropolitains, à 75% de leur revenu. 

L’intersyndicale des fonctionnaires d’État avait déjà reporté d’une journée sa conférence de presse. La grève qui planait ce jeudi devrait, elle, attendre beaucoup plus longtemps, si elle a lieu un jour, puisque, comme nous vous l’annoncions mercredi, le préavis de grève a été suspendu mercredi soir.

Un préavis pour attirer l’attention de la ministre

Les syndicat, qui protestent toujours contre le mécanisme de remplacement de l’ITR, souhaitent que leur retraite corresponde, comme pour les fonctionnaires d’État de métropole, à 75% de leur revenu d’actif, « et non plus 30% comme ce sera le cas avec la suppression définitive de l’attribution de l’ITR ». Au fenua, cela concerne 11 000 fonctionnaires d’État, dont 85% sont originaire du pays, rappellent les syndicats.

Et plutôt que de battre une énième fois le pavé pour se faire entendre, ils misent sur le terrain politique. Cette stratégie a débuté dès la rédaction du préavis de grève, dont le but était surtout d’interpeller la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, lors de sa visite au fenua fin juillet. « On ne voulait pas gâcher la fête ni gêner les JO », pas plus que « les examens de fin d’année » avec une grève, assure le secrétaire général CSTP-FO Patrick Galenon.

Le coup de pression a fonctionné, puisque les représentants syndicaux ont pu échanger avec la ministre et le haussariat. Ils les ont informés de leur volonté de faire déposer, par les trois députés, un texte à l’Assemblée nationale pour « instaurer un système alternatif au remplacement de l’ITR », rappelle le n°2 de FO, Edgard Sommers. « C’est très simple, poursuit-il, il s’agit de mettre en place un décret qui stipule que le calcul de la retraite se base sur le salaire indexé ». Ils ont ainsi demandé au gouvernement central de ne pas s’opposer à cette mesure. « Le gouvernement a toute la latitude pour ne pas s’y  opposer. Nous n’avons eu aucune garantie, mais de l’écoute attentive », relate-t-on du côté de l’intersyndicale.

Profiter d’une abrogation de la réforme des retraites

Mais la manœuvre ne pourra pas se faire tout de suite. Il faudra pour cela attendre la rentrée parlementaire, prévue le 1er octobre au plus tard, sauf si une session extraordinaire est ouverte plus tôt, par exemple dans le cas de la constitution d’un nouveau gouvernement. Toujours est-il que la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée début juin par Emmanuel Macron, et le succès des forces d’opposition aux législatives offrent « une fenêtre de tir » inattendue à l’intersyndicale pour accélérer dans un dossier qui traîne depuis des années. « La nouvelle configuration de l’assemblée est plus que favorable », poursuit Avaiki Teuiau, secrétaire générale A Ti’a i Mua. « Nous ne maitrisons évidemment pas le calendrier de l’Assemblée nationale, relève Patrick Galenon, mais nous avons entendus qu’une majorité s’y dégage concernent la réforme des retraites : de nombreux députés veulent revenir » sur ce texte porté par le gouvernement Borne début 2023, et adopté par 49.3, qui avait entraîné un mouvement social massif en métropole. Le Nouveau Front Populaire, sorti en tête des Législatives a déjà déposé une proposition en ce sens. Elle devrait être soutenue par le RN, fort de 126 députés.

Si cette abrogation venait à être votée au Palais Bourbon, les députés polynésiens, mais aussi les syndicats nationaux auxquels sont affiliés les antennes polynésiennes, en profiteraient pour « faire en sorte que notre message soit entendu ». « On veut profiter de cette discussion pour nous imposer », résume Avaiki Teuiau.

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