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L’artisanat en mal de matières premières

 

Victimes de leur succès ? Certains artisans spécialistes du tressage et du travail de la nacre, notamment, font face à une pénurie de matières premières.

Le salon des Australes a ouvert mardi dans le hall de l’assemblée, et les paniers, pochettes, peue, et chapeaux sont au rendez-vous. Le tressage a fait sa révolution il y a quelques années : nouvelles couleurs, nouveaux motifs, modèles plus « mode », c’est une réussite qui ne se dément pas. Mais les artisans ne cachent pas leur préoccupation : ils manquent de pae’ore, ou rau fara en langue rimatara. L’une des exposantes raconte : « J’ai un petit champ que j’ai récolté en juin, j’ai tout tressé au mois d’août, et en septembre je n’avais plus rien, jusqu’à la prochaine récolte », c’est-à-dire trois mois plus tard.

Plusieurs facteurs à cette pénurie, dit la ministre Nahema Temarii, en charge de l’Artisanat : l’exode des jeunes loin de leurs archipels limite la culture et le traitement des végétaux, laissant les plus anciens, gardiens de la tradition du tressage, faire « comme ils peuvent ». Le changement climatique a également un impact sur le pandanus.

Dans la recherche de solutions, Nahema Temarii doit concilier les intérêts des producteurs des Tuhae Pae, mais aussi des artisans des Australes installés à Tahiti qui veulent planter du pandanus sur l’île principale.

Une réunion sur cette problématique s’est tenue mardi en fin de journée au Service de l’artisanat.

La nacre aussi est devenue une denrée rare. C’est même la problématique la plus urgente, dit Nahema Temarii : « On a de très grosses difficultés alors que dans les prévisions on était censé atteindre ce niveau dans deux ans. »

 

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