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Gaston Flosse boude le congrès du Amuitahiraa et veut le faire annuler par la justice

Pour Gaston Flosse, la seule candidate légitime pour lui succéder était son épouse Pascale Haiti. Il annonce qu’il contestera en justice, dès la semaine prochaine, le résultat de l’élection dont il s’est retiré à la dernière minute – une « stratégie brillante », dit-il. Il invoque ce qu’il considère être de nombreux manquements aux règles du parti de la part de Bruno Sandras, qu’il qualifie de « serpent » et de « vaurien ».

Lorsqu’il a démissionné en juillet dernier, Gaston Flosse avait déjà clairement en tête l’idée de porter à la présidence du Amuitahiraa son épouse Pascale Haiti, chargeant simplement Bruno Sandras, alors premier président délégué, d’organiser une forme de plébiscite. Même si celle-ci a toujours répété qu’elle ne se porterait candidate que si on le lui demandait. Cela n’a pas été le cas, puisque c’est Gaston Flosse qui, à la onzième heure, a déposé sa candidature, avec celle de sa femme au poste de première présidente déléguée. C’est ce qui faisait dire à Bruno Sandras qu’il s’était rendu compte qu’elle « n’avait aucune chance » de remporter le siège du conducteur.

« Je ne savais pas que j’avais un serpent dans la maison »

Gaston Flosse a retiré sa candidature quelques instants avant l’ouverture du congrès extraordinaire du Amuitahiraa o te nunaa maohi samedi matin, non sans avoir usé de son ascendant pour décourager certains adhérents de participer au congrès. Et il annonçait devant la presse, au siège du parti,  qu’il portera dès lundi l’affaire devant la justice pour faire annuler le congrès. « J’avais confiance en lui mais je ne savais pas que j’avais un serpent dans la maison qui allait me mordre la main une fois dégelé. »

Gaston Flosse accuse son ex-lieutenant de nombreux manquements aux statuts du parti et à son règlement intérieur, depuis qu’il est président par intérim. Parmi sa longue liste de griefs contre Bruno Sandras : avoir déposé sa candidature il y a plus d’un mois alors qu’il affirme que le moment du dépôt, et non pas sa limite, était fixé à 17 heures vendredi ; être très peu présent au siège du Amuitahiraa (« J’ai un travail » répond l’intéressé) ; l’avoir radié du bureau exécutif et du conseil politique (« Il s’est éjecté tout seul parce qu’il a donné l’ordre aux filles de le radier et de ne plus le convoquer », dit Bruno Sandras) ; avoir présidé le congrès à la place du bureau exécutif ( « À son époque c’était lui qui présidait et il y avait un seul candidat », répond le nouveau président) ; avoir réduit la base du parti en portant, à la place du conseil politique, la cotisation de 100 à 1 000 Fcfp (« À 100 Francs autrefois, personne ne payait. Et à 1 000 Francs, il y en a au moins 1 000 qui ont payé », se défend Bruno Sandras) et s’être mis « dans la poche » le produit des cotisations ; il accuse aussi Bruno Sandras d’avoir rapporté au « service de renseignement du Haut-commissariat » la teneur des réunions auxquelles il participait.

« Mon parti, mon bébé que j’ai élevé depuis 53 ans »

Gaston Flosse n’a donc pas voulu avoir l’air de valider ce congrès en y participant. Une « stratégie brillante », selon lui. « Notre candidate était Pascale. Je ne vois pas quelqu’un de mieux qu’elle pour le faire, dit Gaston Flosse, je ne veux pas que Bruno Sandras puisse s’accaparer mon parti, mon bébé que j’ai élevé pendant 53 ans. (…) Avec ce coco-là, on ne sait pas ce que ça va devenir.»

Gaston Flosse en profite pour rappeler tout ce que Bruno Sandras lui doit : « Je l’ai fait maire de Papara, je l’ai fait conseiller territorial, je l’ai fait ministre de l’Environnement, je l’ai fait député. Il a eu la tête comme ça et du coup il a créé son propre parti. Deux ans après, il dépose le bilan. » Bref, Bruno Sandras « est passible selon nos statuts d’une expulsion totale et définitive, mais moi je continuerai, il n’est pas digne de gérer le Amuitahiraa, avec lui ça va être la fin totale. »

Ne craint-il pas de décourager encore un peu plus les sympathisants du Amuitahiraa ? « Mais comment faire ? Comment faire ? Laisser mourir le Amuitahiraa avec ce vaurien ? Ou bien se défendre pour que le Amuitahiraa, même diminué… ? Il est encore vivant ! » il en veut pour preuve le score de Pascale Haiti qui a raté de peu la députation le 6 juillet dernier, et qui se présentera, dit-il, aux élections municipales de Papeete.

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