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Grèves à l’aéroport : les négociations tournent en rond, le Haussariat met la pression

Dans un courrier adressé au directeur général d’ADT et immédiatement rendu public, le haut-commissaire Éric Spitz interpelle sur les « retards croissants à l’embarquement de moins en moins acceptés par les passagers », l’importance de la période de la rentrée et le risque de « ternir l’image » de la Polynésie. Bref, il faut trouver une porte de sortie « rapide » à ces conflits. Une missive qui arrive après une nouvelle journée de négociations sans issue tant pour les grévistes d’ADT que pour ceux de ses sociétés prestataires de sûreté. 

Bientôt trois semaines de conflit chez ADT, et dix jours passés chez ses prestataires de sûreté. Le moment pour le haut-commissaire de taper du poing sur la table. Dans une lettre adressée ce jeudi au directeur général d’Aéroport de Tahiti Gwenvael Ronsin-Hardy, et transmise à la presse dans la foulée, Éric Spitz interpelle sur les conséquences de mouvements sociaux qui « ne peuvent s’inscrire plus longtemps dans la durée ».

Et ce pour plusieurs raisons : d’abord la rentrée scolaire, puis universitaire, qui approche à grands pas et qui vaengendrer des « flux massifs de voyageurs » dans les jours à venir. La situation, ensuite, des usagers de l’aéroport, que ce soit les passagers qui peuvent « de moins en moins accepter » les retards à l’embarquement, ou les compagnies aériennes qui sont « en première ligne » en tant « qu’uniques interlocuteurs » de leurs clients. Les conséquences, enfin, sur l’image de la destination Polynésie, qui risque d’être « ternie » après une épreuve de surf justement destinée à la mettre en lumière. Autant de raisons, donc, pour lesquelles le haut-commissaire « souhaite pouvoir compter » sur le directeur d’ADT, tout de même remercié pour les « efforts déployés » à maintenir les programmes de vols, pour « trouver une issue aussi rapide que possible à ces mouvements sociaux ».

Rendez-vous demain, ou même lundi

L’État interpelle, donc, mais du côté de Tahiti-Faa’a, rien n’indiquait, ce jeudi en tout cas, que la fin de crise était proche. La veille, les syndicats étaient ressortis plutôt optimistes de la salle des négociations, expliquant avoir avancé sur plusieurs points et poursuivre les échanges autour de la rédaction d’un protocole. Cet après-midi, la réunion n’a duré qu’une heure et a porté sur seulement deux points. Un rythme qui ne laisse pas entrevoir une signature rapide. D’autant qu’une nouvelle rencontre n’est pas encore actée pour ce vendredi.

Plus tôt dans la journée, ce sont les directions et syndicats de Tahiti Sûreté et South Pacific Sécurité qui s’étaient séparés sans issue dans les pourparlers. « Tous les points ont fait l’objet, a minima, d’accord de principe, précise tout de même une représentante du personnel, parlant du régime indemnitaire, de la mise en place d’une mutuelle, ou de la revue à la hausse de certains temps partiels. Mais le point principal, celui du treizième mois, continue de bloquer ». Et ce depuis décembre dernier : la direction demande, pour pérenniser ce treizième mois déjà accordé sous forme de prime cette année, de revoir certains points de la convention collective, sur les jours de carence ou le calcul de l’ancienneté. Les syndicats répondent qu’il n’est pas question de revenir sur des acquis, et que le format des négociations sur ce préavis ne « permet pas » de revoir de telles conventions.

Vu la paralysie des échanges sur ce sujet, les grévistes et les directions de ces sociétés prestataires d’ADT – dont le mouvement social est celui qui perturbe le plus le fonctionnement de l’aéroport – ont décidé de ne se revoir que lundi. Pas sûr que ce calendrier ne contente le Haut-commissariat.

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