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Interpellations, filatures, protection de surfeur… Le GIGN en Polynésie, loin du cliché

Le général de division Ghislain Réty, lors de la passation de commandement à l’officier Mathias (à g.). © WdL/Radio 1

L’antenne du GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) en Polynésie a un nouveau commandant. La passation a eu lieu ce mercredi à la caserne Bruat, en présence de son commandant national, le général Ghislain Réty. L’occasion de faire le point sur les missions de cette unité d’élite de la gendarmerie, qui a notamment assuré la protection rapprochée d’une athlète olympique lors des épreuves de surf.

Comme lors de chacune de leurs apparitions en uniforme, on n’a pas vu leurs visages. Dissimulés sous un foulard, une vingtaine de gendarmes du GIGN (ils sont 28 au total au fenua mais neuf d’entre eux sont actuellement déployés en renfort en Nouvelle-Calédonie) ont vu le commandant Mathias – son nom de famille n’est pas diffusé – prendre ses fonctions à la tête de leur antenne. Originaire de La Réunion, où il a été n°2 de l’antenne locale pendant quatre ans, ce militaire prend un commandement pour la première fois.

Il se dit « serein », car il sait pouvoir bénéficier d’une « très bonne équipe », dans un territoire particulier de par son étendue, ce qui demande « une bonne capacité d’adaptation ». « C’est un commandant qui a onze ans de gendarmerie et il connaît très bien les outremers », relève le général de division Ghislain Réty. Le commandant national du GIGN a fait le déplacement jusqu’en Polynésie pour saluer les troupes, faire un point avec ses équipes et discuter avec les autorités, après un passage en Nouvelle-Calédonie, où 120 militaires de l’unité sont actuellement mobilisés.

« Le trafic de stupéfiants prend une place prépondérante »

En Polynésie, le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale « travaille évidemment sur toutes les compétences de notre panel, pour pouvoir palier un jour à tout type de menace », poursuit le commandant Mathias, qui devrait rester trois ou quatre ans en poste. Moins exposés que leurs collègues de métropole, de Mayotte ou de Nouvelle-Calédonie par exemple, les gendarmes d’élite locaux voient « le trafic de stupéfiants prendre une place prépondérante » dans leurs missions. « L’image d’Épinal, ce sont les missions majeures comme la libération d’otages à Djibouti en 1976, en 1988 à Ouvéa ou en 1994 à Marignane, mais ce sont des opérations emblématiques. Le GIGN, c’est surtout 3 000 missions par an, avec un GIGN central et 14 antennes, dont 7 dans les outremers, » détaille le général Réty.

En Polynésie, le GIGN compte 28 militaires. © Radio 1

Au fenua, les militaires d’élite assurent une à deux interventions hebdomadaires, sur différents volets. « Il y a l’intervention, au cours d’une enquête judiciaire, au regard de la dangerosité des personnes ou des difficultés techniques ». Autre mission, le renseignement, « avec la poste de micro, de balises, des filatures, des reconnaissances avec des drones… Tout un panel de savoir qu’ils peuvent apporter aux enquêteurs, dans un cadre judiciaire, voire administratif ».

Une surfeuse sous protection 

Les hommes en bleu ont aussi participé au dispositif de sécurité des Jeux Olympiques. Le général Réty s’envolera prochainement faire un retour d’expérience aux Américains, en vue des Jeux de Los Angeles en 2028. « Nous avons été très engagés pendant les Jeux, avec par exemple plus de 400 militaires du GIGN déployés sur la cérémonie d’ouverture », mais aussi des missions autour des épreuves de surf à Teahupo’o. Outre des « réserves d’intervention » en cas de crise, l’antenne polynésienne a aussi assuré des « missions de protection ». Au vu des menaces qui pèsent sur les athlètes israéliens, la surfeuse Anat Lelior a ainsi bénéficié d’une surveillance 24/7 , « de son arrivée en Polynésie à son départ » après les épreuves. « Celui qui en était responsable la considérait comme sa petite sœur », relève le général.

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