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Nuihau Laurey questionne la fièvre acheteuse du Pays

La question orale au gouvernement déposée par Nuihau Laurey pointe l’opacité des projets et la propension à la dépense publique du gouvernement, qui demande à l’assemblée de valider une dépense d’un milliard pour préempter une emprise foncière à Punaauia. Réponse jeudi matin à l’assemblée.

La CCBF a reçu du gouvernement, pour avis, un projet d’arrêté qui autorise le Pays à acquérir une emprise de 83 hectares à Punaauia, pour la coquette somme d’un milliard. Une décision « incompréhensible » pour l’élu A Here ia Porinetia, alors que « le Pays est déjà le plus grand propriétaire foncier disposant de plusieurs milliers d’hectares non valorisés, sans projet de développement, cela depuis des décennies. »

Le Pays avait tenté de préempter ces terres, rachetées à Bill Ravel en 2022 par un certain Frank Kosik. Nuihau Laurey relate qu’en commission de l’économie, le gouvernement avait alors fait une réponse « évasive » à ses questions sur ce que le Pays comptait faire de ces terrains, évoquant des sentiers de randonnée et la construction de logements OPH. « En réalité il n’y a pas de projet », écrit-il.

Le propriétaire avait contesté la procédure, entachée d’illégalité selon lui. Le gouvernement avait alors retiré sa proposition en décembre 2023. Mais il semble donc qu’il revienne à la charge. Et Nuihau Laurey fustige une somme qui représente plus que les budgets annuels cumulés du Cesec, de l’ILM, du Musée de Tahiti et de la Chambre d’agriculture, alors que les dépenses obligatoires augmentent : « le taux de rigidité de notre budget, nos dépenses obligatoires rapportées à toutes nos dépenses, atteindra bientôt 60% ».

Nuihau Laurey demande donc à Moetai Brotherson s’il a « la volonté de contrôler les dépenses publiques », un point qu’il soulève de manière récurrente. Il souligne que c’était un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle américaine, et le cheval de bataille du président argentin, le conservateur Javier Milei … dont les mesures anti-inflation ont fait grimper le taux de pauvreté, en moins d’un an, de 45% à plus de 55%.

On verra donc durant la séance de jeudi si le président du Pays évite les « généralités habituelles et les discours plats » que lui reproche l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, et si le Pays a véritablement un projet pour cette emprise foncière.

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