ACTUS LOCALESCINÉMACULTURE Vaiana 2 : les cinémas s’agacent des diffusions pirates Vaitiare Pereyre 2024-12-03 03 Déc 2024 Vaitiare Pereyre Les exploitants de salles de cinéma relèvent plusieurs tentatives de fraude depuis la sortie de Vaiana 2 il y a près d’une semaine. La société Pacific Films évoque notamment plusieurs signalements de personnes tentant de capturer le nouveau film d’animation avec leur smartphone. Une personne a d’ailleurs réussi à l’enregistrer, allant jusqu’à annoncer la publication du blockbuster de Disney pour permettre « aux enfants qui n’ont pas les moyens d’aller au cinéma » de le voir. Une initiative solidaire mais illégale, passible d’une peine de prison et d’une amende qui peut atteindre 35 millions de francs. C’est le message martelé ce mardi par les professionnels du cinéma qui notent “plusieurs signalements” depuis la sortie du dernier Disney. D’abord de la part de clients, “des screeners” qui ont réussi à enregistrer le deuxième opus du film d’animation avec leur smartphone pendant une séance, avant de tenter de le partager sur des plateformes comme YouTube ou directement sur les réseaux sociaux. Sur la page Facebook de Pacific Films, il est question d’un post devenu viral annonçant récemment : “Ce soir, je publierai Vaiana 2 pour les enfants qui n’ont pas les moyens d’aller au cinéma.” « Respecter chaque maillon de la chaîne » Une intention qui semble généreuse mais qui pose en réalité de graves problèmes légaux. « Les gens qui font ça, en général, essaient d’obtenir une petite forme de notoriété. Ils n’ont pas forcément de mauvaises intentions, explique Bryan Hickson, le directeur de Pacific Films. Mais voilà, le but c’est de respecter chaque maillon de la chaîne en faisant en sorte que les cinémas aient leur part pour pouvoir entretenir les salles, que les distributeurs aient leur part pour qu’ils puissent promouvoir le film, que les créateurs à l’origine du film aient leur part pour qu’ils puissent continuer à créer des films de qualité. C’est vraiment tout ça qui est derrière, en fait.” https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/PACIFIC-FILM-1.wav La DSFE a failli se mettre hors-la-loi Et puis, la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) a elle aussi failli enfreindre les règles ce vendredi. Après avoir adressé un mail – resté sans réponse- interrogeant les professionnels sur la possibilité de le diffuser hors des salles, elle annonçait lundi soir la diffusion de Vaiana 2 dans les jardins du parc Paofai à l’occasion de la journée des bénévoles. Un erratum annonçant la diffusion de Vaiana 1 était alors publié ce mardi, mais « ni l’un ni l’autre ne peuvent être diffusé hors salle en ce moment » disent les professionnels. Cet incident est juste le fruit « d’une méconnaissance des règlementations », nuancent toutefois les cinémas qui ont rappelé à l’ordre le service du Pays. La chronologie des médias Les comportements frauduleux sont évidemment condamnés par les professionnels du secteur. Ils évoquent la chronologie des médias, le cadre légal qui organise les différentes étapes de diffusion d’un film après sa sortie en salle. En France et dans les territoires d’outre-mer comme la Polynésie, ces règles sont strictes : le film est exclusivement disponible dans les cinémas pendant plusieurs mois. Il peut ensuite être disponible en VOD payante ou Blu-Ray à partir de 4 mois après la sortie. Sa diffusion sur les plateformes d’abonnement (Netflix, Disney+ …) peut se faire 17 mois après son lancement et sa diffusion sur les chaînes gratuites à partir de 22 mois. Dans le cas de Vaiana 2, tout partage ou diffusion publique en dehors des cinémas est strictement interdit avant ces délais et les fraudeurs s’exposent à une peine maximale 3 ans d’emprisonnement et une amende de plus de 35 millions de francs. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)