ACTUS LOCALES Taxes hôtelières, taxe voyageur… La présidence avance à tâtons sur la fiscalité touristique Charlie Réné 2024-11-21 21 Nov 2024 Charlie Réné Un picnic touristique sur un motu de Raivavae. ©Tahiti Tourisme / Grégoire le Bacon Évoqués depuis plusieurs mois par le gouvernement, les projets de refonte des taxes hôtelières et d’instauration d’une taxe sur les voyages internationaux ne font pas partie du « premier train » de mesures fiscales présenté par le gouvernement à l’assemblée. Ces projets seront bientôt soumis aux élus, assure Warren Dexter, mais pas avant que les concertations avec les professionnels soient un peu plus poussées. Un coup de frein demandé par la présidence, en charge du tourisme et des transports internationaux. À propos du budget 2025 du Pays : La dette et la masse salariale réduisent les marges du manœuvre du Pays 4,3 milliards d’emprunts nouveaux pour financer Tahiti 2027 Pas de grand soir fiscal cette année Le gouvernement « fractionne les risques » sur ses réformes fiscales Frais de notaire : un peu de répit pour les primo-acquéreurs Taxes hôtelières, taxe voyageurs… La présidence avance à tâtons sur la fiscalité touristique Ce sont les grands absents des projets de lois fiscales transmis ces derniers jours à Tarahoi. La refonte des taxes hôtelière et la taxe sur les voyages internationaux faisaient pourtant bien partie des mesures présentées, courant septembre, aux partenaires sociaux, puis discutées en comité de majorité. Ont-elles été abandonnées ? Non, répond Warren Dexter sur notre plateau ce jeudi midi : un autre « train de mesures » est en préparation. « On pense qu’on va demander à l’Assemblée une session extraordinaire après le budget pour mettre d’autres lois fiscales qui portent plus sur les politiques sectorielles ». Dont la politique touristique. Les hôtels « pas si perdants » Des textes sont pourtant « quasiment prêts » au ministère des Finances. Mais dans un secteur qui pesait 100 milliards de francs de chiffre d’affaires en 2023 et 8 300 salariés (pour les seules entreprises de l’hébergement et de la restauration), les décisions sont plus soupesées qu’ailleurs. Par Moetai Brotherson, en l’occurrence. Sur la refonte des taxes hôtelières, « on avait initialement prévu de présenter le projet à la fin de l’année, mais le ministère du Tourisme, porté par la présidence, veut encore engager des concertations », explique Warren Dexter. Des concertations qui ont visiblement déjà fait évoluer le texte. En septembre dernier, le ministre parlait de la réforme des taxes hôtelières comme d’une mesure où le Pays comme les communes – destinataires d’une partie de cette fiscalité au travers des centimes additionnels – devraient être « gagnants ». Une façon de faire profiter un peu plus les finances communales, comme le demandent depuis longtemps certains tavana, de l’essor actuel du tourisme. Warren Dexter assure aujourd’hui que les hôteliers « ne seront pas si perdants que ça ». « Grossièrement aujourd’hui vous avez des hôtels qui sont taxés à 5% de TVA et à 5% de redevance de promotion touristique, en plus d’une taxe de séjour à 200 francs par nuit en faveur des communes, décrit-il. Demain je propose une TVA à 9% à laquelle s’ajouterait une taxe de séjour qui serait portée à 1000-1200 francs, ça dépend, c’est encore à discuter. Et la redevance de promotion touristique, pour le coup, disparaît. Quand vous faites le cumul, ils ne sont pas si perdants que ça, et c’est d’ailleurs pour ça que je pense qu’ils ont accepté globalement la réforme. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/WARREN-HOTELS-.wav Peut-être aussi parce que le gouvernement a fait des compromis : il était un temps prévu de déplafonner entièrement la taxe de séjour, en la fixant à 2% du prix de la nuitée qui peut dépasser les 400 000 francs. La nouvelle mouture a effectivement de quoi rassurer. Taxe voyageurs : la situation d’ATN appelle à la prudence La réforme des taxes hôtelières n’était de toute façon pas prévue pour une application en 2025, mais pour le 1er janvier 2026. Une date qui pourrait encore glisser vers le 1er avril 2026, toujours à la demande des hôteliers. En revanche, la taxe sur les voyages internationaux, elle, devait s’appliquer « dans le courant de l’année 2025 ». L’idée était de créer, comme la Nouvelle-Zélande ou d’autres pays touristiques, une taxe d’entrée sur le territoire forfaitaire perçue par les compagnies aériennes, qui s’appliquerait à la fois aux touristes et aux résidents polynésiens. 3 000 à 10 000 francs par aller-retours, voilà ce que prévoyaient d’anciennes moutures de cette mesure déjà plusieurs fois débattue. Là encore, le gouvernement – et encore une fois la présidence, en charge du tourisme et des transports internationaux – a choisi de temporiser. « Pour l’instant, le projet n’est toujours pas engagé, parce que c’est un sujet d’inquiétude pour les compagnies aériennes, notamment ATN qui, comme vous le savez, est dans une situation financière difficile, reprend le ministre de l’Économie et des Finances. En plus, on nous dit qu’au niveau de l’État, le projet de loi de finances pourrait accroître la fiscalité sur les compagnies aériennes. Donc, ce sont tous ces paramètres qu’il faut qu’on prenne en compte pour penser cette taxe voyageuse. Mais elle est toujours à l’ordre du jour. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/WARREN-TOURISME-2-taxe-voyageurs.wav Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)