ACTUS LOCALESSPORTS Dragon veut sa revanche contre Avranches : « Ils auront trop chaud, ils vont souffrir » Waldemar de Laage 2024-11-08 08 Nov 2024 Waldemar de Laage Timiona Asen et son capitaine Tamatoa Tetauira ©FTF/SB Le tirage au sort du 7e tour de la Coupe de France de football, disputé le 16 novembre à Pater, a désigné l’US Avranches-Mont-Saint-Michel comme adversaire de l’AS Dragon. Le club de Titioro avait affronté cette solide équipe normande (4e division) en 2016. Un très mauvais souvenir pour le coach Timiona Asen. Pas tant pour la rouste reçue à l’époque (9-0), mais plutôt pour le mauvais accueil qui avait été fait à ses joueurs, raconte-t-il. Pour mettre toute les chances de son côté et placer son adversaire face aux pires conditions possibles, il a donc fait programmer le match à 14 heures, au plus fort de la chaleur. Il y a huit ans, l’AS Dragon faisait le déplacement à Avranches, sous-préfecture de la Manche. Non-loin du Mont-Saint-Michel, le miracle n’avait pas eu lieu face au club local, l’un des meilleurs de Normandie, qui pointait alors à la 2e place du National, le championnat de 3e division. Terrassés 9-0, les dragons de Timiona Asen avaient quitté la pelouse du Stade René-Fenouillère, sous la haie d’honneur de leurs solides adversaires, et les applaudissements des quelques 600 spectateurs venus braver la grisaille de novembre. Une belle image, entre équipes de niveaux diamétralement opposés, comme la Coupe de France à l’habitude d’en offrir. Échauffement traumatisant Hasard du destin, le tirage au sort du 7e tour de cette édition 2024 a réservé un remake aux deux équipes. Mais plutôt que les applaudissements, l’entraîneur Timiona Asen garde un tout autre souvenir de ce déplacement à Avranches. « C’est resté dans ma tête, on a été mal accueillis par ce club », explique-t-il. Le coach, qui avait vainement tenté de se présenter à la présidence de la FTF en début d’année, reproche à l’US Avranches « de nous avoir virés du terrain pendant l’échauffement des joueurs ». En novembre, « il fait froid et il pleut » en Normandie. Les Tahitiens avaient donc décidé de prendre leurs repères et de s’échauffer sur la pelouse du match. Pendant ce temps, leurs adversaires se préparaient sur un terrain annexe, qui n’aurait pas été proposé aux joueurs de Dragon. Timiona Asen raconte avoir été contraint de quitter la pelouse principale par la police municipale, par le maire de la commune et par le président de l’US Avranches : « il m’a dit, »monsieur l’entraîneur, tu sors tes joueurs du terrain officiel », il ne voulait l’utiliser que pour le match. Et sans me dire que son équipe s’échauffait derrière, et sans rien me proposer. J’avais donc demandé aux joueurs d’aller s’échauffer dans le vestiaire, ils étaient tout mouillés ». « Ça ma beaucoup marqué », insiste-t-il. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/AS-DRAGON-1.wav « Jouer à 14 heures les privera de courir à 100 % » Huit ans après, le technicien tahitien semble avoir la rancune tenace. Pour cette opposition cette fois disputée au Stade Pater, il a fait programmer le 7e tour à 14 heures. Et mise sur le soleil et la chaleur humide pour déstabiliser les Normands, chez qui les températures oscillent actuellement entre 6 et 11 degrés. Une forme de revanche ? « Je te dirais oui », répond-il. « Venir jouer à 14 heures, ce n’est pas le même état« , qu’en soirée. « C’est n’est plus le même état d’esprit, plus les mêmes gestes techniques ». Et surtout un véritable handicap physique, car « jouer à 14 heures les privera de courir à 100 %. Ils vont accélérer deux ou trois fois, et après au bout de la quatrième ils auront trop chaud et ils vont souffrir ». L’entraineur le sait, « ça ne sera pas non plus facile pour nous ». Il compte donc préparer ses joueurs en conséquences. Si Central, adversaire de Dragon vendredi soir en L1, a refusé de jouer samedi-après midi, ce qu’aurait préféré le club de Titioro pour préparer Avranches, Timiona Asen a prévu des entraînements à 13 heures le lundi suivant, puis à midi le lendemain. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/AS-DRAGON-2.wav Un effectif au complet, malgré l’appel de la sélection L’atout météo locale – auquel il faut ajouter le décalage horaire (les métropolitains arrivent lundi) et l’état de la pelouse de Pater – sera-t-il suffisant pour faire oublier l’écart entre les deux formations ? Depuis 2016, Avranches est certes redescendu d’une division, mais ses joueurs, notamment le capitaine Jessy Pi (60 matchs en Ligue 1, 200 en Ligue 2) ou les attaquants Noa Mupemba (prêté par Laval, L2) et Jean-Pierre Tiehi (formé à Fulham, D2 anglaise) restent des semi-professionnels habitués aux hautes intensités. « J’ai regardé leurs matchs de Coupe de France, certains matchs de championnat. C’est une bonne équipe, ils ont de très bons joueurs par rapport à nous, un défenseur axial très costaud, des joueurs de couloir très vifs… », analyse l’entraineur tahitien. Face à cet effectif largement supérieur sur le papier, Dragon peut s’appuyer sur sa bonne dynamique : qualifiés en Coupe de France grâce à leur victoire mi-septembre au Trophée des Champions, les coéquipiers de Tamatoa Tetauira ont enchaîné en Ligue 1. Après cinq journées, ils pointent, avant leur match contre Central vendredi, à la 2e place du classement, à égalité avec le leader Vénus. Face à Avranches, Timiona Asen pourra aussi compter sur un effectif complet, puisqu’il a fait le forcing auprès de la Fédération pour retenir son milieu défensif Pothin Poma, initialement concerné par le déplacement de la sélection en Nouvelle-Zélande. « Le projet de la Coupe de France, ça nous appartient. C’est l’AS Dragon. On a investi, on s’est préparés. Pothin, c’est moi qui l’ai préparé au club (précisons que Pothin Poma a été recruté de Nouvelle-Calédonie en 2018 par Vénus, alors entrainé par l’actuel sélectionneur de Tahiti Samuel Garcia). Pourquoi, aujourd’hui, on vient chercher des joueurs qui sont déjà pris par leur club ? Ils n’ont qu’à former les joueurs », s’énerve-t-il. Les siens, il les positionnera en 4-4-2 le 16 octobre, histoire de proposer « un gros pressing ». « C’est pour ce projet de jeu qu’on se prépare, il faudra que tout le monde presse ». Bref, Timiona Asen a le couteau entre les dents. Il faudra au moins ça à ses hommes pour tenter de franchir le 7e tour de Coupe de France pour la première fois en huit participations. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)